Sauropside a écrit :Je reste dubitatif.
Bon. Maintenant, ils ont le bon nom d'auteur (que je réclame aussi de mon côté depuis une semaine). Leur manque plus que le livre...Pierre-Paul a écrit :Ayé, Tau zéro est correctement attribué à Poul Anderson sur Amazon.fr. J'avais aussi demandé la correction ; peut-être qu'ils ont fini par céder face à l'attaque en règle. ;)
Considéré comme un chef-d’oeuvre absolu de la science-fiction américaine, Tau zéro est enfin (magnifiquement) traduit en français... quarante-deux ans après sa première publication ! Signé Poul Anderson, auteur notamment du cycle de La Patrouille du temps, ce roman nous conte l’aventure de 50 spationautes en route vers la planète Beta Virginis située à 32 années-lumière de la Terre. Bien sûr cette mission spatiale au long cours va connaître de notables déboires à des vitesses relativistes !
Personnages archétypaux, style disons “fonctionnel”, la grandeur de Tau zéro est ailleurs : dans son procédé narratif vertigineux (à mesure que le vaisseau prend de la vitesse, l’action s’accélère, et notre sidération d’augmenter de même) et sa rigueur scientifique (soulignée dans une postface claire et passionnante de l’astrophysicien Roland Lehoucq). Dans son souci de pédagogie et sa vision positiviste de la conquête spatiale (et au-delà !), le bouquin accuse son âge mais il gagne pour les mêmes raisons sa manière singulière de beauté et de poésie. Bref, une lecture précieuse en notre époque cynique, déceptive, pour laquelle avoir la tête dans les étoiles n’est pas loin d’être le pire des défauts !
La grande force de Tau Zero, c’est que c’est avant tout un roman d’aventure captivant, plutôt épuré (250 pages), et dont les perspectives finales donnent carrément le tournis.
Si l’on veut chipoter un peu (j’aime bien), on peut dire que les personnages n’ont pas une psychologie très fouillée, et que parfois, les explications scientifiques ne s’intègrent pas super bien au récit : ils font un peu « conférence ».
Mais ces menues réserves n’enlèvent rien au plaisir de lecture. L’attente de quarante ans valait la peine !
Retourner vers « Les livres du Bélial' »
