JFS a écrit :Cet acharnement contre le film me semble assez infondé.
Je ne suis pas sûr de quel côté se trouve l'acharnement : dans sa majorité, les critiques semblent dithyrambiques. Le courage serait plutôt de montrer les défauts du film, plutôt que de crier au film « honnête ».
Nonobstant la critique facile, qui ferait état, outre les erreurs de scénario que je laisse à l'Odieux Connard, qui n'a que trop compris ce qui n'allait pas dans l'écriture du script, une actrice Cailee Spaeny diaphane, c'est elle mais ça aurait pu être une autre – alors que Ripley, c'est Sigourney Weaver et ça n'aurait pas pu être une autre actrice.
C'est un film de fan service. Le problème n'est pas qu'il est lourd, mais qu'il mange 80 % du temps de vision du film. Razeem, ce que j'appelle un « clin d’œil », dans le cinéma, c'est le temps d'une réplique. Pas plus. Pas qu'on empile scène sur scène une recollection de ce qui a marché dans les opus précédents, au point qu'on compte sur les doigts d'une main les scènes originales, et qu'on s'en satisfasse. Quand on s'attaque à la saga Alien, il faut avoir conscience des quatre premiers opus, qui étaient tous signés de grands noms à la réalisation (ou qui se révéleront tels), chacun des quatre apportait une évolution, mais surtout une patte, une signature. J'attendais une vision personnelle de la chose. Ce qu'on me montre à l'arrivée, c'est un produit marketing avec un réalisateur qui n'a pas eu le choix : tu fais ton film, MAIS, il faut que dedans il y ait une scène avec le droïde Ian Holme qui est défait et qui tient un monologue sur la perfection de l'Alien, une scène avec un perso encrusté dans le mur, une scène finale avec l'Alien-humain qui se déchire dans l'espace par un trou dans le vaisseau, etc. Tout ce qui a fait le succès de ses prédécesseurs. Au point que le film lui-même perd son âme dans le processus de « clins d’œil ».
Le seul personnage original est Andy, mais quand on a été lecteur d'Asimov et des Robots, ce que le film apporte là n'est pas très neuf en SF, ces réflexions sur les choix d'une entité androïde, c'est du vu et revu.
Pour ma part, je suis déçu, ça ne se renouvelle pas, mais on croit que ça se renouvelle tellement le paysage entier est touché par ce fan service. 80 % du cinéma américain de 2024 relève d'une suite, du nouvel opus d'une franchise, quand, dans les années 90, 80 % du cinéma américain relevait de l'inédit. Mais on ne s'en rend pas compte, comme la grenouille qui chauffe dans la casserole.