Messagepar PierreBrrr » 29 juillet 2017 à 10:19
Bon j'arrive biiiiien après la bataille, après visionnage du film trouvé lors d'une de ces grands destockage pratiqués par les éditeurs/distributeurs de DVD.
J'aurai aimer aimer, il y avait tout pour, mais c'est l'avis de JFS que je rejoins en tous points. Le convoi sauvage était autrement plus insolite, intriguant, prenant.
Ici, sous le masque du réalisme, on a quand même une opposition entre deux antagonistes digne d'un film de super-héros MArvel: d'un côté Hardy: laid physiquement (cette tonsure scalpée !) et ignoble moralement, quels vice n'a-t-il pas celui-là ? De l'autre
Di Caprio: toujours beau (dentition parfaite, au temps pour le réalisme à tout crin), il trouve même le temps et la force de venger une indienne abusée par un colon français, au péril de sa mission de vengeance, la seule chose qu'il lui reste pourtant. Bien sûr tout cela tient debout du point de vue "psychologique" mis en place, mais tout de même, pour un film qui veut mettre à bas les oripeaux des mythes westerniens classique, voilà qui semble un peu court.
Et cette mise en scène... on est quand même plus proche d'un Aronofsky que d'un (bon) Mallick. Et pardon, mais le martyr de Glass, je ne l'ai, hélas, jamais ressenti. Le film, malgré sa longueur, n'installe jamais aucun séquence dans une durée éprouvée par le spectateur. Di Caprio semble doué d'une résistance physique surhumaine- digne d'une super-héros encore une fois. La perspective adoptée par Innaritu rend agaçant d'innombrables détails: pourquoi un personnage à bout de force comme Glass ouvrirait la porte de son tipi improvisé rageusement, à toute volée ? Comment peut-il attrapper un poisson gros comme une main dans un torrent montagneux en 15 secondes ? Pourquoi l'entend-on grogner 2 heures durant mais jamais éternuer ? Comment peut-il ne pas s'enrhumer alors qu'il a constamment les habits trempés ? Sans même parler du gel....
L'attaque du camp, au début, est impeccable, là par contre, rien à dire. On croirait que c'est le copain Cuaron qui s'en est chargé.
Le problème de la scène de l'ours, et c'est peut-être un argument spécieux, c'est qu'on se demande constamment "mais comment il on fait ?" parce qu'on SAIT, sans le voir, que tout est truqué. ça créer un sentiment bizarre, opposé à la viscéralité souhaitée- mais en même temps, on ne peut pas dire que ce ne soit pas virtuose. Même si, encore une fois... Pourquoi l'animal ne mord-il jamais le coup ? Cherche les parties molles et ne les mord pas ?
Bêtement, une chose m'a touché dans le film, je ne sais pas si c'est mieux posé, ou que c'est plus personnel, mais c'est l'amour de Glass pour son fils, palpable, physique, inconditionnel, que DiCaprio m'a paru mieux interprété que tout le reste.
Bref, j'ai été plus long que prévu, mais, puisque le film est très proche de leur sujets, et sans snobisme, j'ai vraiment trouvé que Jeremiah Johnson ou Le convoi sauvage étaient des films autrement plus incarnés, plus inattendus, plus étonnants, et surtout bien mieux écrits et mis en scène que ce Revenant au fond assez prétentieux. Hélas.... Parce que la reconstituion est quand même hallucinante. ET oui, Hardy est formidable, mais quand ne l'est il pas ?