Farfadet a écrit :@ Thierry : Un seul être vous manque et c'est votre vie qui dérape.
C'est mon ressenti sur Darker. Mais je pense qu'il y a une part de ton vécu dedans.
Remarquablement bien vu, mon Farfadet. J'ignore ce que tu as vraiment pensé du roman, mais je vais répondre à ton propos parce qu'il éveille en moi beaucoup, beaucoup de choses.
Il y a toujours une part de soi dans un roman que l'on écrit, toujours. Je crois néanmoins que Darker recherche jusqu'au bout ce qu'il a perdu et qu'il ne retrouvera plus; il en a conscience mais il ne peut pas s'empêcher de lutter contre cette implacabilité de la condition humaine. Et je mêle donc inconsciemment mon propre vécu au sien: les quelques femmes qui ont traversé mon existence et que je n'ai jamais su garder ni retenir; l'image de ma mère par-dessus tout. Depuis sa mort, plus rien n'est comme avant. Et c'est étonnant comme certains lecteurs parviennent à percer le "mystère" latent derrière un livre.
Oui, Farfadet, un seul être me manque et c'est ma vie qui dérape, depuis. Tu sais, j'ai au moins appris une chose: on ne dit jamais assez à ceux que l'on aime à quel point on les aime. C'est rebattu, sûrement bateau au possible, comme affirmation; il n'y a pourtant rien de plus vrai.
Et j'aimerais pouvoir encore le dire à ma mère.