Je ne pense pas qu'il se vendra autant d'Epée Brisée que de Tau Zéro. Mais le livre est tout de même lancé, c'est indéniable. Après, je ne comprends pas bien le sens de la remarque. Qu'y a-t-il de plus risqué que de traduire un recueil de 400 pages d'un auteur comme Ken Liu (inconnu ou presque, en tout cas du grand public), à l'instar de La Ménagerie de papier ? Ou un roman de 800 000 signes d'un autre auteur américain tout aussi inconnu, à savoir Daryl Gregory, en août dernier ? Ou même de publier tous les trois mois une revue comme Bifrost ? Voire de lancer "Une heure-lumière", une collection semi-poche de courts romans inédits ? D'amorcer la sortie d'une tétralogie d'un auteur français (Stéphane Przybylski) n'ayant jamais publié la moindre fiction ? Tous ces projets, ces livres et collections représentent un risque non négligeable. Certains risques sont parfois payant (un peu). Ils servent surtout à équilibrer le coût des autres risques et valorisent notre fonds.Farfadet a écrit :Souhaitons qu'il ait une carrière similaire à Tau Zéro. Grâce à ça vous devez pouvoir financer des projets un peu plus risqués ?
Ce qu'il se passe au Bélial' avec Poul Anderson est le résultat d'un travail initié il y a dix ans avec la publication de Hrolf Kraki (qui ne s'est pas vendu, à l'époque, et ce n'est pas le seul d'Anderson chez nous à avoir été une déception). Après dix livres publiés, nous récoltons le fruit de cette politique d'auteur. Ce qui signifie qu'il est encore possible de mener pareille politique (ce que fait une collection comme "Lunes d'encre", par exemple, avec Christopher Priest ou Robert Charles Wilson), de réhabiliter un auteur que personne ne voulait. C'est long. Ça coûte de l'argent. Mais au final c'est payant (un peu).