Terra Ignota (cycle), Ada Palmer (2019-2022)

[Tarann]

Lecture terminée.

Ce premier tome est incroyable. Il y a tellement à dire sur Trop semblable à l'éclair que je suis fatigué rien qu'à l'idée d'écrire un avis un minimum construit.

Et pourtant, qu'il est difficile de rentrer dans le roman. Non pas parce que le sujet est complexe, mais parce que le début du roman ne nous donne presque aucune raison de l'apprécier. Heureusement, le récit gagne ensuite en lisibilité.

De manière générale, ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est la subtilité avec laquelle Palmer parvient à faire changer notre regard sur ce monde "utopiste". Comme si les chapitres venaient progressivement gratter le vernis de cette prétendue perfection.

J'ai vraiment hâte de lire la suite et espère que cette noirceur qui émane parfois du récit de manière aussi brève qu'inattendue prendra plus d'ampleur.

Et un énorme bravo pour Michelle Charrier. Ce roman se devait d'avoir une traduction française et celle-ci est de très haute volée.

[Aldaran]

J'ai vraiment hâte de lire la suite et espère que cette noirceur qu'y émane parfois du récit de manière aussi brève qu'inattendue prendra plus d'ampleur.

Au risque de me tromper, j'ai peut-être un élément de réponse.
Erwann (traduisant à la volée Ada Palmer qui parlait de son roman) : « clairement, ça pue la dystopie ».
Si j'ai bien entendu et si je suis pas trop con, ça va monter en noirceur.
(Mais bon... j'ai pas encore attaqué le truc, faut que je termine le Liu, là...)

[Erwann]

J'ai vraiment hâte de lire la suite et espère que cette noirceur qu'y émane parfois du récit de manière aussi brève qu'inattendue prendra plus d'ampleur.

Au risque de me tromper, j'ai peut-être un élément de réponse.
Erwann (traduisant à la volée Ada palmer qui parlait de son roman) : « clairement, ça pue la dystopie ».

C'est moins binaire que ça. Le monde de 2454 décrit par Ada a des éléments utopiques, et d'autres qui le sont moins, l'idée étant de dépeindre un futur nuancé, et donc potentiellement plus réaliste que s'il s'agissait d'une Vilaine Dystopie ou d'une Utopie Confite de Bonheur. La couleur est d'ailleurs annoncée d'emblée dans Trop semblable à l'éclair : paix, prospérité, abondance… mais censure, à commencer par la religion (et d'autres éléments aussi).
L'aspect intéressant est l'interprétation qu'on peut en tirer : à quel point est-on dans une utopie ou non, où se situe le curseur ? Il en va de même pour les Ruches, dont la perception est tout sauf univoque : aucune n'est celle des gentils, aucune celle des méchants — raison pour laquelle on a vu un Cousin à la soirée aux Guetteurs de vent, que Nicolas Winter se déclare plutôt en faveur des Maçons (sauf erreur de ma part), que Feyd Rautha, Jo Walton et moi arborons le symbole Utopiste. (Et si on ne s'y retrouve pas, aucun problème : on peut-être se sentir hors-Ruche, tels les Quarante-Deux, qui m'ont dit être plutôt d'obédience droit-gris lorsque je leur ai posé la question.)

[FeydRautha]

Cela dit, pour répondre à Tarann, c'est clair que ça ne va pas en s'améliorant dans Sept redditions. D'ailleurs le titre est assez transparent pour ceux qui ont lu le premier, il annonce bien ce qui va se passer.

[Erwann]

Et si le tome 3 s'intitule La Volonté de se battre et non La Volonté de s'ébattre, ce n'est pas pour rien non plus ;-)
(Si je m'essayais à un piteux jeu de mots VO, ça pourrait donner The Will to Battle vs The Will to Waddle, mais bon…) (Pardon.)

[Erwann]

Plus de 650 pages de haute volée à savourer pour prendre un grand bol d’air frais de SF.
Ada Palmer, retenez bien ce nom.

L'avis de François Schnebelen sur la Yozone.

[Erwann]

Lors de ces Utopiales 2019, Ada Palmer a répondu aux questions d'Estelle Hamelin pour ActuSF.

[JDB]

En partie HS: je me suis embarqué dans la nouvelle série d'adventure fantasy de Walter Jon Williams. Quillifer. Pour simplifier, c'est du picaresque/bildungsroman/cape et épée avec des elfes (du moins à en juger par les premiers chapitres du premier volume).
Le rapport avec Ada Palmer? Elle est citée dans les remerciements des deux premiers volumes, le deuxième donnant comme précision:

With thanks again to Ada Palmer, for a lucid explanation of the differences between asurgo, cresco and convalo.

J'y reviens dès que j'ai compris de quoi il s'agit.
JDB

[ubikD]

C'est marrant, mais en lisant le roman d'Ada Palmer, je n'ai pu m'empêcher de penser à Aristoï de WJW.

[Meor]

J'ai cédé à la curiosité, et malgré tout ce que j'avais de "plus urgent" en cours, j'ai commencé Trop semblable à l'éclair hier soir.
Pour l'instant je ne peux dire qu'une chose : je suis très très accrochée par l'intro et le point de vue narratif.
Par contre ça va me faire acheter des tickets de métro et laisser mon vélo au garage pour augmenter mon temps de lecture ! :D