Sept secondes pour devenir un aigle, de Thomas Day (septembre 2013)
- Olivier Girard
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Re: Sept secondes pour devenir un aigle, de Thomas Day (sept
"Un recueil intelligent, qui donne à réfléchir sur notre devenir et celui de la planète, réaliste sans jamais se montrer inutilement pessimiste et, surtout, n'oubliant jamais le plaisir de lire de bonnes histoires." Sur 233°C.
- Emanuelo
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Re: Sept secondes pour devenir un aigle, de Thomas Day (sept
C'était la première fois, après Noc-Kerrigan (Bifrost 76), que je lisais du Thomas Day. Et ben je regrette pas mon achat impulsif ! J'ai vraiment adoré ce recueil.
J'ai lu sur le net que c'était un recueil écologiste. Je ne sais pas si j'ai mal lu, je ne sais pas ce qu'en pense l'auteur, mais suis pas forcément d'accord. Il suffit de voir qui sont les "écologistes" (les guillemets sont importants) dans les nouvelles : des vétérans suicidaires ; un indien assassin obsédé par la pureté ; un scientifique qui dit, je cite à peu près et de tête, que la vie d'un tigre vaut celle de millions d'humains, et qui va jusqu'à se rendre stérile ; des aborigènes qui ressemblent beaucoup à l'indien cité plus-haut, tout autant assassins, et qui en plus fuient la réalité ; une IA despotique qui pratique le meurtre de masse. L'auteur parle des problèmes écologiques, on sent qu'il est lui-même sensible aux questions climatiques. Mais au final, je ne sais pas ce qu'il propose pour régler le problème, ce n'est pas un recueil programmatique. Et c'est heureux ! J'avais un peu peur de tomber sur un tract des Verts ou, pire encore, une apologie de la deep ecology, et je suis bien content que ce ne soit pas le cas. C'est normal que la SF (mais est-ce de la SF ?) parle du changement climatique, c'est un peu notre apocalypse nucléaire à nous.
Enfin, j'aurai juste une petite remarque qui n'engage que moi : si j'ai aimé toutes les nouvelles sans exception, j'ai trouvé que Tjukurpa avait un goût d'inachevé. L'idée est vraiment très bonne, mais ça semble traité un peu vite... ça pourrait devenir par contre un roman extraordinaire ! Si Thomas Day l'écrit, je l'achète le jour de la sortie ^^.
Mais comme dit, ça n'engage que moi.
J'ai lu sur le net que c'était un recueil écologiste. Je ne sais pas si j'ai mal lu, je ne sais pas ce qu'en pense l'auteur, mais suis pas forcément d'accord. Il suffit de voir qui sont les "écologistes" (les guillemets sont importants) dans les nouvelles : des vétérans suicidaires ; un indien assassin obsédé par la pureté ; un scientifique qui dit, je cite à peu près et de tête, que la vie d'un tigre vaut celle de millions d'humains, et qui va jusqu'à se rendre stérile ; des aborigènes qui ressemblent beaucoup à l'indien cité plus-haut, tout autant assassins, et qui en plus fuient la réalité ; une IA despotique qui pratique le meurtre de masse. L'auteur parle des problèmes écologiques, on sent qu'il est lui-même sensible aux questions climatiques. Mais au final, je ne sais pas ce qu'il propose pour régler le problème, ce n'est pas un recueil programmatique. Et c'est heureux ! J'avais un peu peur de tomber sur un tract des Verts ou, pire encore, une apologie de la deep ecology, et je suis bien content que ce ne soit pas le cas. C'est normal que la SF (mais est-ce de la SF ?) parle du changement climatique, c'est un peu notre apocalypse nucléaire à nous.
Enfin, j'aurai juste une petite remarque qui n'engage que moi : si j'ai aimé toutes les nouvelles sans exception, j'ai trouvé que Tjukurpa avait un goût d'inachevé. L'idée est vraiment très bonne, mais ça semble traité un peu vite... ça pourrait devenir par contre un roman extraordinaire ! Si Thomas Day l'écrit, je l'achète le jour de la sortie ^^.
Mais comme dit, ça n'engage que moi.
"N'envions point à nos deſcendans les découvertes qu'ils pourront faire , jouiſſons des vérités que nous connoiſſons"
(Sénèque, cité par A.-P. DIONIS DU SÉJOUR, Essai sur les comètes, MDCCLXXV, p. ij)
(Sénèque, cité par A.-P. DIONIS DU SÉJOUR, Essai sur les comètes, MDCCLXXV, p. ij)
- Thomas Day
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Re: Sept secondes pour devenir un aigle, de Thomas Day (sept
Cher Emanuelo,
J'avoue ne pas trop aimer réagir sur les fils dédiés à mes livres.
Tout ces textes sont censés être thought-provoking et je ne suis pas sûr que ce que je pense des personnages ou de leur action soit si intéressant que ça. Ce qui m'intéresse c'est l'effet que l'ironie de ces textes, ou leur violence, ou leur ambiguïté, provoque chez le lecteur.
A titre personnel, j'ai toujours voté écolo (à deux ou trois exceptions prêt), mais je ne peux que noter l'échec de la pensée écologique en France (et la quasi-inutilité du parti censé la représenter). Nous sommes dans une impasse : sans prise de conscience globale (donc sans doute utopique), la violence de la nature se doublera de la violence terroriste des hommes qui la protègent contre des intérêts disproportionnés et l'idée morbide d'une croissance nécessaire.
"Tjukurpa" ne deviendra jamais un roman, j'aime la nouvelle comme elle est. C'est une voix, une voix qui se tait au moment où on lui donne tout ce qui lui a toujours manqué : la beauté.
Il n'y a pas de bien, il n'y a pas de mal, il n'y a que la beauté.
TD
J'avoue ne pas trop aimer réagir sur les fils dédiés à mes livres.
Tout ces textes sont censés être thought-provoking et je ne suis pas sûr que ce que je pense des personnages ou de leur action soit si intéressant que ça. Ce qui m'intéresse c'est l'effet que l'ironie de ces textes, ou leur violence, ou leur ambiguïté, provoque chez le lecteur.
A titre personnel, j'ai toujours voté écolo (à deux ou trois exceptions prêt), mais je ne peux que noter l'échec de la pensée écologique en France (et la quasi-inutilité du parti censé la représenter). Nous sommes dans une impasse : sans prise de conscience globale (donc sans doute utopique), la violence de la nature se doublera de la violence terroriste des hommes qui la protègent contre des intérêts disproportionnés et l'idée morbide d'une croissance nécessaire.
"Tjukurpa" ne deviendra jamais un roman, j'aime la nouvelle comme elle est. C'est une voix, une voix qui se tait au moment où on lui donne tout ce qui lui a toujours manqué : la beauté.
Il n'y a pas de bien, il n'y a pas de mal, il n'y a que la beauté.
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Re: Sept secondes pour devenir un aigle, de Thomas Day (sept
Merci TD d'avoir répondu, d'autant si tu n'aimes pas faire ça (et ça se comprend parfaitement).
Je ne vais donc pas lancer une discussion, je ne veux pas t'embêter plus avant. Mais je voudrais juste préciser quelque chose, à toi et à tout le monde, car en me relisant je me suis rendu compte que je n'étais pas forcément clair : à propos de Tjukurpa, je n'étais bien entendu pas en train de donner un conseil ou quoi que ce soit dans ce genre là, j'ai trop de respect pour le travail de l'auteur et trop peu de présomption pour faire ce genre de chose, je faisais juste part d'un sentiment subjectif ressenti au moment de la lecture. (Et c'était peut-être un peu indécent d'en faire part, à la réflexion, mais à l'ère des blogues la frontière devient floue.)
Je ne vais donc pas lancer une discussion, je ne veux pas t'embêter plus avant. Mais je voudrais juste préciser quelque chose, à toi et à tout le monde, car en me relisant je me suis rendu compte que je n'étais pas forcément clair : à propos de Tjukurpa, je n'étais bien entendu pas en train de donner un conseil ou quoi que ce soit dans ce genre là, j'ai trop de respect pour le travail de l'auteur et trop peu de présomption pour faire ce genre de chose, je faisais juste part d'un sentiment subjectif ressenti au moment de la lecture. (Et c'était peut-être un peu indécent d'en faire part, à la réflexion, mais à l'ère des blogues la frontière devient floue.)
"N'envions point à nos deſcendans les découvertes qu'ils pourront faire , jouiſſons des vérités que nous connoiſſons"
(Sénèque, cité par A.-P. DIONIS DU SÉJOUR, Essai sur les comètes, MDCCLXXV, p. ij)
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Re: Sept secondes pour devenir un aigle, de Thomas Day (sept
Incendie au pays du pétrole con
Je me souviens bien de Fort McMurray, au bout de la large autoroute d'Edmonton qui monte vers le nord, autoroute qui au-delà de Fort McMurray ne fait plus que vingt mètres de large et s'infléchit un peu vers l'est, vers Uranium City. J'y ai passé deux ou trois jours pour mes repérages pour "Lumière noire".
Je me souviens de l'ambiance Far West moderne, une femme pour dix hommes, des bars de striptease aux néons tapageurs, des gros 4X4 partout et l'odeur étouffante de l'exploitation à grande échelle des sables bitumineux. Ces grandes aires noires et huileuses, dévastées, au milieu de la forêt boréale.
TD
Je me souviens bien de Fort McMurray, au bout de la large autoroute d'Edmonton qui monte vers le nord, autoroute qui au-delà de Fort McMurray ne fait plus que vingt mètres de large et s'infléchit un peu vers l'est, vers Uranium City. J'y ai passé deux ou trois jours pour mes repérages pour "Lumière noire".
Je me souviens de l'ambiance Far West moderne, une femme pour dix hommes, des bars de striptease aux néons tapageurs, des gros 4X4 partout et l'odeur étouffante de l'exploitation à grande échelle des sables bitumineux. Ces grandes aires noires et huileuses, dévastées, au milieu de la forêt boréale.
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