Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

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Apophis
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar Apophis » 07 novembre 2021 à 20:11

Merci jlb73 !
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LD
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar LD » 08 novembre 2021 à 21:34

Hello,

je me permets de squatter le sujet pour poser une question sur l'édition en général.

J'ai du mal à lire avec une liseuse (il faut dire que je passe déjà 10h par jour sur mon écran pour le boulot et j'ai du mal à me passer de l'odeur de l'encre, je dois être salement drogué) et je n'ai plus de place (je ne me débarrasse jamais de mes livres...). Donc seul le livre de poche est une option viable, même si j'ai fait quelques exceptions récemment (La Nuit du Faune, Vision Aveugle [je l'avais déjà en poche, je suis faible] et Eriophora).

Je me demande donc comment se font les choix pour les ré-éditions en poche (Au-delà du Gouffre, Echopraxie, par exemple ; oui, j'aime la Hard SF). J'imagine qu'il y a une partie liée au succès, mais je me doute que ça va plus loin que ça : existe-t-il des accords entre différents éditeurs ? Par auteur ? Autre chose ?
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar Pierre-Paul Durastanti » 08 novembre 2021 à 23:59

Le Bélial' étant une structure indépendante, ça dépend entièrement des éditeurs poche qui font leur marché.
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar Olivier Girard » 09 novembre 2021 à 10:17

Oui. Et de notre envie, ou pas, de leur laisser faire leur marché.
Après, c'est une négociation entre eux et nous (le "nous" incluant la structure éditoriale et l'auteur et/ou son agent, avec lequel/lesquels nous menons la négociation en collaboration).
Il peut arriver (assez souvent, concernant le Bélial') que nous refusions une cession en poche (si l'offre nous semble insuffisante, par exemple), où que nous attendions, préférant donner le temps au grand format (le monde du poche poussant de plus en plus pour que les délais entre sortie poche et GF raccourcissent, ce à quoi je me refuse).
Au regard de certains errements actuels propres aux groupes éditoriaux, qui travaillent de moins en moins sur la même temporalité que les structures indépendantes, et plus encore dans le domaine de l'Imaginaire, la tendance actuelle est la création, de la part des "petites structures", de leur propre poche (les Indés, Le Diable Vauvert (qui n'est plus vraiment indépendant, mais bon…), Gallmeister, L'Atalante, etc.).
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar LD » 09 novembre 2021 à 17:10

Un grand merci pour ces explications ! Tout ça a l'air bien complexe.

Et un grand bravo pour les ouvrages que vous publiez qui sont de bien beaux objets (hélas) fort désirables.
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar Apophis » 09 novembre 2021 à 20:16

Du coup, c'est moi qui me pose une question, parce que j'ai du mal à évaluer la chose : admettons que pour l'éditeur X, les fonctions de directeur de publication et de directeur éditorial soient exercées par deux personnes différentes, quelle est la plus haut placée dans l'organigramme ? Juridiquement parlant, c'est le directeur de publication, mais dans les opérations quotidiennes, comme le feu vert pour l'achat des droits, par exemple, qui est le boss de l'autre ? Ou alors sont-ils au même niveau hiérarchique mais dans des branches différentes ?
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar Jean-Yves » 13 novembre 2021 à 11:15

Puisqu'on est dans les secrets, est-ce que les différences éditoriales sont si marquées que ça ? Dans l'absolu, il y a des textes que j'aime issus de différentes ME même si j'ai quelques chouchous, avec le temps... Sachant que je lis à 95% du poche, c'est encore plus difficile à voir car là j'ai vraiment une impression de ratissage large.
Jean-Yves, lecteur de poche. Non, ça veut pas dire que je suis petit. Mais je suis pas grand. Bref...
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar FeyGirl » 25 novembre 2021 à 20:56

JDB a écrit :En ce qui concerne les révisions de traductions, il est rare qu'une traduction un peu ancienne n'ait pas besoin d'être nettoyée, voire refaite de fond en comble.


Je rebondis sur cette remarque, car je comprends à peine la nécessité des retraductions. Je mets évidemment à part les anciennes traductions qui seraient maladroites, voire vérolées par des contresens (ça arrive encore aujourd'hui), ou pire des romans dont des passages entiers furent sabrés par les éditeurs pour entrer dans 200 pages (c'était courant à une époque en SF).

Qu'une œuvre en "anglais des années 50" soit traduite en "français des années 50" me semble logique. On n'imagine pas un roman français des années 50 réécrit en "français des années 2020". Un roman est aussi le reflet de l'époque où il a été écrit. Pourtant, les retraductions sont fréquentes et ne touchent pas que la SF ; on a régulièrement des retraductions de grands classiques étrangers. Pourquoi une telle démarche ? Les anciennes traductions sont-elles si mauvaises que ça ? En d'autres mots : les anciens traducteurs manquaient-ils de technique et de talent ?
Modifié en dernier par FeyGirl le 25 novembre 2021 à 21:09, modifié 1 fois.
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar Aldaran » 25 novembre 2021 à 21:01

Je comprends ta remarque, FeyGirl, elle fait sens.
Tout doit dépendre, je suppose, de la « cible visée par le rééditeur ».
S'il vise les vieux, pas de nouvelle tradale. Mais sinon ?
De mon côté, je suis assez satisfait des réadaptations de... Molière, par exemple.
(Oui, je force le trait mais c'est l'idée.)
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Re: Travail éditorial Le Bélial - petite question ;)

Messagepar JDB » 26 novembre 2021 à 04:56

FeyGirl a écrit :
JDB a écrit :En ce qui concerne les révisions de traductions, il est rare qu'une traduction un peu ancienne n'ait pas besoin d'être nettoyée, voire refaite de fond en comble.

(...)
Qu'une œuvre en "anglais des années 50" soit traduite en "français des années 50" me semble logique. On n'imagine pas un roman français des années 50 réécrit en "français des années 2020". Un roman est aussi le reflet de l'époque où il a été écrit. Pourtant, les retraductions sont fréquentes et ne touchent pas que la SF ; on a régulièrement des retraductions de grands classiques étrangers. Pourquoi une telle démarche ? Les anciennes traductions sont-elles si mauvaises que ça ? En d'autres mots : les anciens traducteurs manquaient-ils de technique et de talent ?


"Qu'une œuvre en "anglais des années 50" soit traduite en "français des années 50" me semble logique."
Tu as parfaitement raison. Le problème c'est que jadis on traduisait parfois un roman anglais des années 50 en français des années 30, voire d'avant.
Premier exemple: il y a déjà longtemps, Gilles Dumay m'a demandé de réviser la traduction de Je suis une légende pour une prochaine réédition en "Présence du futur". Après avoir évalué la tâche, je lui ai dit que c'était impossible, qu'il fallait repartir de zéro tant le résultat était calamiteux. Outre que traducteur confondait "tête d'ail" et "gousse d'ail", et autres joyeusetés de cet acabit, il trahissait complètement le style sec, nerveux de Matheson: là où celui-ci rédigeait un paragraphe en quatre phrases percutantes, le traducteur livrait une seule phrase avec subordonnées et coordonnées. Comme une retraduction aurait demandé trop de temps (Gilles était obligé de rééditer le livre dans un délai assez court pour que Denoël en conserve les droits), le projet a été remis à plus tard. Le moment venu, je n'étais pas libre et c'est Nathalie Serval qui a fait le job.
Second exemple, du même tonneau: Pierre-Paul a eu le même problème en révisant la traduction de Cristal qui songe, et il l'a évoqué avec exemple à l'appui dans un bref article paru dans le mook Theodore Sturgeon, le plus qu'auteur, auquel je te renvoie. Il te dirait mieux que moi pourquoi Cristal qui songe et Les Plus qu'humains étaient révisables alors qu'il a fallu retraduire Demain les chiens et Au carrefour des étoiles de Simak.
JDB
"Passablement rincé", qu'il dit.

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