[Fantastique] Robbie Burns, Witch Hunter

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Artemus Dada
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[Fantastique] Robbie Burns, Witch Hunter

Messagepar Artemus Dada » 28 juin 2016 à 21:08

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Robbie Burns Witch Hunter

Coscénaristes : Emma Beeby & Gordon Rennie
Dessinateur & Coloriste : Tiernen Trevallion
Traducteur : Pierre-Paul Durastanti
Lettreur : Fred Urek

Glénat Comics

Combattre le Mal ? Oui, mais avec style !

Barde, fermier et homme à femmes, Robert Burns est l’un des personnages les plus emblématiques de la culture écossaise. Mais ce célèbre poète du XVIIIe siècle est aussi connu sous le nom de Robbie Burns, fléau du Mal et chasseur de sorcières assermenté ! À l’aide de sa plume, de son sabre et de son mousquet, ce super-héros du romantisme parcourt les Highlands et les tavernes d’Édimbourg pour traquer les démons et autres créatures maléfiques et faire régner la justice. De ses aventures, il puise l’inspiration pour ses poèmes et chansons.


... Robbie Burns sous la plume conjointe de Gordon Rennie et Emma Beeby, m'a fait penser à une sorte de Cyrano de Bergerac qui, au lieu d'entreprendre un voyage sur la Lune, devient chasseur de sorcières.

Un parallèle certes audacieux mais ces deux personnages ont en commun d’occuper une place sur au moins deux plans d’existence, de partager le même amour du sexe faible et d’être de talentueux gens de lettres.

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Le traducteur au travail

Ce dernier point est d’ailleurs l’un des aspects les plus réjouissants de cet excellent album (qui n'en manque pas) : Robbie Burns est comme nous l’apprend le texte de Jerry Brannigan (qui accompagne la BD), un poète majeur dont certains artistes actuels reconnaissent l'influence.
Et pas des moindres
Je suppose donc que Gordon Rennie & Emma Beeby ont particulièrement soigné leur texte (dialogues et récitatifs) afin de rendre hommage au poète tout en permettant au lecteur de s’imprégner de l’époque à laquelle se déroule le récit : le XVIII ème siècle.
Si les costumes participent activement à l'immersion du lecteur, une langue d'époque ou du moins l'idée que l'on s'en fait, est tout autant de rigueur.

Et c'est le cas.

Si dans le cas de l'album en langue anglaise les deux auteurs en ont le mérite, dans sa version hexagonal le mérite en revient aussi (et surtout) au traducteur.

Nonobstant, il se trouve que chez Glénat Comics, qui publie la BD dont il est question ici, le nom du traducteur Pierre-Paul Durastanti en l’occurrence (que l'on connait bien ici), est noyé dans l’ours, un ours minuscule de surcroît.
Un traitement que je trouve fort peu élégant, et qui n'est pas particulier à cet album.

D’autant moins élégant qu'il me semble juste de considérer le traducteur comme un co-auteur dans le cas d’un roman, et comme un co-dialoguiste dans le cas d’une bande dessinée.
Si tant est que le roman et la BD dont il est question sont des traductions. Evidemment.

« Le héros s’aventure hors du monde de la vie habituelle et pénètre dans un lieu de merveilles surnaturelles ; il y affronte des forces fabuleuses et remporte une victoire décisive ; le héros revient de cette aventure mystérieuse doté du pouvoir de dispenser des bienfaits à l’humanité ».
J. Campbell Le Héros aux mille et un visages

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Robbie Burns aura lui aussi une telle épreuve à surmonter

La citation supra de Joseph Campbell résume à la fois l'un des aspects du "monomythe" (Pour en savoir +) : celui du "voyage du héros", et le canevas sur lequel repose Robbie Burns Witch Hunter.

Le "voyage du héros" est devenu pour ainsi dire depuis le début des années 1990 environ, sous l'impulsion de Christopher Vogler notamment, un standard scénaristique reconnu en particulier dans la patrie de l’Oncle Sam (mais pas seulement), et qui a fait ses preuves.
George Lucas est à ma connaissance l'un des premiers a avoir reconnu sa dette envers l'éminent intellectuel étasunien en déclarant, à qui voulait l'entendre, ce que sa célèbre saga stellaire lui devait.

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... Dans le cas présent je n’ai pas appliqué cette grille de lecture sur Robbie Burns, c’est plutôt elle qui culturellement si je puis dire, s’est manifestée lors de ma lecture.
Toutefois Robbie Burns Witch Hunter démontre aussi, qu'une histoire est plus que la somme des éléments qui la composent.

En conclusion, cet album réussit le pari d'être distrayant sans pour autant apporter d'innovations ni de réelles surprises.
Une qualité qui n'est pas si fréquente par les temps qui courent.

Bonne lecture !
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