Le premier recueil de Catherine Dufour : vingts récits dont sept inédits !
« Il n'est guère surprenant que j'aie trouvé de vifs motifs d'intérêt et de plaisir dans des nouvelles comme "Vergiss mein nicht" et "L'Immaculée conception", qui mettent en scène, non sans jubilation, des relations divergentes d'événements dérangeants. De tels événements pourraient, bien entendu, apparaître dans des textes britanniques, mais je doute que leurs auteurs eussent manié l'équilibre de ces récits contradictoires sur un mode comparable. »
Brian Stableford
Science-fiction, fantastique et fantasy... Catherine Dufour aborde l'ensemble de ces domaines avec un égal bonheur et s'affirme ici comme une nouvelliste de tout premier plan.
Au programme :
- des préfaces signées Richard Comballot et Brian Stableford,
- vingt récits dont sept inédits,
- une postface de Catherine Dufour,
- un entretien,
- une bibliographie exhaustive.
Catherine Dufour est née à Paris en 1966. Elle publie son premier roman, Blanche Neige et les lance-missiles, en 2001, opus initial d'une tétralogie de fantasy goguenarde et délirante qui rencontre un succès considérable. Le Goût de l'immortalité, son premier roman de science-fiction, paraît en 2005. Nouveau succès, tant public que critique : le livre remporte peu ou prou l'ensemble des prix littéraires dédiés au genre — Grand Prix de l'Imaginaire, Prix Rosny Aîné, Prix Bob Morane, Grand Prix de la Science-Fiction Française...
L'accroissement mathématique du plaisir, qui réunit vingt nouvelles dont « L'Immaculée conception », lauréate du Grand Prix de l'Imaginaire 2008, est son premier recueil.
La fiche du livre
L'Accroissement mathématique du plaisir, Catherine Dufour
Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
La très plaisante relecture de La Liste des souffrances autorisées sur le blog, m'a aiguillé sur le recueil dont elle est issue.
J'en suis au tout début, mais j'ai d'ores et déjà été marqué par la noirceur de L'Immaculée conception. Un texte à filer un bourdon terrible tant est bien rendue la détresse du personnage.
Sinon, j'ai été pas mal séduit par cette idée de (fl)oraison funèbre exposée dans Le Sourire cruel des trois petits cochons (dont le 1er paragraphe, très "short à chute", évoque le Fred Brown malicieux et parfois cruel de Fantômes et farfafouilles).
Bref, un début prometteur...
Quelques impressions au fil de ma lecture (en cours)...
Je suis agréablement surpris par une telle variété de thèmes, de tons et de styles.
J'avais l'image d'une Catherine Dufour ironique et drôle (elle est bien présente ici) mais je la découvre également tendre, grave et profonde.
Si 2 textes m'ont laissé froid (Rhume des foins, Le jardin de Charlith), d'autres m'ont fait une excellente impression.
Mater Clamorosum, texte poignant, esquisse d'une époque charnière où le paganisme agonisant s'efface au profit d'un monothéisme institutionnalisé.
Confession d'un mort, pas transporté par l'histoire proprement dite mais bluffé par l'exercice de style consistant à écrire "à la manière de" Poe.
La lumière des elfes , pour l'histoire et le ton, l'introduction à tomber et la conclusion à chialer de rage.
Une troll d'histoire, hénaurme.
La perruque du juge et Le Poème au carré, hommages jubilatoires à Peter Pan et Alice. Le second, proprement délirant, est littéralement truffé de références aux textes des Beatles qu'il est très amusant de dénicher. De quoi se coucher le soir avec l'image d'un Lonely heart club band constitué du bestiaire imaginé par Lewis Carroll...
Et vous, quels textes vous ont parlé ?
Farfadet, notamment, parle brièvement du recueil sur le blog. Peux-tu développer ?
J'en suis au tout début, mais j'ai d'ores et déjà été marqué par la noirceur de L'Immaculée conception. Un texte à filer un bourdon terrible tant est bien rendue la détresse du personnage.
Sinon, j'ai été pas mal séduit par cette idée de (fl)oraison funèbre exposée dans Le Sourire cruel des trois petits cochons (dont le 1er paragraphe, très "short à chute", évoque le Fred Brown malicieux et parfois cruel de Fantômes et farfafouilles).
Bref, un début prometteur...
Quelques impressions au fil de ma lecture (en cours)...
Je suis agréablement surpris par une telle variété de thèmes, de tons et de styles.
J'avais l'image d'une Catherine Dufour ironique et drôle (elle est bien présente ici) mais je la découvre également tendre, grave et profonde.
Si 2 textes m'ont laissé froid (Rhume des foins, Le jardin de Charlith), d'autres m'ont fait une excellente impression.
Mater Clamorosum, texte poignant, esquisse d'une époque charnière où le paganisme agonisant s'efface au profit d'un monothéisme institutionnalisé.
Confession d'un mort, pas transporté par l'histoire proprement dite mais bluffé par l'exercice de style consistant à écrire "à la manière de" Poe.
La lumière des elfes , pour l'histoire et le ton, l'introduction à tomber et la conclusion à chialer de rage.
Une troll d'histoire, hénaurme.
La perruque du juge et Le Poème au carré, hommages jubilatoires à Peter Pan et Alice. Le second, proprement délirant, est littéralement truffé de références aux textes des Beatles qu'il est très amusant de dénicher. De quoi se coucher le soir avec l'image d'un Lonely heart club band constitué du bestiaire imaginé par Lewis Carroll...
Et vous, quels textes vous ont parlé ?
Farfadet, notamment, parle brièvement du recueil sur le blog. Peux-tu développer ?
Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
Petite précision pour commencer, j'ai découvert Catherine Dufour tard. Lorsque Le goût de l'immortalité est sortie je n'avais pas les moyens de m'acheter beaucoup de livres. Résultat il est passé à l'as jusqu'à sa sortie en poche. A sa lecture ce fut un choc littéraire (à développer plus tard si un topic se présente). Et la nouvelle paru dans le Bifrost m'avait beaucoup (je suis prof et le début est juste ... à mourir de rire). Du coup quand le Bélial' annonce la sortie d'un recueil de nouvelles je saute dessus. C'est le meilleur moyen, à mon sens, de découvrir l'univers d'un auteur.
Voilà ceci étant dit, le recueil en lui même.
L'ouvrage dans son ensemble est très bon. Belle habillage, préface intéressante, interview sans langue de bois qui permet de mieux cerner l'auteure (si c'est envisageable) et une bibliographie pour approfondir ses envies de lectures.
Pour ce qui est des textes maintenant :
L'immaculée conception est un texte fort. La façon dont sombre le personnage est poignante. Le pire c'est que certains passages sentent le vécu à plein nez.
Une troll d'histoire est exceptionnel à mon sens. Mais j'adore aussi la BD Lanfeust donc le délire m'a tout de suite embarqué.
Je ne suis pas une légende est très bien foutu. Ou comment sombre un mec banal qui est un véritable "anti-héros".
Mais je l'ai lu il y a un moment. Et plus que des textes précis, ce qui me reste c'est l'éclectisme des genres et des thèmes. 20 nouvelles plus variées les unes que les autres (même si certains m'avaient aussi laissé de marbre, de mémoire 3 ou 4 textes). Et ça c'est très fort. Depuis j'ai lu tout les romans de Catherine Dufour.
Voilà ceci étant dit, le recueil en lui même.
L'ouvrage dans son ensemble est très bon. Belle habillage, préface intéressante, interview sans langue de bois qui permet de mieux cerner l'auteure (si c'est envisageable) et une bibliographie pour approfondir ses envies de lectures.
Pour ce qui est des textes maintenant :
L'immaculée conception est un texte fort. La façon dont sombre le personnage est poignante. Le pire c'est que certains passages sentent le vécu à plein nez.
Une troll d'histoire est exceptionnel à mon sens. Mais j'adore aussi la BD Lanfeust donc le délire m'a tout de suite embarqué.
Je ne suis pas une légende est très bien foutu. Ou comment sombre un mec banal qui est un véritable "anti-héros".
Mais je l'ai lu il y a un moment. Et plus que des textes précis, ce qui me reste c'est l'éclectisme des genres et des thèmes. 20 nouvelles plus variées les unes que les autres (même si certains m'avaient aussi laissé de marbre, de mémoire 3 ou 4 textes). Et ça c'est très fort. Depuis j'ai lu tout les romans de Catherine Dufour.
"Sauvez un arbre, mangez un castor"
Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
Terminé les fictions aujourd'hui.
Si jusque là, le recueil faisait la part belle au Fantastique, les 5 dernières (et excellentes) nouvelles sont résolument sf.
La Liste des souffrances autorisées et L'Amour au temps de l'hormonothérapie génétique ont en commun d'esquisser un futur sombre où la manipulation n'est plus seulement médiatique et suggestive mais littéralement intrusive. En remodelant de l'intèrieur nos perceptions, sentiments et comportements, elle nous rend d'autant plus suggestibles aux sollicitations commerciales.
Habilement placée à la suite de ces 2 nouvelles, Un Soleil fauve sur l'oreiller, nous dit que tout n'est pas foutu pour autant. Impression confirmée par le dernier texte, Mémoires mortes, où la pleine conscience de sa sujétion n'empêche pas d'aller chercher en soi des moyens d'exister.
Même si ces 4 dernières nouvelles sont thématiquement proches, ce qui frappe dans ce recueil, outre la qualité des textes, c'est leur extrème variété. Et le plaisir que l'on retire de sa lecture vient pour une bonne part de cette diversité.
Ce constat, c'est Catherine Dufour, via ses personnages, qui l'exprime le mieux :
-"On finit par se faire chier partout, déclara Elsevier sans aucune amertume.
-Seulement quand l'accroissement du plaisir n'est dû qu'à une croissance mathématique de ses causes, corrigea Kluwer. L'exagération mène à la saturation.
-Et ta statue, qu'est-ce qu'elle propose de plus que cet... accroissement mathématique du plaisir ?
-La multiplication des dimensions".
Sinon, entièrement d'accord avec ce qu'a dit Farfadet (ça c'est de l'esprit de contradiction !).
Je rajouterai juste que la postface apporte sur chaque nouvelle un éclairage interessant et nous les fait reconsidérer d'un oeil neuf.
P.S : Catherine Dufour évoque dans la postface une nouvelle intitulée "Guedeja del mar" qui n'est pas répertoriée dans la bibliographie. Simple oubli ou nouvelle restée inédite (voire rebaptisée) ?
Si jusque là, le recueil faisait la part belle au Fantastique, les 5 dernières (et excellentes) nouvelles sont résolument sf.
La Liste des souffrances autorisées et L'Amour au temps de l'hormonothérapie génétique ont en commun d'esquisser un futur sombre où la manipulation n'est plus seulement médiatique et suggestive mais littéralement intrusive. En remodelant de l'intèrieur nos perceptions, sentiments et comportements, elle nous rend d'autant plus suggestibles aux sollicitations commerciales.
Habilement placée à la suite de ces 2 nouvelles, Un Soleil fauve sur l'oreiller, nous dit que tout n'est pas foutu pour autant. Impression confirmée par le dernier texte, Mémoires mortes, où la pleine conscience de sa sujétion n'empêche pas d'aller chercher en soi des moyens d'exister.
Même si ces 4 dernières nouvelles sont thématiquement proches, ce qui frappe dans ce recueil, outre la qualité des textes, c'est leur extrème variété. Et le plaisir que l'on retire de sa lecture vient pour une bonne part de cette diversité.
Ce constat, c'est Catherine Dufour, via ses personnages, qui l'exprime le mieux :
-"On finit par se faire chier partout, déclara Elsevier sans aucune amertume.
-Seulement quand l'accroissement du plaisir n'est dû qu'à une croissance mathématique de ses causes, corrigea Kluwer. L'exagération mène à la saturation.
-Et ta statue, qu'est-ce qu'elle propose de plus que cet... accroissement mathématique du plaisir ?
-La multiplication des dimensions".
Sinon, entièrement d'accord avec ce qu'a dit Farfadet (ça c'est de l'esprit de contradiction !).
Je rajouterai juste que la postface apporte sur chaque nouvelle un éclairage interessant et nous les fait reconsidérer d'un oeil neuf.
P.S : Catherine Dufour évoque dans la postface une nouvelle intitulée "Guedeja del mar" qui n'est pas répertoriée dans la bibliographie. Simple oubli ou nouvelle restée inédite (voire rebaptisée) ?
Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
scifictif a écrit :P.S : Catherine Dufour évoque dans la postface une nouvelle intitulée "Guedeja del mar" qui n'est pas répertoriée dans la bibliographie. Simple oubli ou nouvelle restée inédite (voire rebaptisée) ?
Jette un œil ici.
Et profites-en pour regarder tout le site.
Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
Comblé je suis.
Mille mercis Christopher !
P.S : à la lecture de ceci : "j'ai donné le nom de famille de rené-marc au plus crétin de mes personnages. Bien fait".
... Je comprends mieux cela.
Sont taquins dans le milieu.
Mille mercis Christopher !
P.S : à la lecture de ceci : "j'ai donné le nom de famille de rené-marc au plus crétin de mes personnages. Bien fait".
... Je comprends mieux cela.
Sont taquins dans le milieu.
Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
scifictif a écrit :Sont taquins dans le milieu.
Bah, quand rmd a pris la photo, il ne savait que je choisirai celle-là pour illustrer la fiche de Katioucha...
Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
scifictif a écrit :... Je comprends mieux cela.
Sont taquins dans le milieu.
Elle est pas belle ma photo ?
https://www.noosfere.org/
Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
scifictif a écrit :
Je rajouterai juste que la postface apporte sur chaque nouvelle un éclairage interessant et nous les fait reconsidérer d'un oeil neuf.
J'avais zappé ça. C'est toujours intéressant d'avoir une/des remarques de l'auteur sur la genèse d'une nouvelle. Ca permet de remettre en perspective différents éléments des textes.
"Sauvez un arbre, mangez un castor"
- Gregory Drake
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Re: L'Accroissement mathématique du plaisir, de Catherine DUFOUR
Cette édition m'a fait plaisir avec ses compléments que l'on qualifierait de "bonus" sur un DVD. Ça, c'est de l'édition.
Cela me fait penser à une chose qui me taraude depuis un bon bout de temps. Pourquoi la SF ne traite pas ses classiques comme la litgen le fait ? Pourquoi n'a-t-on pas d'édition "completée" de Dick, d'Asimov, d'Herbert avec préface, postface et notes sur tout le texte ?
Cela me fait penser à une chose qui me taraude depuis un bon bout de temps. Pourquoi la SF ne traite pas ses classiques comme la litgen le fait ? Pourquoi n'a-t-on pas d'édition "completée" de Dick, d'Asimov, d'Herbert avec préface, postface et notes sur tout le texte ?
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