La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
- Razheem L'insensé
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La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
Demain.
Le pétrole n'est qu'un souvenir. Reste le charbon, et avec lui ses mines titanesques et leurs millions de gueules noires, sa poussière grise et ses cieux asphyxiés. Un monde glacé où l'eau pure est la plus convoitée des denrées, où les animaux clonés en masse vont s'échouer au fond des filons, où le mot « jour » a été remplacé par « nuit claire ». Demain.
Pennbaker est porion, contre-maître à CorneyGround. Et il a contemplé la Mort dans les yeux, des yeux qui ressemblent étrangement à ceux de sa mère... La Mort qui lui a demandé, de cette voix si douce, s'il connaissait la profondeur des tombes... Et Pennbaker sait où chercher. Car au loin brillent les lumières de l'U-Zone, région de non-droit où réside Bartolbi, l'éleveur de hyènes. Débute ainsi la quête en compagnie de CloseLip, la fille chérie, son amour, sagement rangée dans sa valise...
La profondeur des tombes, celle qui nous traque, qu'on passe sa vie à éviter, mais qui, inexorable, nous rattrape...
Je continue mon exploration de l'univers de Thierry Di Rollo avec...le premier roman que j'avais lu de lui quand j'étais adolescent et qui m'avait bien marqué. À la relecture pour cette critique, c'est toujours aussi bon et je suis toujours aussi fasciné par la cohérence de l'univers, de l'écriture et des thématiques de l'auteur. Je vais donc pouvoir lire dans un futur proche Meddik, que je n'ai encore jamais approché.
Modifié en dernier par Razheem L'insensé le 28 janvier 2022 à 13:01, modifié 1 fois.
Re: La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
Grand merci à toi, Nicolas.
Avant d'écrire La Profondeur, j'avais appris que mon ex-compagne était tombée enceinte de son nouveau compagnon. Le soir même où j'ai compris que c'était terminé et qu'ainsi, elle m'échappait définitivement, je suis sorti pour marcher dans la ville. Une bonne heure.
J'ai écrit La Profondeur au jour le jour (je n'ai jamais établi de plan pour aucun de mes romans; j'ai toujours eu besoin d'une liberté totale au moment d'entamer un chapitre). Et la plupart des scènes se sont peuplées de détails, d'idées surgissant en temps réel en session d'écriture. Quand Pennbaker monte, par l'escalier, les étages de l'immeuble où il vit, je ne sais même pas ce qu'il va y trouver. Je l'ai vu grimper les marches, et en écrivant, j'ai aperçu les inscriptions sur les murs, de palier en palier.
"Qui sommes-nous pour vivre dans le noir? Et qui viendra fermer nos yeux, à l'heure de notre dernière nuit?" C'est moi qui pose les questions, au bout du compte.
Avant d'écrire La Profondeur, j'avais appris que mon ex-compagne était tombée enceinte de son nouveau compagnon. Le soir même où j'ai compris que c'était terminé et qu'ainsi, elle m'échappait définitivement, je suis sorti pour marcher dans la ville. Une bonne heure.
J'ai écrit La Profondeur au jour le jour (je n'ai jamais établi de plan pour aucun de mes romans; j'ai toujours eu besoin d'une liberté totale au moment d'entamer un chapitre). Et la plupart des scènes se sont peuplées de détails, d'idées surgissant en temps réel en session d'écriture. Quand Pennbaker monte, par l'escalier, les étages de l'immeuble où il vit, je ne sais même pas ce qu'il va y trouver. Je l'ai vu grimper les marches, et en écrivant, j'ai aperçu les inscriptions sur les murs, de palier en palier.
"Qui sommes-nous pour vivre dans le noir? Et qui viendra fermer nos yeux, à l'heure de notre dernière nuit?" C'est moi qui pose les questions, au bout du compte.
“Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.” B. Pascal.
“The light that burns twice as bright burns half as long, and you have burned so very, very brightly, Roy.” Blade Runner.
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Re: La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
Je n'avais pas pris le temps de l'écrire sous les précédents fils, mais c'est vraiment sympa de lire tes critiques des Thierry Di Rollo.
Pour ma part, j'ai lu les romans de la Tragédie humaine l'année dernière , et quelle expérience. En fait, quoi qu'écrive Thierry (Bankgreen, Les solitudes de l'ours blanc, ses nouvelles...), je suis complètement happé par son écriture.
Hâte de lire ce que tu as à écrire sur Meddik.
Et si l'auteur passe sur le forum, un grand merci (et non moins grande admiration) pour son travail.
Pour ma part, j'ai lu les romans de la Tragédie humaine l'année dernière , et quelle expérience. En fait, quoi qu'écrive Thierry (Bankgreen, Les solitudes de l'ours blanc, ses nouvelles...), je suis complètement happé par son écriture.
Hâte de lire ce que tu as à écrire sur Meddik.
Et si l'auteur passe sur le forum, un grand merci (et non moins grande admiration) pour son travail.
Re: La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
Merci à vous, Tarann, c'est vraiment gentil. Je vous connais puisque vous étiez intervenu sur le site d'Elbakin, pour votre lecture de Bankgreen.
Et enfin, enfin, quelques critiques - Nicolas, Laurent, Prolongeau - commencent à voir dans mon travail au-delà de l'aspect sombre des thématiques, et soulignent aussi la dimension humaine que j'y ai insufflée, en dépit de tout. Ça suffit à mon bonheur et rétablit au moins l'équilibre.
Et enfin, enfin, quelques critiques - Nicolas, Laurent, Prolongeau - commencent à voir dans mon travail au-delà de l'aspect sombre des thématiques, et soulignent aussi la dimension humaine que j'y ai insufflée, en dépit de tout. Ça suffit à mon bonheur et rétablit au moins l'équilibre.
“Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.” B. Pascal.
“The light that burns twice as bright burns half as long, and you have burned so very, very brightly, Roy.” Blade Runner.
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Re: La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
J'ai toujours pensé que la marque des grands, qu'ils soient auteurs ou cinéastes, c'est d'avoir quelque chose à dire, d'avoir des thématiques et des obsessions.
Quand je regarde Tarkovski, Fincher, Kubrick, Larrain ou encore Malick, je retrouve tout ça.
Quand je lis Evenson, Palahniuk, Moore, Ellis ou encore Liu, je retrouve la même chose.
C'est la même chose pour tes livres, Thierry. Et cela se sent dès les premiers textes, sachant que, contrairement à beaucoup, j'ai entamé ton œuvre par les nouvelles (Cendres et Crépuscules) avant de me tourner vers les romans. Je n'écrivais pas alors sur ce que je lisais. La relecture ordonnée de l'œuvre me procure la sensation que j'ai raison, il y a quelque chose, une plume de noirceur mais qui dit une grande œuvre, qui offre de l'amour mais pas aussi évident et romantique qu'on l'imagine, qui offre une charge amère contre la société mais sans aucune concession, qui pense l'humain mais qui le sait déjà voué à l'échec en quelque sorte. C'est d'ailleurs avec Volodine que je trouve le plus de points communs actuellement dans ce que je ressens.
Tout ça pour dire que oui, ton œuvre compte et elle continuera de compter.
Quand je regarde Tarkovski, Fincher, Kubrick, Larrain ou encore Malick, je retrouve tout ça.
Quand je lis Evenson, Palahniuk, Moore, Ellis ou encore Liu, je retrouve la même chose.
C'est la même chose pour tes livres, Thierry. Et cela se sent dès les premiers textes, sachant que, contrairement à beaucoup, j'ai entamé ton œuvre par les nouvelles (Cendres et Crépuscules) avant de me tourner vers les romans. Je n'écrivais pas alors sur ce que je lisais. La relecture ordonnée de l'œuvre me procure la sensation que j'ai raison, il y a quelque chose, une plume de noirceur mais qui dit une grande œuvre, qui offre de l'amour mais pas aussi évident et romantique qu'on l'imagine, qui offre une charge amère contre la société mais sans aucune concession, qui pense l'humain mais qui le sait déjà voué à l'échec en quelque sorte. C'est d'ailleurs avec Volodine que je trouve le plus de points communs actuellement dans ce que je ressens.
Tout ça pour dire que oui, ton œuvre compte et elle continuera de compter.
Re: La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
Tu me fais bien trop d'honneur, Nicolas, en me citant parmi tous ces noms illustres; Fincher, Kubrick, Palaniuk, Moore. Bien trop. Mais tu as raison en énumérant ces références-là, car, ce que j'y ai toujours vu et cultivé, c'est une (petite, trèèèès petite) filiation dans la façon d'aborder l'acte de création, de le concevoir et de le peupler; d'essayer de le rendre cohérent, et enfin de le signer dans sa globalité. Oui. En ce sens, à ma minuscule échelle, j'ai voulu "faire" comme eux. Et, bien sûr, je n'ai fait que ce que j'ai pu.
“Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.” B. Pascal.
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Re: La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
Ton oeuvre est assez inclassable parmi les auteurs français. Et même si elle peut paraître très noire, elle se révèle profondément humaine. J'espère que tu trouveras en toi l'envie d'écrire d'autres nouvelles et d'autres romans.
"Sauvez un arbre, mangez un castor"
Re: La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
M a écrit :Ton oeuvre est assez inclassable parmi les auteurs français. Et même si elle peut paraître très noire, elle se révèle profondément humaine. J'espère que tu trouveras en toi l'envie d'écrire d'autres nouvelles et d'autres romans.
Pour le moment, cela n'en prend pas le chemin, Manuel. Pas du tout. Trop de fatigue accumulée, par trop d'engagement dans l'écriture. Je me suis livré au-delà du raisonnable, je crois (à mon aune, en tout cas), et j'en paie le prix. J'éprouve une profonde lassitude émotionnelle.
Même si je ne regrette rien.
Cela dit, et tu ne peux pas le savoir, depuis le 1er décembre 2021 dernier, je suis ce qu'on appelle socialement un retraité (un retraité de quoi, d'ailleurs?) Longtemps, j'ai cru que mes onze ans de chômage - et le stress les accompagnant, très usant - m'avaient freiné dans l'écriture; pourtant, cela ne m'a pas empêché d'accoucher de Drift, du Temps de Palanquine et du Soleil des Phaulnes, sans compter trois nouvelles (celles qui ont été récompensées par les lecteurs de Bifrost). Longtemps je l'ai cru. Mais depuis 2016, rien.
Dans les derniers temps, en pleine session d'écriture du Soleil, installé sur le lit, mon ordinateur portable sur les genoux, je levais parfois les yeux de l'écran et me disais: "Mais qu'est-ce que tu es en train de faire?"
L'acte de création est une drôle de chose. Fragile. Et je crois que j'en ai perdu le fil.
“Tout notre raisonnement se réduit à céder au sentiment.” B. Pascal.
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Re: La Profondeur des Tombes, Thierry Di Rollo
Oui, mais si c'est le fil qui te cherche, il va probablement te trouver.
Et là, tu seras coincé.
(Et il va falloir repeindre ce @"!!? de plafond.)
Et là, tu seras coincé.
(Et il va falloir repeindre ce @"!!? de plafond.)
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