Réception des manuscrits : on passe au numérique

[Razheem L'insensé]

3000 !!

My god.
Force et Honneur (surtout à Laetitia)

[Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire]

[en HS total]
Je reçois tellement de manuscrits pour AMI que j'hésite depuis quelques semaines à fermer (temporairement) le service.
Je ne sais plus par quel bout prendre le problème. J'ai pas le budget pour prendre quelqu'un et j'en ai déjà "trié/pré-sélectionné" plus d'une dizaine que je ne trouve pas le temps de lire depuis la fin du confinement.
[Fin du HS]

[Erwann]

3000, Razheem, c'est ce qu'on a reçu en deux ans (la boîte mail des manuscrits est en jachère depuis août 2018).
Pour continuer avec les nombres, on a reçu hier mardi 10 soumissions de manuscrits et 7 lundi. Seulement 4 dimanches mais 6 samedi. Je pense que la moyenne au Bélial' doit être de 5/6 manuscrits par jour.
Pour l'essentiel, ce sont des romans ; les nouvelles sont bien plus rares.

[Civis]

Les maisons de SF semblent toutes être confrontées à ce même problème d’afflux des manuscrits (je pense aussi à Critic et La Volte, pour les quelques échos que j’en ai).
Ce que je vais écrire n’a peut-être pas grand sens - je suis bien éloigné du monde de l’édition - mais ne serait-il pas possible de coopérer en la matière ? A problèmes identiques, solution commune ?
Après tout, les auteurs envoient généralement leurs textes à plusieurs maisons d’édition. Pourquoi ne pas leur ouvrir la possibilité de les envoyer à une banque de tri regroupant plusieurs maisons ?
Un premier tri collectif permettrait d’éliminer les manuscrits qui seraient de toute façon refusés par toutes. Un second redistribuerait aux maisons coopérantes les textes les plus proches de leur ligne éditoriale.
Côté éditeur, cela permettrait de partager la part la plus ingrate du travail de tri, ou de partager le coût d’une embauche pour réaliser ce travail. Cela réduirait sa masse globale puisqu’un texte ne serait trié qu’une seule fois. Cela éviterait aussi de lire des textes d’auteurs s’étant trompés de maison.
Idem côté auteur, ça éviterait de frapper à la mauvaise porte (@Gilles Dumay : en juillet, vous avez répondu à une de mes soumissions en 6 jours ! Manifestement, je m’étais trompé sur ce que vous recherchiez. Quand je lis votre message, je me dis que vous avez dû me maudire de vous avoir fait perdre votre temps…). Ça permettrait aussi de proposer son texte à plusieurs maisons, sans avoir à multiplier les envois et les lettres de présentation/motivation parfois un peu artificielles.
Bien sûr, j’écris ça sans rien savoir du métier...
Sur ces bonnes paroles, je vous remercie pour votre travail et vous souhaite bon courage (particulièrement à Laetitia, effectivement, qui va tourner à 22 manuscrits par jour pendant six mois si mes calculs sont bons). Au plaisir de lire votre retour,

[JDB]

Alain Dorémieux... pomme de terre...
Non, rien.
JDB

[JDB]

Plus sérieusement, Civis, ton idée me semble difficile à mettre en œuvre, et peut-être même illégale, ou à tout le moins contraire au principe de la libre concurrence. Voire relevant de la collusion.
Cela dit, je ne suis pas juriste; il faudrait consulter un spécialiste.
JDB

[John Shooter]

(-)

[Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire]

(@Gilles Dumay : en juillet, vous avez répondu à une de mes soumissions en 6 jours ! Manifestement, je m’étais trompé sur ce que vous recherchiez. Quand je lis votre message, je me dis que vous avez dû me maudire de vous avoir fait perdre votre temps…).

Je ne maudis pas les gens qui envoient des manuscrits, même quand ils m'envoient des essais sur la métempsychose (véridique), de la poésie (véridique), du Young Adult, ou plus joli "Je sais que vous ne publiez pas ce genre de livres, mais j'aimerais quand même avoir votre avis" ou plus mignon : "je vous l'envoie à vous car contrairement aux autres, vous répondez à tout le monde" . Neuf fois sur dix, je réponds "envoyez plutôt au service des manuscrits Albin Michel / Albin Michel Jeunesse" (j'ai un fichier complet de lettres-type), mais comme je suis complètement maso, je lis le début de tout, ce qui permet parfois de faire passer directement à quelqu'un de la maison (ou d'une autre maison) un manuscrit qui semble "sortir du lot". C'est arrivé en jeunesse à plusieurs reprises. Ça m'est même arrivé de lire entièrement un témoignage tant il était poignant. Mais bon tout ça c'est du temps perdu pour Machinette et Tartenpion qui EUX m'ont envoyé un truc qui correspond complètement à ma ligne éditorial et dont les premières pages laissent supposer que ça pourrait être pas mal du tout / très bien / complètement génial / un truc de ouf.

GD

[Civis]

Cela dit, je ne suis pas juriste; il faudrait consulter un spécialiste.

Moi non plus mais, sans collusion contre les fournisseurs ni entente sur les prix (dans l'édition, de toute façon...), je ne vois pas pourquoi il y aurait un empêchement légal à ce type de coopération. La difficulté, dans le passage d'une logique de concurrence à une logique de coopération, c'est plutôt de changer une manière de travailler rodée par des années de pratique. Mais elle n'est peut-être pas si grande: j'ai l'impression que l'édition est un milieu de gens qui se connaissent et travaillent déjà régulièrement ensemble, quand il s'agit d'organiser des événements par exemple.

En tout cas, ça permettrait de renvoyer plus vite les aspirants auteurs à la culture de pommes de terre... où, soit dit en passant, et quoiqu'en pense le bourgeois Dorémieux, rien ne garantit que nous ferions mieux.

Etant tout à fait étranger au secteur de l'édition, je m'en tiens là pour ne pas écrire trop de conneries. C'est vous les pros et, on ne vous l'écrira jamais assez, merci pour votre travail.

Bonne journée,

[John Shooter]

(-)