Calambredaine a écrit :Je n'ai aucune idée de ce que l'auteur a voulu mettre dans sa novella, ni de ce que chacun a pu y ajouter.
En revanche, je te confirme que je n'ai absolument rien senti de tout ce que tu mentionnes. Ce serait intéressant de comprendre comment tes réflexions sont nées de ce texte, ne serait-ce que pour saisir un peu mieux ton ressenti.
Ceci dit, j'aurais préféré être dans ta peau et apprécier ce que j'ai lu. C'est quand même plus agréable
Crois-moi sur parole : tu n'aimerais pas être dans ma peau. Encore moins dans ma tête.
Cela dit, oui, c'est nettement plus agréable d'apprécier ce qu'on lit. Pour le lecteur comme pour l'auteur.
Mais, pour cela, il faut faire l'effort de se demander
« ce que l'auteur a voulu mettre dans sa novella ». Ta réaction me fait encore plus m'interroger sur les intentions des personnes qui lisent des livres. Pourquoi diable faire cela si l'on ne cherche pas à comprendre ce qu'a voulu exprimer l'auteur du bouquin ? Personnellement, trouver aussi peu de choses dans
Helstrid que certains lecteurs l'indiquent, ça me poserait question. Pourquoi Léourier aurait-il écrit ce truc si ce n'est parce qu'il avait quelque chose à dire ?
C'est en tout cas ce que semble également penser Ken Liu en écrivant ce qui suit dans son avant propos à
Jardins de poussière (téléchargeable
ici, sous l'illustration d'Aurélien) :
« Le récit bref, contrairement au roman, ne saurait explorer en profondeur l’univers fictif qu’il évoque — une limite et une liberté. Bien que je sois désormais plutôt romancier, je continue d’apprécier les possibilités offertes par la forme courte, où l’imagination des lecteurs joue un très grand rôle. La place manquant pour une création d’univers détaillée, la nouvelle doit s’appuyer, plus encore que le roman, sur une « invocation d’univers » (une expression de Jo Walton) pour inviter les lecteurs à collaborer avec l’auteur sur la création, à combler les vides, à texturer l’ébauche. C’est un médium plus participatif et je remercie tous ceux qui acceptent de se tenir près de moi pour, ensemble, tirer du néant de nouveaux mondes. » (C'est moi qui surligne.)
Ken Liu, ça doit le rendre bien triste de savoir que certaines personnes se cognent royalement de cela. Lui qui voit l'univers plus brillant lorsqu'il a l'impression d'être compris...
Mais tout ce que je mentionne est peut-être simplement issu de mes fantasmes ? Comme j'ai l'intention de relire prochainement ce texte, je le ferai en notant les passages où il m'a semblé repérer ce dont je parle. Je t'en ferai part par MP, en toute cordialité. Qui sait ? Cela te donnera peut-être l'envie de le relire à ton tour ?
Apophis, oui, l'argument des histoires ou des thèmes similaires déjà employés est parfois avancé mais je le trouve un peu de mauvaise foi. Pourquoi une personne se priverait-elle d'étudier ou de mettre en scène une idée déjà traitée par ailleurs ? Parce qu'elle voit peut-être cette idée d'une manière différente ? Parce qu'échanger des points de vue différents est un exercice fascinant ? De mon côté, tenter de piger ce que les autres ont dans le crâne, ça me fascine. Une perversion ? Bien inoffensive, alors, car ça n'a jamais tué personne, bien au contraire.
De leur côté, les 42 semblent penser plus ou moins la même chose lorsqu'ils écrivent :
« En ce qui concerne les hommages, nous pensons aussi qu'il avait simplement quelque chose d'autre à dire sur le sujet et qu'il n'y avait pas lieu de nous en priver. »(Ils parlaient alors des textes de
La Ménagerie de papier mais, sauf erreur de ma part, le propos tient ici aussi.)
Hé ! Les deux que je vois ricaner, au fond, là-bas ! Pourriez au moins faire tourner le pop-corn !
(Y a pas de bière ?)