Megalopolis, Francis Ford Coppola (2024)

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Thomas Day
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Re: Megalopolis, Francis Ford Coppola (2024)

Messagepar Thomas Day » 26 septembre 2024 à 20:44

(Vu cet après-midi en VO dans le très beau cinéma CGR de Périgueux).

Je ne me souviens pas de la dernière fois où je me suis autant ennuyé dans une salle de cinéma.
Ce mix de péplum et de film de SF philosophique, le tout nappé d'un lourdingue hommage fellinien, manque totalement de rythme, d'abattage, de scènes d'anthologie. Et de finesse. C'est du cinéma chaussé de bottes de SS plombées.
Il y a de jolis trouvailles de mise en scène et en même temps de nombreux fils narratifs qui ne mènent à rien.
Et si on commence à compter les scènes qui tangentent le ridicule (ou s'y vautrent - la scène de l'érection, par exemple, je vous laisse la surprise) on risque bien de s'endormir en sursaut.

Un truc m'a uppercuté le cerveau, toute une partie du scénario rappelle beaucoup Motherless Brooklyn de Jonathan Lethem. Ou le film d'Edward Norton, si vous préférez.

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Re: Megalopolis, Francis Ford Coppola (2024)

Messagepar lonesome » 27 septembre 2024 à 19:50

Lors de sa projection à Cannes, un effet très particulier avait surpris le public... A un moment un spectateur (en fait un acteur) interpelle Adam Driver qui lui répond (dans le film). Coppola avait annoncé qu'il voulait voir cette séquence reproduite dans les salles où serait projeté le film. Vu que vous n'en faites pas mention, j'imagine que ce n'est pas le cas (du moins à Périgueux :-)
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Thomas Day
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Re: Megalopolis, Francis Ford Coppola (2024)

Messagepar Thomas Day » 27 septembre 2024 à 20:56

Personne ne s'est levé dans la salle pour discuter avec Adam Driver.
Je pense que ça m'aurait réveillé.
(PS : la salle de 400 et quelques places était quasiment vide et j'étais, il me semble, à part une spectatrice très jeune (et visiblement cinéphile), le plus jeune spectateur.)
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Re: Megalopolis, Francis Ford Coppola (2024)

Messagepar JFS » 24 octobre 2024 à 10:50

Malgré (ou à cause de..., je peux parfois être contrariant) les mauvaises critiques, je suis allé le voir et j'ai beaucoup aimé. Certes, il faut accepter de ne pas tout comprendre au scénario, à ce qu'il sous-entend, bref, comme le fait Driver dans la scène d'ouverture, à avancer au-dessus du vide en espérant que ça ne va pas se casser la gueule.
Et, contre toute attente, ça tient, ça tient même très bien. Le film est flamboyant, osant tout (et parfois n'importe quoi, mais c'est tellement jubilatoire qu'on l'accepte) en matière de narration comme d'images, de trucages, d'effets... Chez n'importe quel réalisateur, l'accumulation de gadgets visuels, de décors énormes, de techniques de montage pourrait paraître lourdingue et creux ; chez Coppola, sans que je n'arrive à dire pourquoi, ça passe. Ça doit être ça, le génie.
Le plus frustrant dans ce film, c'est qu'on sent bien que tant le scénario, les dialogues, les décors, la musique... sont bourrés de références à tout ce qui nourrit le cinéma (l'Histoire, l'art, la pop-culture, la politique, les médias etc.) et qu'on n'arrive à en capter qu'une petite partie. Bref, c'est sûrement un film qu'il faut voir plusieurs fois pour en apprécier tout le sel. La première vision fait l'effet d'un long vidéo-clip talentueux, parfois déstabilisant mais toujours captivant, où l'on se sent à la fois en terrain familier et bousculé par quelque chose de totalement nouveau.
À noter que le talent de Driver se confirme (après ses excellentes prestations dans les deux derniers films de Scott) : comme quoi, il suffisait qu'il soit dirigé par de grands réalisateurs pour faire oublier le naufrage des derniers Star Wars.
Pour en revenir à Megalopolis, une chose m'a frappée : c'est la ressemblance entre le personnage joué par Driver, justement, et le héros de La fièvre d'Urbicande de Peeters et Schuiten. Je ne sais pas si ça fait partie des inspirations de Coppola.
C'est en tout cas un film à voir, pour peu qu'on accepte de se laisser emporter sans tout comprendre, et qu'on considère que les outrances du projet sont l'expression d'une intense jubilation, d'une envie presque puérile de tout montrer, tout dire, de la part d'un grand enfant de 85 ans à la liberté totale.
Jean-François.

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