Un livre qui avait tout pour me plaire, et que j'ai trouvé incroyablement pénible.
L'écriture est saturée de mauvais gimmicks, ces mots en italiques, bon sang mais pourquoi ?? Cette tirade du hacker, là, qui voulait singer le "parler nerd", avec la touche d'ironie qui va bien, j'ai trouvé ça d'un ridicule...!
Les dialogues sont eux aussi très pénibles. Le problème de la mise en abîme, c'est quand elle n'a pas d'autres but qu'elle même. Parler d'ennui de façon ennuyeuse, ça marche parce que le mec s'appelle David Foster Wallace. Parler superficiellement de superficialité via des personnages superficiels, dans l'idée pourquoi pas. Mais il faut quelque chose de plus solide qu'un petit résumé des livres de Dany Robert Dufour (que j'adore au demeurant) pour que ça ait du "corps".
Et puis, surtout, cette impression tenace que le livre a déjà dix ans de retards. Pour de la SF ça la fout mal. Epic Rap Battle of History, vraiment ? Quand je parlais de gimmick, en voilà un... mais un déjà ringard. C'est finalement je crois ma plus grosse gêne : l'utilisation dans une perspective d'anticipation de codes contemporains déjà dépassés. ça ne fonctionne tout simplement pas - parce que la parabole s'écrase, à cause du postulat de base, et du contexte androïde robot machines futuristes gadgets cyber machin. Et puis retrouver DRB après 250 pages pénibles, ça fait vraiment potache, côté "fallait le caser dans la rédaction". C'est vraiment gênant, quand on sent que l'auteur ne maitrise pas le sujet qu'il essaye de caricaturer - sûr, le résumé sur Mandeville est super cool, mais tout ce qui a trait à la "nerditude des choses", dès premier gimmick, le nerd "sait" qu'il a affaire à un escroc. Si le livre était destiné au grand public, pourquoi pas - mais là c'est sur le Belial ! Et, plus bizarrement encore, on dirait qu'il n'y a que moi que ça gêne ! Pourquoi s'infliger ça, surtout que ça ne sert en rien la trame du roman, ni sa valeur absolue - une valeur ajoutée qui la déprécie, plutôt... La conclusion est donc à l'avenant : plouf.
Je donne l'impression de me défouler, à la relecture, là, c'est pas ce que j'essaye de faire. Mais j'aurais tellement voulu aimer ce livre, que la déconvenue est à la hauteur de l'attente.
Bonheur™, Jean Baret (septembre 2018)
Re: Bonheur™, Jean Baret (septembre 2018)
saimonax a écrit :Et, plus bizarrement encore, on dirait qu'il n'y a que moi que ça gêne !
Comme dès la lecture de l'extrait proposé je sentais
Et puis, surtout, cette impression tenace que le livre a déjà dix ans de retards.
je ne suis pas allé plus loin. Ceci explique cela (dans mon cas personnel).
L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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Re: Bonheur™, Jean Baret (septembre 2018)
En tous cas, le roman de Jean Baret figure dans les coups de cœur de la librairie Le Nuage vert.
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Re: Bonheur™, Jean Baret (septembre 2018)
Et puis, surtout, cette impression tenace que le livre a déjà dix ans de retards.
Je dirais 40, voir 50 en m'appuyant sur La société de consommation et La société du spectacle.
Du coup ce coté revival m'intrigue, je le commande à mon libraire
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Re: Bonheur™, Jean Baret (septembre 2018)
Michel Dufranne a sacrément consommé sur la RTBF. On point d'avoir pris un coin de BonheurTM "dans le figure".
4,31 minutes de conso effrénée par ici.
Michel, c'est quoi la marque de ton pull ?
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Re: Bonheur™, Jean Baret (septembre 2018)
Lorhkan et les mauvais genres a écrit :… j’aime autant vous dire qu’il va carrément falloir considérer Jean Baret comme un pape de la SF, rien de moins, vous êtes prévenus. Magistral !
Je crois que Lorhkan a bien aimé.
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