THE SHADOW HERO (Gene Yang / Sonny Liew) Urban China

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Artemus Dada
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THE SHADOW HERO (Gene Yang / Sonny Liew) Urban China

Messagepar Artemus Dada » 06 juin 2016 à 08:29

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Dans les années 1940, en plein âge d’or du comics, Chu Hing créa Green Turtle. Combattant le crime et défendant les opprimés, ce justicier cachait derrière son masque plus qu’une simple identité secrète : c’était le premier super-héros chinois. Aujourd’hui, Gene Luen Yang et Sonny Liew font revivre ce personnage sous les traits de Hank, un fils d’immigrés de 19 ans qui, à la suite d’un drame, enfile sa cape verte pour lutter contre la pègre de Chinatown.

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... THE SHADOW HERO est paraît-il le premier super-héros sino-américain (1944) de l'histoire de la BD étasunienne, il est repris ici par Gene Luen Yang, un scénariste qui s'occupe actuellement de Superman chez DC comics et par Sonny Liew un dessinateur que je ne connais pas.
Ce très chouette recueil de 176 pages, couverture souple à rabats, présentations des auteurs, caractères chinois, bref un très beau design propose (pour 15 €) également une postface signée Gene Luen Yang et la première aventure du super-héros dont il est question ici, extraite de Blazing Comics n°1.Traduction de l'ami Jean-Marc "Jim" Lainé

Dès le début, les deux auteurs semblent prendre à contre-pied l'apax existentiel (Pour en savoir +) le plus souvent utilisé pour mettre au monde les super-héros, et inscrivent leur série sous un angle naïf des plus rafraîchissant.
Cela dit à l'ère postmoderne (véritable miroir aux silhouettes) nul doute que cette perspective se révélera plus riche qu'on ne s'y attend.

... C'est presque devenu une tradition de poser sur les fictions aujourd'hui la grille de lecture du "monomythe" (Pour en savoir +) encore appelé le "voyage du héros".
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À cela rien de surprenant cependant lorsqu'on sait que le "monomythe" de Joseph Campbell est une extrapolation si je puis dire de la modélisation d'une observation dont la littérature hippocratique rend compte (ce qui ne date pas d'hier) : en l'occurrence la maladie.
Ainsi par exemple, lors d'une fièvre le malade passe par les étapes que devra affronter le héros lors de son "voyage".
Au début il ne se passe rien (la bonne santé/refus de l'aventure) ensuite il y a la phase aiguë (la fièvre augmente/risque de mort pour le héros (et le malade) lors d'une épreuve difficile). Ensuite la fièvre retombe et le malade est guéri. Ce qui correspond au "retour du héros".
Tout cela suit une courbe appelée courbe de Gausse (mais là je ne vous apprend rien) :
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Certes le "monmythe" plus encore que sa synthétisation par Christopher Vogler est beaucoup plus riche que ce que je laisse entendre en les comparant à un accès de fièvre.
Tout un arsenal d'obstacles et ennemis, sans oublier le mentor au rôle prépondérant (mais qui peut dans une certaine mesure être l'avatar fictionnel du médecin) est absent de la brève comparaison à laquelle je me suis livré, néanmoins la courbe qui représente le "voyage du héros" est peu ou prou équivalente à celle d'une bonne fièvre. Et d'une intensité comparable.
C'est certainement pourquoi ce type de logique narrative est si efficace (Cf. Jean-Jacques Wunenberg).
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Si au début du recueil les auteurs semblaient vouloir contourner l'apax existentiel favoris des créateurs de croisés costumés la suite des aventures montre une approche un peu plus complexe.
Gene Luen Yang & Sonny Liew tout imprégnés de l'ère postmoderne dans laquelle nous vivons jouent avec ce miroir aux silhouettes (comme il fallait s'y attendre) pour surprendre ou tenter de le faire, les lecteurs.
Ainsi la phase "héros darwinien" pour qui se pose la question de sa compétence à survivre, une question qui dans les cas extrêmes supposent de tuer les autres ; donc cette phase est interprétée par nos deux auteurs de manière fort astucieuse.
Le jeu des citations, notamment celle ayant trait à un duo de justiciers ayant la même appétence pour le vert vaut son pesant de riz cantonnais.
Les préjugés (sic) sont joliment traités et font rire (jaune), et on n'échappe pas à la touche de mélodrame (toujours à mon goût).
Tout cela est fort bien exécuté, et les deux auteurs codent suffisamment ce récit pour qu'on éprouve un large éventail de sentiments hormis l'ennui.
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La lecture de la postface en plus de nous renseigner sur ce super-héros de l'Âge d'or que pour ma part je ne connaissait pas, éclaire un aspect du scénario qui m'avait interrogé, en plus d'être très intéressante.
En effet, elle explique en creux le titre du recueil qui n'est pas anodin, et la posture du personnage principal sur la couverture qui ne l'est pas plus.

En définitive un très chouette bouquin qui conviendra je crois aux lecteurs de 7 à 77 ans.

Nota bene : Bien que proposé par un éditeur qui s'appelle Urban China, THE SHADOW HERO est bel est bien un comic book autrement dit de la bande dessinée américaine.

Non pas que cela ait une grande importance, mais les bons contes (sic) font les bons amis. [-_ô]
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