[Série] Twin Peaks (saison 3)

[Erwann]

Enfin un bon épisode ! Le septième rattrape le coup des deux-trois précédents, en faisant enfin avancer les intrigues… Pas trop tôt.
• Curieusement, dès lors que la ligne d'intrigue consacrée à Dale-Dougie n'occupe plus qu'un quart de l'épisode au lieu des trois quarts, l'épisode en question devient plus intéressant. Cette partie-là reste cependant la moins intéressante… Sauf lorsque Dale se fait attaquer par le nain psychopathe de l'épisode précédent : enfin un peu d'action qui nous sort de la torpeur.
• Ah, les pages manquantes du journal de Laura Palmer ! L'artifice est un peu facile, mais il aurait été dommage de ne pas s'en servir.
• De manière générale, l'épisode 7 commence enfin à relier les choses entre elles, et toutes ces lignes d'intrigues balancées en vrac (le cadavre du major Briggs, Diane, Evil Dale, les Horne père et fils, etc.) sont enfin reprises de manière moins éparses.
• Vraiment dommage que Michael Ontkean n'ait pas repris son rôle du shériff Truman. La conversation téléphonique entre le nouveau shériff Truman, frère du précédent, et l'ancien (Michael Ontkean donc) sonne bizarrement : on sent bien qu'il n'y a qu'une absence à l'autre bout du fil.
• Dans l'ensemble, je persiste à trouver que c'est mal filmé, avec une absence-d'ambiance-qui-est-une-ambiance. Mouais.

[Erwann]

Vu l'épisode 8, qui… euh…
• Bon, ça commençait bien, avec la suite des aventures d'Evil Cooper : après six épisodes posant les choses, l'épisode 7 les faisaient enfin avancer. Là, on se retrouve vite avec un long flashback, une sorte de truc ressemblant peut-être à une origin story, au fil d'un épisode pour majeure part sans paroles.
• Les épisodes précédents se concluaient pour la plupart par un morceau live d'un groupe. Mais, au bout de 11'30", balancer "The" Nine Inch Nails comme ça, aussi vite, ça paraît un brin gratuit.
• L'explosion nucléaire en 1945 est très belle. C'est ensuite que ça se gâte, avec un long passage à la 2001. Mouvements magmatiques, stellogenèse, allez savoir. Ces dix minutes d'expérience sensorielle sont là pour nous montrer… la naissance de BOB ?? Pas sûr d'avoir saisi. Puis il y a des clochards chelous, une bestiole chelou, des gens normaux à qui il arrive des trucs chelous avec les clochards et la bébête, et au final, on se retrouve gros-jean comme devant.
• Certaines séries parviennent à gérer la lenteur : déployer des scènes ou des plans particulièrement longs, et qui restent intéressants. Ici, on bascule plus du côté de l'ennui. Reste l'interrogation : est-ce que c'est volontaire, et si oui, à quel point s'agit-il de sortir le spectateur de sa zone de confort, de faire des trucs qui paraissent ratés mais qui sont in fine super réfléchis ?
• Si cela se trouve, Lynch mène une expérience arty-sociologique : voir combien de temps les spectateurs vont tenir et se rendre compte que le réalisateur fait n'importe quoi. S'il y a un master-plan dans tout ça, j'ai hâte de le voir.

[Léo Henry]

• Si cela se trouve, Lynch mène une expérience arty-sociologique : voir combien de temps les spectateurs vont tenir et se rendre compte que le réalisateur fait n'importe quoi. S'il y a un master-plan dans tout ça, j'ai hâte de le voir.

Et si cette expérience était, en réalité, la carrière entière de Lynch ?
Et si ça faisait 40 ans qu'il attend que quelqu'un se lève de la table de bingo en criant BULLSHIT ?

[Erwann]

Et si cette expérience était, en réalité, la carrière entière de Lynch ?
Et si ça faisait 40 ans qu'il attend que quelqu'un se lève de la table de bingo en criant BULLSHIT ?

Mais oui !
Parfois, il donne le change (Une histoire vraie, voire plus anciennement Dune et Elephant Man), afin de brouiller les pistes et de retarder ce moment où quelqu'un criera BULLSHIT plus fort que les autres.
Il reste encore dix épisodes : tout peut arriver.

[Erwann]

Zut, l'épisode 9 était à peu près normal, voire (osons le terme), conventionnel. Du coup, après le délire profond de l'épisode 8, ça fait comme un choc. Les intrigues parallèles avancent et se croisent, et c'est cool.
Ironie à part, je reste toujours dubitatif concernant certains choix (de photographie, de casting, de rythme et de découpage). À ce stade-là, très probable qu'il s'agisse d'intention plus que de maladresse ou de jemenfoutisme (encore que le doute reste permis ;-), mais j'ai peut-être l'esprit trop formaté pour apprécier pleinement ces expérimentations.

[Léo Henry]

j'ai peut-être l'esprit trop formaté pour apprécier pleinement ces expérimentations.

Il serait peut-être temps que tu sortes la tête d'Autechre et de Döblin, oui.

[fabphill]

L’épisode 8 est magique, mais bon, je ne vais pas essayer d’argumenter…mon attente, (après l’épisode 10), continue a être fébrile !
Juste une précision, au-delà du bonheur inattendu d’avoir Nine Inch Nails qui débarque comme ça, dans cet épisode sous acide, cela me parait tout sauf gratuit, quand vous lisez les paroles de la chansons, She’s gone away (qui est sur l’EP 5 titres de 2016 : Not The Actual Events):
http://www.azlyrics.com/lyrics/nineinch ... eaway.html
et la dernière question de la chanson : Are you still here ? (adressée à Laura?).
(sans parler des précédentes collaborations entre Lynch et Trent Reznor).

Manifestement, ça provoque des échanges sur Youtube. Pour revoir la séquence:
https://www.youtube.com/watch?v=QczxCxFRUf0

[Aldaran]

Et si cette expérience était, en réalité, la carrière entière de Lynch ?
Et si ça faisait 40 ans qu'il attend que quelqu'un se lève de la table de bingo en criant BULLSHIT ?

Mais comment les deux premières de mes réactions spontanées ont-elles pu se retrouver dans la tête de Léo Henry, quasi au mot près ? Oo

[Erwann]

Vu les épisodes 10 et 11. C'est sûr qu'après le fameux épisode 8, les suivants paraissent un peu plan-plan (failli d'ailleurs m'endormir durant le 11). Mais… non, je n'arrive toujours pas à accrocher et encore moins à comprendre les dithyrambes suscitées par cette saison 3. Si cela se trouve, elle gagne à être binge-watchée : cela permet probablement de ne pas perdre le fil (et l'intérêt) dans les différentes lignes d'intrigues.
Autre point d'agacement : la représentation des femmes par Lynch. Ce sont des potiches (Tammy, Diane), des cruches (Janey-E, Lucy, Shelly, Doris Truman, la conductrice folle et obsède dans l'épisode 11), des victimes (Becky, la femme obèse dans la caravane, la grand-mère du petit-fils Horn), et quand elles ne sont rien de tout ça, elles sont mortes (Ruth Davenport, et surtout Laura Palmer). La seule à sortir du lot, c'est la médecin légiste de Buckhorn… qu'on voit trop peu et dont Cole et Tammy se moquent lorsqu'elle dîne en tête à tête avec Albert.

[Delenn]

Moi aussi je m'accroche, en me disant que ça ne peut pas être aussi vide que c'en à l'air....et puis j'espère revoir Audrey, d'une façon ou d'une autre, puisque l'actrice Sherilyn Fenn a dit qu'elle avait participé au tournage (peut être 2 minutes, comme certains anciens...). Audrey, en voilà une qui n'était pas une cruche...c'était mon personnage favori avec Dale bien sûr (avant que la saison 2 parte en vrille, elle aussi).