Divinity, Matt Kindt & Trevor Hairsine

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Algernon
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Divinity, Matt Kindt & Trevor Hairsine

Messagepar Algernon » 22 mai 2016 à 16:36



Un nouveau dieu apparaît sur Terre. Et ce dieu est communiste.
En pleine guerre froide, l'Union soviétique donne son feu vert à une expédition spatiale extrêmement dangereuse : envoyer un homme aux confins du cosmos, là où jamais personne n'est encore allé. Tout au bout de son voyage interstellaire, Abram Adams rencontre l'indicible. De retour sur Terre, il s'écrase dans le désert australien. Les quelques humains qui le rejoignent le considèrent comme un dieu; une divinité capable de plier à sa volonté la matière, l'espace, et même le temps. Les autorités sont partagées : faut-il faire confiance à l'énigmatique Divinity ? Ou faut-il envoyer les héros de la Terre affronter sa colère ?


Le premier tome de Divinity paraîtra le 23 juin aux éditions Bliss Comics, un petit nouveau dans le monde des comics et qui s'occupe exclusivement de la traduction des comics Valiant.

- Pas de fiche sur le site de l'éditeur (visiblement laissé à l'abandon au profit de F. et de Tw).
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Artemus Dada
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Re: Divinity, Matt Kindt & Trevor Hairsine

Messagepar Artemus Dada » 04 juillet 2016 à 16:09

DIVINITY
UN NOUVEAU DIEU APPARAÎT SUR TERRE. CE DIEU EST COMMUNISTE.

En pleine guerre froide, l'Union soviétique donne son feu vert à une expédition spatiale extrêmement dangereuse : envoyer un homme aux confins du cosmos, là où jamais personne n'est encore allé. Tout au bout de son voyage interstellaire, Abram Adams rencontre l'indicible. De retour sur Terre, il s'écrase dans le désert australien. Les quelques humains qui le rejoignent le considèrent comme un dieu; une divinité capable de plier à sa volonté la matière, l'espace, et même le temps. Les autorités sont partagées : faut-il faire confiance à l'énigmatique Divinity ? Ou faut-il envoyer les héros de la Terre affronter sa colère ?

Avec Divinity, le scénariste Matt Kindt (The Valiant, Raï, Mind MGMT) et le dessinateur vedette Trevor Hairsine (X-Men : Deadly Genesis, Ultimate Six) livrent un récit de science-fiction acclamé par la critique outre-Atlantique, qui n'a pas hésité à le rapprocher de 2001 ou Interstellar.

Contient Divinity #1-4
13,95 EUR, en librairie
SORTIE LE 9 JUIN 2016


..... Je suis un grand fan du travail de Trevor Hairsine, et le retrouver sur la minisérie DIVINITY – 4 numéros U.S compilés dans un volume à couverture rigide pour l’édition française – a été un grand plaisir.

À ce propos d’ailleurs, il est proposé dans ce premier tome un cahier « artistique » fort intéressant où plusieurs pages de l’histoire sont découpées dans le sens de la longueur en trois parties, chacune dédiée :
- au dessinateur
- à l’encreur
- et enfin au coloriste qui y font des commentaires.

Ce dernier, David Baron fait par ailleurs un boulot formidable, notamment lors des scènes se déroulant dans l’espace : dépaysement garanti !

Image
Une des pages en question extraite de l'édition numérique étasunienne

Ces pages sont tour à tour commentées par David Baron, Ryan Winn l’encreur et enfin Matt Kindt le scénariste de DIVINITY.

À propos du scénario justement, je ne dirais pas qu'il est mauvais,mais je suis pour le moins "resté sur ma faim" comme on dit.

À dire vrai, je m’attendais à tout autre chose compte tenu de ce que je savais de l’histoire : un cosmonaute est envoyé aux confins de l’espace, et cette histoire s’appelle DIVINITY.

Je reconnais qu’il n’est pas très pertinent de juger une histoire sur ce qu’elle ne contient pas plutôt que sur ce qu’elle contient, mais pour le coup la différence entre mes attentes et le résultat est telle que je suis bien embêté pour ne pas verser dans ce tropisme.
Pour le dire simplement et un peu abruptement, je dirais qu’on survole le sujet, mais qu’on n’atterrit jamais.

Néanmoins pour en revenir justement à ce que contient ce premier tome, Matt Kindt a oublié ou peut-être n'a-t-il jamais eu vent d'un des principes de base de l'écriture d'un scénario, que l'on attribue généralement à Stan Lee (co-créateur d'une bonne partie de l'univers de l'éditeur étasunien Marvel) : chaque magazine est potentiellement le premier numéro que lit un lecteur.
C'est-à-dire qu'il doit contenir suffisamment d'éléments pour que ce lecteur qui découvre l'histoire puisse la comprendre et savoir qui est qui, et qui fait quoi.
Malheureusement si Matt Kindt accorde toute son attention au personnage principal de DIVINITY, il laisse de côté les autres protagonistes.

Cela dit, pour quelqu'un qui connaît déjà l'univers Valiant cela peut ne pas poser trop de problème (encore que la fadeur des antagonistes n'est jamais un bon point), mais pour quelqu'un qui commence juste à le découvrir avec cette mini-série, et a fortiori un lecteur hexagonal qui y entre par l’intermédiaire de l'éditeur Bliss ça me semble un très mauvais calcul.

On peut avancer que l'éditeur français aurait dû ajouter un peu de rédactionnel pour présenter certains personnages, et surtout que le scénariste étasunien n'a pas à se préoccuper des lecteurs français.
Certes !
Mais ce n'est pas mon point de vue.

Je vois surtout ici un choix malheureux de Kindt, pour ne pas dire plus.

D'autant que cette minisérie, si elle est partie prenante de l'univers "partagé" de l'éditeur, c'est aussi et surtout une création originale du "nouveau" Valiant.
C'est-à-dire qu'elle ne repose pas sur des personnages ou des concepts inventés du temps de Jim Shooter dans les années 1990 ; et qu'elle est donc susceptible d'attirer plus facilement de nouveaux lecteurs (?).
Mais pour le coup, l'absence de caractérisation de certains personnages donne une assez mauvaise impression. Du moins c'est l'effet que ça a eu sur moi.

Toutefois une suite est parue aux USA (qui est annoncée chez l’éditeur Bliss) donc certaines de mes réserves s’envoleront peut-être lors de ma prochaine lecture.
Si jamais je poursuis l’aventure (?).

Image
Encore un extrait de l'édition numérique U.S

Reste encore une ou deux petites choses

..... Je trouve dommage d’avoir choisi de ne pas traduire le titre de cette minisérie.
Certes entre « divinity » et « divinité » il n’y a pas beaucoup de différence mais je pense que les deux termes ne véhiculent pas le même arrière-plan idéologique pour le dire vite, pour ceux dont l’anglais ou l’américain ne sont pas des langues maternelles.
Ce qui est quand même le premier lectorat d'une version française.

Ensuite, il y a des scènes d’escalade dans l’un des numéros qui composent ce recueil et là manifestement, personne ne pratique ce sport au sein de l’équipe qui a écrit, dessiné et supervisé ce numéro.

Image

C’est un peu comme de parler d’un barillet pour un pistolet ou de confondre "azote" et "nitrogen", la moindre des choses est peut-être de se renseigner si le domaine que l’on traite ne nous est pas familier.
Même s’il est très difficile par définition, de savoir qu’on ne sait pas. :wink:

..... En conclusion, DIVINITY me laisse un sentiment plutôt mitigé, et surtout j’ai du mal à voir la direction que pourrait prendre Matt Kindt pour remédier à ce sentiment.
Il me reste le plaisir d'avoir lu une histoire dont la beauté des planches ne m'a pas laissé insensible, mais dont les qualités scénaristiques ne me sont pas (encore) apparues (contrairement à ses lacunes).

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