[Série] Dahmer, monstre - Ryan Murphy

[Joachim-28]

Les séries sur les tueurs en série ne manquent pas, et le récent biopic sur Jeffrey Dahmer, surnommé le cannibale de Milwaukee se compose de dix épisodes.
On franchit un cap, non pas dans le gore, mais dans l'horreur et le glauque. Le plus insoutenable est de savoir que les événements de la série collent de près à l'histoire de ce tueur en série. C'est un biopic complet, depuis l'enfance jusqu'à sa mort, par un autre détenu en prison.
Je conseille aux âmes sensibles de s'abstenir ; l'image et le jeu d'acteur sont déroutants de réalisme. Evan Peters qu'on a connu dans la série American Horror Story continue de camper des psychopathes : ici, le regard vitreux, froid et mal dans sa peau. De faire une série sur ce tueur a quelque chose de dérangeant : entre la volonté de comprendre et la fascination, je ne sais trop où situer la série. Les monstres à l'écran sont un sujet vu et revu (Unabomber) ; ce qui me dérange, c'est que la série dénonce dans ses derniers épisodes, quand il est arrêté et emprisonné, que la société américaine en ait fait une icône, mais la série fait de même, au fond : il n'y a qu'à voir l'affiche. Par contre, ce qui est appréciable, c'est que la série ne donne pas de réponse, pourquoi un tel monstre existe dans la communauté humaine : ni sociologique, ni autobiographique. Des faits sont donnés, mais rien n'est avancé : peut-être une enfance déséquilibrée, peut-être une surmédication de la mère pendant la grossesse, peut-être une famille instable, tout ça a favorisé un terrain déjà propice. On ne le saura jamais.

[Weirdaholic]

Il faut lire Mon ami Dahmer, de Derf Backderf, qui a été son camarade de lycée, et a recueilli plein de témoignages sur le début de son parcours, en sus d'avoir lu les rapports du FBI.

Ce qui frappe, c'est Dahmer lui-même a essayé d'enrayer sa progression vers l'irrémédiable, et qu'aucun adulte de son entourage (surtout pas sa mère, qui l'a même abandonné à la fin de sa scolarité), aucun éducateur n'a vu que quelque chose clochait chez lui, alors qu'il y avait des signes (les ados, eux, le prennent juste pour quelqu'un d'un peu bizarre).

En fait, il aurait suffi d'un rien pour qu'il finisse en asile psychiatrique (voire en prison, après son premier meurtre, si le policier qui arrête sa voiture avait regardé dedans), donc la société a clairement aussi loupé un truc.

Ceci dit, si je ne m'abuse, Dahmer est aussi un des rares tueurs en série qui a parlé plutôt franchement de ses motivations, sans chercher à manipuler ses interlocuteurs (il était moins manipulateur que beaucoup, et moins mégalomaniaque) - ça et la nécrophilie, ça explique l'aura qui l'entoure.

(C'est pour tout ça que je n'aime pas le terme de "monstre", son histoire étant plus proche de celle du Voyeur de Powell, mais si je comprends bien, la série n'est pas manichéenne.)

[Thomas Day]

Bon j'arrête à l'épisode 4.
Je me suis accroché, mais en fait je m'ennuie, je trouve que c'est trop lent, trop minutieux, trop détaillé (et paradoxalement il y a des ellipses absolument dingues).
La façon dont est filmée/montrée l'homosexualité de Dahmer me met mal à l'aise.
Tout a été dit sur l'interprétation d'Evan Peters. Oui, il est formidable, mais ça ne rend pas la série formidable.

TD

[jlb73]

Macabre , groupe de metal avait fait un album dédié à ce personnage que j'ai découvert ainsi dans les années 90

Faire une série sur un tel personnage m'interpelle quand même..