Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fixant vous-même le prix. Minimum : 0 €

sossa
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar sossa » 31 août 2010 à 14:01

marypop a écrit :
ganjo a écrit :
sossa a écrit :Plusieurs expériences du genre "fixer votre propre prix" demandent le prix après la prestation, je pense en particulier aux restaurants. Mais c'est plus facile pour une prestation physique, puisque le client est dans les murs !


As tu des retours de ce genre d'expérience ?
Est ce qu'au final le restaurateur a gagné plus/moin/autant ?
Y'a t'il eu proportionnalité entre le prix payé par le client et la qualité du resto ?


La bonne question est : le restaurateur a-t-il gagné des clients par la suite ?
Je crois que le numérique pour des maisons comme le bélial ou Lunes d'encre passe avant tout par la reconnaissance de la marque.

Je peux avoir payé 5 euros mon premier texte acheté du 23 au 31 août "pour voir" et être prête à payer plus cher le suivant, parce qu'une relation de confiance unilatérale s'instaure entre moi et Olivier Girard. = je lui fais confiance pour choisir des trucs à publier qui me plaisent.
Et là on rentre dans un cercle vertueux, qui va lui permettre de sortir davantage de titres peu connus, et de les vendre raisonnablement bien.

A ce moment là, oui, un prix plus bas va déclencher plus d'achats.

J'en profite pour rebondir sur une remarque de GD plus haut, et le budget pas illimité des lecteurs. C'est vrai mais ... il y a de la concurrence sur le marché !
Un lecteur qui, par exemple, achetait en 1 an 100 euros de livre comme suit (prix fixés assez au hasard pour l'expérience) :
- un LdE à 25 euros
- 4 poches à 10 euros
- un A&D à 20 euros
- un bélial à 15 euros

Le jour où tes prix baissent, le lecteur peut reporter une partie de son budget poche vers du numérique bélial.
A ce moment là, le perdant (puisque bien sur il y en a ne rêvons pas) est le circuit de distribution, mais aussi l'éditeur poche.

Ne pas se lancer pour laisser les autres survivre est louable ... sauf si cela signifie de fait la disparition des collections, quoi qu'il se passe.

Je ne sais pas si j'ai été très claire, mais je me comprends.
L'erreur de raisonnement dans plusieurs calculs du fil consiste à penser que les marchés sont finis comme aujourd'hui, alors qu'il faut aller prendre la part de marché des concurrents du secteur et/ou hors secteur pour survivre, que ce soit en papier ou pas.


Le restaurateur a gagné de nombreux clients au démarrage grâce au buzz médiatique induit par la démarche, et d'après l'article que j'avais lu, il avait touché plus que ce qu'il comptait mettre comme prix. Malheureusement, c'était un bilan uniquement après trois mois, il aurait fallu suivre au bout d'un an puis de deux ans pour voir si l'expérience était viable à long terme.

A mon avis, pour que ça marche, il faut réussir son buzz et avoir un produit béton quand on le fait pour fidéliser les clients. Un autre exemple : je ne connaissais le Belial que de nom avant l'annonce de la plateforme électronique, et maintenant je suis client. Par contre, pour aller dans le sens de thomasday, je n'achèterai sans doute pas plus de livre tout simplement parce que je n'ai pas le temps d'en lire plus. Par contre, j'en achèterai plus à ceux qui acceptent de me les vendre en électronique parce que je veux passer à l'électronique, et ceux qui ne m'en proposent pas ne m'auront bientôt plus comme client. C'est en cela que je pense que le passage à l'électronique est inéluctable.

Enfin, rien ne dit que des personnes qui lisent peu ne seront pas attirés par le livre électronique.
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar marypop » 31 août 2010 à 14:15

thomasday a écrit :
marypop a écrit :L'erreur de raisonnement dans plusieurs calculs du fil consiste à penser que les marchés sont finis comme aujourd'hui, alors qu'il faut aller prendre la part de marché des concurrents du secteur et/ou hors secteur pour survivre, que ce soit en papier ou pas.


Ca me rappelle une autre erreur de raisonnement d'une maison qui en publiant 200 titres par an voulait en fait "augmenter le marché" et n'a augmenté que ses parts de marché puisque le marché est resté stable (en nombre de titres vendus) ces 10 dernières années (les rayons se sont parfois développés, pas le nombre de titres vendus).

Le numérique ne fera pas gagner de lecteurs-payeurs à la SF ; je suis prêt à parier même sur une baisse globale du CA (facile à pronostiquer si le numérique tire réellement les prix vers le bas). Je m'use, mais si peu, à la répéter depuis dix ans : les livres ne sont pas assez chers en France et ce sont les libraires qui portent sur leurs épaules cet état de fait (en servant de banque aux éditeurs).

GD


Je reprends le principe de base : il y a trop de livres, tous ne peuvent pas survivre. Pour survivre tu dois piquer les parts de marché des concurrents (c'est ce que je voulais dire mais je n'ai pas osé écrire "va piquer les lecteurs qui ont des sous et achètent à la maison d'édition à 200 livres par an au lieu d'acheter chez toi")

Ce qui n'est pas réellement contradictoire avec ton approche il me semble.
D'autre part, augmenter le prix des livres n'augmenterait pas le budget des gens qui en achètent.
Le prix d'un produit quel qu'il soit est déterminé par deux points.
1) combien il coûte à produire
2) combien les gens sont prêts à mettre pour l'acheter

Evidemment on ne peut pas baisser plus bas que le prix 1), mais si le prix 1) est plus cher que le prix 2), ton produit ne se vendra pas.
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar DiChim » 31 août 2010 à 16:16

Tout d'abord, merci et bravo de ne pas utiliser ces biiip... de DRM.

J'ai profité de cette opération pour acheter les deux ebooks 3€ chacun. C'est moins que ce que je pourrais payer pour un ebook sans DRM (avec c'est fini, je n'achète plus). Je pense que ce serait plutôt dans les 5/7 €, voire 8€ pour certains cas rares. Mais comme je voulais tester les formats et leur conversion pour que je puisse les lire sur un Palm, j'ai donc du retirer mon salaire. ;-)

Résultat provisoire de mes débuts d'investigation :
Sur Palm, je n'aime pas trop le pdf, c'est lourd et le passage pdf -> pdf pour palm n'est pas toujours heureux. Malheureusement, je ne connais pas de lecteur d'epub sous Palm OS (si quelqu'un connait je suis preneur...). Mes formats préférés pour lire sur Palm sont plucker (parce que libre et pratique) et mobipocket.
En général, à partir d'epub, j'utilise Calibre pour les transformer en .mobi. Le résultat sur L.G.M. n'était pas génial, les paragraphes alignés à droite se sont retrouvés à droite mais avec un saut de ligne après quasiment tous les mots.
J'ai donc installer mobipocket sur mon pc, importer l'epub sur mobipocket et transféré celui-ci sur mon Palm. Le résultat semble meilleur, peut être un petit saut de ligne intempestif par-ci par là, mais le livre est tout à fait lisible.

Il y a donc des chances que j'achète de nouveau, même si les prix annoncés me rebutent un peu.
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Sybille » 31 août 2010 à 17:37

thomasday a écrit :Je m'use, mais si peu, à la répéter depuis dix ans : les livres ne sont pas assez chers en France et ce sont les libraires qui portent sur leurs épaules cet état de fait (en servant de banque aux éditeurs).


S'ils ne sont pas assez chers pour l'éditeur et le circuit qui s'engraisse à sa suite, ils sont trop chers pour le lecteur.
Si personne n'est content sur un marché, c'est qu'il y a pas mal de choses à reconsidérer...
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Caliban » 31 août 2010 à 18:01

thomasday a écrit : Ca me rappelle une autre erreur de raisonnement d'une maison qui en publiant 200 titres
par an voulait en fait "augmenter le marché" et n'a augmenté que ses parts de marché puisque
le marché est resté stable (en nombre de titres vendus) ces 10 dernières années (les rayons
se sont parfois développés, pas le nombre de titres vendus).

Ca, ce n'est pas une faute de raisonnement, c'est une dialectique d'apaisement.

thomasday a écrit : Le numérique ne fera pas gagner de lecteurs-payeurs à la SF ; je suis prêt à parier même
sur une baisse globale du CA (facile à pronostiquer si le numérique tire réellement les prix vers
le bas).

Ca dépend un peu du périmètre que tu choisis pour ton calcul. Si l'on s'en tient aux purs "livres"
électroniques, sans valeur ajoutée, tu as certainement raison. D'un autre côté, on peut aussi parier
sur l'apparition de nouveaux objets culturels, adaptés aux prochaines générations de liseuses, mi-livre,
mi-vidéo, mi-plein d'autres trucs (je sais, !a fait trop de demis) ; et le CA global livre traditionnel
+ livre-gadget high tech pourrait bien, lui, être supérieur à celui de l'édition actuellement.

thomasday a écrit : Je m'use, mais si peu, à la répéter depuis dix ans : les livres ne sont pas assez chers
en France
et ce sont les libraires qui portent sur leurs épaules cet état de fait (en servant de
banque aux éditeurs).

D'autres s'usent tout autant à expliquer qu'ils sont beaucoup trop chers. La contradiction ne prouve
qu'une chose : le modèle commercial est obsolète. Et il semble clair que ce sont les petits libraires
qui feront les frais du réajustement, s'ils n'inventent pas de nouveaux services pour justifier leur part
du gâteau.

Une alternative serait qu'un autre intervenant — l'Etat ? — assume ce rôle de banquier ; mais sans
doute pas avec le présent gouvernement !
Ayerdhal
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Ayerdhal » 31 août 2010 à 19:55

Donc Le Bélial lance sa plateforme numérique.
Bien.
Innovante.
Ah. Euh… en quoi ?
En 8 points.
Lesquels sont ?

« Tarif intelligent. Les livres numériques du Bélial vous sont proposés allant de 8 à 12 € : un tarif unique, quel que soit le format de fichier et très inférieur à leurs équivalents papier (souvent deux fois moins). »
Là, je bondis de mon fauteuil et je me cogne la tête au plafond. J’ai du mal lire.
Je relis. Eh merde ! C’est bien ça.
8 à 12 € ! Et ce serait très inférieur au prix des livres papier. Ben mon cochon ! Vous avez entendu parler du « poche » ? C’est un format plus petit (10/18, en cm), qui se vend un peu partout et beaucoup mieux que les autres formats… mais alors sacrément mieux ! Vous voulez savoir pourquoi ?
Non, ce n’est pas que les gens manquent de place dans leurs bibliothèques, dans leurs sacs ou dans leurs attachés-cases… encore que, puisqu’on parle de numérique, donc de liseuses, c’est quand même un sacré avantage de voyager léger.
Et ce n’est pas non plus que les lecteurs préfèrent le livre friable au bel ouvrage.
Si le « poche » se vend beaucoup plus que le « grand format » et le « semi poche », c’est parce qu’il est moins cher, souvent trois fois moins. Incroyable, n’est-ce pas ?
Je parle du vrai « poche », évidemment. Pas des éditeurs qui le pratiquent au prix de… au prix de quoi, d’ailleurs ? Des autres activités du lecteur ? De son envie de les pratiquer ? De son garde-manger ?
Parce qu’il y a un truc à savoir : le portefeuille du lecteur n’est pas extensible. D’ailleurs, peut-être que c’est pour ça qu’on vend si peu de livres. Peut-être même que c’est pour ça qu’il existe des bibliothèques et un marché d’occasion florissant. Peut-être même… attention, je vais vous choquer… peut-être même que ce marché d’occasion est le plafond sur lequel il faut que le prix du livre numérique bute.
Pire. C’est au prix d’occasion du « poche » qu’il faut limiter (vers le haut) le prix du livre virtuel. Et je ne parle évidemment pas des ouvrages cotés !
Et c’est mon dernier prix. En tant que lecteur, en tant que consommateur (contraint) et en tant qu’auteur.
Vous avez bien lu. Je ne veux pas voir mes bouquins en format numérique au-dessus de 2 €, et je suis plutôt partant pour moins (deux fois moins).
Pourquoi ?
Parce que le très immatériel format numérique n’est pas un produit de substitution du très tangible ouvrage papier. Parce que les liseuses on un coût et que leur acquéreur ne doit pas en être le captif mais l’usager. Parce que, en terme de commercialisation, c’est un autre marché, un tout autre, qui se constitue pour l’essentiel aujourd’hui de gens qui ne lisent que très peu ou pas (de romans, par exemple). Parce que c’est l’occasion de toucher ceux que nous ne touchons jamais.
Soixante millions de Français ne m’ont jamais lu. Ne rigolez pas : cinquante millions d’entre eux n’ont jamais lu Werber, Pennac, Grangé, etc. C’est un chouette terrain à défricher, non ? Eh bien, c’est ce que facilite le numérique… à condition de ne pas le soumettre à l’économie des tauliers de l’édition papier et des souteneurs de la diffusion.
J’oublie un détail ? Ah oui. Le piratage. Je lui suis favorable, ne serait-ce que parce que, une fois de plus, mes phrases à la con atteindront quelqu’un que l’économie du livre (beurk) leur barrait, que celui-ci ne piratera pas toute sa vie mais qu’il continuera à lire, que la culture n’est pas… pardon, ne doit pas être un privilège de nantis. Je lui suis favorable, donc, mais on s’en fout. Le piratage prendra des proportions faramineuses si la diffusion numérique du livre se comporte comme la diffusion numérique cinématographique ou musicale. Le vent, et c’est ce qu’est le numérique, ne peut pas se vendre au même tarif que la matière. Inutile que je vous fasse un cours de marketing, d’ailleurs je suis un très mauvais pédagogue et je suis certain que vous savez ce qu’est le prix psychologique. Mais peut-être ignorez-vous qu’on ne le calcule pas avant d’avoir déterminé la, les ou toutes les potentielles cibles commerciales ? Il semble que vous vous limitiez au marché préexistant du « papier ». Il semble aussi que votre opération de lancement ne soit qu’une opération… disons de communication, en tout cas pas une étude. Lapalissade ! Je ne m’efforcerais pas d’en montrer les insuffisances si ce n’était pas le cas.
Voyons les autres points.

« Prix libre. Les prix affichés sont un minimum, mais vous êtes libre d'acheter les livres numériques au prix que vous aurez fixé si vous souhaitez soutenir l'auteur ou la maison d’édition. »
Ben voyons ! Pourquoi ne pas créer une ONG ? Ecrivains et Editeurs Sans Frontières, mais avec pas mal de toupet tout de même.

« Sans DRM. Aujourd’hui, les dispositifs de gestion des droits numériques (DRM) proposés par la plupart des éditeurs punissent moins les pirates – qui n’ont aucun mal à les contourner – que les acheteurs légitimes qui rencontrent de nombreux problèmes techniques. Le Bélial' ne propose que des livres numériques « bio » garantis 100% sans verrouillage pour que vous puissiez les lire aussi facilement que des livres classiques, sur le support de votre choix. »
Amen.

« Facile. Sur la plateforme e-Bélial, vous n’achetez pas un fichier, mais un livre. Une fois dans votre bibliothèque numérique, vous pouvez le télécharger à volonté et dans tous les formats proposés. Pratique si vous perdez le fichier d’origine ou si vous changez de support de lecture. »
Démago, mais bien joué.

« Collectionnez. Vous n’êtes pas prêt à vous passer du papier ? Nous non plus. Achetez un livre du Bélial’ et, pour seulement 2,00 €, téléchargez son équivalent numérique (sur certains titres uniquement) »
Aïe ! Dans son élan, la réclamite aiguë a fourché. Le coût du numérique est inférieur à 2 €. On s’en doutait un petit peu beaucoup, notez, mais c’est intéressant car, et j’y reviendrai plus loin, c’est quoi au juste le prix de revient du numérique ? Et comment le définit-on ?

« Flexible. Créez vos propres recueils en choisissant parmi le fonds du Bélial’ des nouvelles à télécharger à la pièce sans avoir besoin d’acheter un recueil entier. »
Encore heureux ! Et heureusement déjà pratiqué par (presque) tout le monde. Mais à quel prix, au fait ? Je veux dire : proportionnellement au prix du recueil.

« Equitable. Compte tenu des coûts de fabrication et de distribution réduits, Le Bélial' peut reverser jusqu’à 30% du prix de chaque livre numérique vendu à l'auteur. À comparer aux 10% qui sont la norme du marché. »
J’en vois déjà qui tremblent à l’idée des horreurs que je vais de cette plume commettre. Par quoi je commence ?
Ainsi, la norme du marché en matière de droits d’auteur serait à 10 %. J’en connais plus de trente mille qui feraient un infarctus en lisant ça. Ce putain de marché n’a pas de norme ! Que des différences de traitement. Et la moyenne, totalement incalculable pour cause d’opacité, est sûrement loin en dessous de 10 %. La réalité ? 4 à 12 % sur le « poche ». 6 à 15 % sur le « grand format ». Parfois plus, pour les rares best-sellers. Souvent moins pour les nombreux auteurs « jeunesse ». Et 2 % pour les traducteurs.
Le plus facile est digéré ? On jette un oeil à la réversion ?
C’est quoi d’ailleurs cette ineptie ? L’éditeur reverse ? Il est bien charitable ou il se prend pour un fonds de pension ? Vous vexez pas, je pinaille.
Vous avez raison, les coûts de fabrication et de distribution sont réduits, tellement qu’on se demande s’ils sont signifiants.
Sur la fab, qui représente entre 15 et 20 % du prix du livre « papier », il y a un coût en numérique. Sûrement, mais quel est-il au juste ?
Côté mise en format, par exemple, vous connaissez sûrement ça : http://fr.feedbooks.com/
Et il y en a d’autres. Et il y en aura de plus en plus.
Sur la distrib, il y a un… pardon ? La quoi ?
Qui va distribuer quoi, au juste ?
Parlez-moi de diffusion, oui, ça, ça m’intéresse. Prononcez les vilains mots. Détaillez ce que demandent Amazon, la Fnac, Google, Orange etc. pour diffuser des octets par le Net. Montrez l’intérêt des bornes numériques (mdr), justifiez leur existence et leur coût sur le prix du livre. Démontrez que tout ce joli monde est indispensable à la bonne diffusion électronique de l’ouvrage. Mais surtout, surtout, expliquez pourquoi vous avez choisi de rester dans la logique de fonctionnement « papier » plutôt que de développer une logique autre ou de vous inscrire dans l’une de celles qui existent déjà, comme publie.net, numeriklivres etc.
Le numérique est une aubaine. Pour l’auteur, pour l’éditeur, pour le lecteur. Pour la première fois, l’ouvrage littéraire peut se passer des parasites qui, de surcroît, se taillent la part du lion dans l’économie du livre. La diffusion et la distribution représentent 55 % du prix de l’objet livre. Alors quoi ? On prend les mêmes et on recommence ? On s’en invente d’autres ? Pour quel service ? Pas de stock, pas de transport, pas de commerciaux (physiquement, en tout cas).
Alors qu’est-ce qui coince ? Qu’est-ce qui limite les droits d’auteur à 30 % dans votre conception de l’édition numérique, quand d’autres, spécialisés, proposent déjà 50 et même 70 % ?
La diffusion. Toujours la diffusion. Fait chier ! S’il faut, pour l’édition numérique, en passer par une économie, que celle-ci tienne compte de l’écosystème numérique. Moi, je suis en train de devenir écolo.
À 50 % minimum. Ce qui représente 1 € sur un bouquin vendu en numérique à 2 €. Combien d’auteurs touchent 1 € sur la vente d’un de leurs bouquins en poche ? Y en a-t-il sur l’agora ?

« Solidaire. En attendant l’adaptation de la loi Lang au numérique, et pour ne pas léser les libraires qui soutiennent Le Bélial’, nos livres numériques seront proposés au même prix sur e-Bélial’ et sur la plateforme EDEN. N’importe quel libraire pourra ainsi vendre les livres numériques du Bélial’. »
Vous avez peur de perdre le soutien de vos amis libraires pour les ouvrages « papier » ?
En instituant le prix unique du livre (plus ou moins 5%), la loi Lang ne favorise que les gros « libraires », ceux qui peuvent négocier une marge conséquente avec le diffuseur/distributeur. Les autres peinent à obtenir une marge viable.
Comment les libraires diffuseront-ils vos livres numériques et quelle marge allez-vous leur accorder ? Je veux dire : les gros et les petits ?
En tout cas, rassurez-les, ils n’ont pas besoin de se recycler tout de suite. Le livre papier a encore un bel avenir devant lui. Disons le temps d’une génération. Et ce sont surtout les grosses berthas qui vont trinquer. Au fait, pourquoi croyez-vous que les gros bras se démènent tous pour disposer d’une plateforme de diffusion numérique ?

Voilà, j’en ai fini.
Les ventes de liseuses croissent de façon exponentielle, même en France. Au deuxième trimestre 2010, Amazon, le plus gros « libraire » du monde, a vendu plus d’ouvrages au format numérique qu’au format papier. En août, durant le festival littéraire d’Ouessant, plusieurs conférences et débats sur l’édition numérique se sont tenus dans le cadre de Numér’île et ont été relayées en direct sur le Net. J’ai participé à la plupart et j’ai rencontré différents acteurs du numérique (et pas que du monde du livre) qui s’efforcent d’échapper aux logiques « économiques » de l’édition classique. Nous sommes arrivés à la conclusion que non seulement c’était possible, mais que ce n’était pas si compliqué que ça, bien au contraire, à condition de se soustraire au système un peu plus que centenaire (on peut même le faire remonter à l’invention de l’imprimerie) qui dicte les conditions dans lesquelles se propage (mal) la littérature et qui s’auto-entretient.
En lisant la « déclaration d’intention » d’e-Bélial, mon optimisme s’est assombri d’un certain agacement. Peut-être, puisque j’avais tendance à apprécier vos communications autour du livre numérique, parce que j’attendais du Bélial qu’il ait autre chose à proposer que l’ambiguïté des fausses innovations pour un éternel recommencement.
Vous vous trompez de beaucoup d’erreurs, les mecs.
Ayerdhal
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Musky » 31 août 2010 à 20:30

J'ai personnellement pris ces deux ouvrages au "prix minimum" pas par manque de budget mais pour les raisons suivantes :
    Je ne connais pas ces deux auteurs
    Je n'aurait jamais acheté ces ouvrages en format papier (même soldé)
    Je ne lis pas sur écran de PC
    Aucun des deux formats n'est compatible avec ma liseuse, je vais donc avoir au moins deux à quatre heures de travail en fonction de la qualité de la mise en page d'origine pour en faire un format compatible (PDF A6 sans marges) avec mon appareil

Mais à l'avenir, je ne m'interdit pas d'acquérir un ouvrage ou une revue éditée ici, à la condition majeure bien entendu que le format soit compatible et le prix raisonnable.

le prix acceptable pour moi d'un livre sous forme de fichier est celui d'un livre disponible en solde ou chez un bouquiniste, à savoir, 2 à 5€.
Une solution peut aussi consister à fournir gratuitement le fichier, bien entendu sans DRM, en accompagnement du livre papier, un multi format (epub, pdf + un fichier texte Doc, Odt etc..) serait alors l'idéal pour permettre aux amateurs de l'adapter à leurs besoins
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Musky » 31 août 2010 à 20:39

Ayerdhal a écrit :...
....Ayerdhal

Bravo, voilà un discours que j'approuve et bien que je ne connaisse pas ta prose, je possède quelques ouvrages de ta plume, numérisé par un de tes fans, dans ma "bibliothèque numérique".
Je vais donc m'atteler à mettre quelques un de tes ouvrages au format qui me convient pour en entreprendre la lecture, tellement ta position et tes idées vont dans mon sens !
Herbefol
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar Herbefol » 31 août 2010 à 21:26

thomasday a écrit :Le numérique ne fera pas gagner de lecteurs-payeurs à la SF ; je suis prêt à parier même sur une baisse globale du CA (facile à pronostiquer si le numérique tire réellement les prix vers le bas).

Là je dirais que c'est à l'éditeur de voir comment diminuer les coûts impression/distribution/diffusion/librairie dans le circuit numérique, de façon à augmenter sa part et au final équilibrer son CA.
Je m'use, mais si peu, à la répéter depuis dix ans : les livres ne sont pas assez chers en France et ce sont les libraires qui portent sur leurs épaules cet état de fait (en servant de banque aux éditeurs).

Tiens ça me rappelle une autre bonne raison de vouloir m'installer outre-Rhin : le prix des livres, qui sont moins chers là-bas qu'ici. :-)
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
sossa
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Re: Du 23 au 31 août, téléchargez deux romans numérique en en fi

Messagepar sossa » 01 septembre 2010 à 09:52

Ayerdhal, je ne comprends pas tout de votre raisonnement. J'ai l'impression que vous ne prenez pas en compte toutes les taches pour la production d'un livre électronique :

- écriture évidemment
- relecture(s) pour le style, l'orthographe, la cohérence (un auteur se publiant tout seul peut faire ça gratuitement, mais cela sera-t-il aussi bien fait ?)
- mise en forme (là encore, un auteur peut le faire tout seul, mais aussi bien ?)
- transformation vers les formats électroniques adéquats (ce qui ne devrait plus tarder à être complètement automatique)
- marketing
- mise à disposition du livre sur une plateforme électronique

J'ai un peu de mal à voir comment faire toutes ces taches à l'état de l'art et vendre les livres 1 ou 2 euros. Autant je pense que le livre électronique doit être nettement moins cher que les livres papier, autant je pense qu'il faut trouver de nouveaux moyens s'appuyant sur le web 2.0 pour la commercialisation, autant je ne vois pas comment ça peut abaisser le prix à 1 ou 2 euros, ou alors tous les auteurs s'auto-publient sur des plateformes de mise à disposition et il n'y a plus de correcteur professionnel, plus de marketing professionnel, plus de composition professionnelle, auquel cas ça peut probablement passer.

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