"Le pire, c'est que tout le monde a ses raisons..."
Donc tout va bien.
On entend tout le monde chougner à longueur d'année, sur les chiffres qui sont mauvais, les collections qui s'perdent et les concurrents déloyaux (ou amateurs), mais le plus important reste de se tanker derrière sa barrière en s'assurant qu'on fait bien son boulot.
Un type qui arrive en gueulant un peu fort (c'est pas le premier) qu'il y a moyen maintenant de changer, et ouf ! merci pour la cible !
Yep, ça fait envie.
Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
- Jean-Claude Dunyach
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
C'est un domaine où discuter ne sert à rien. Il y a toujours d'excellents arguments a priori pour ne rien changer, ou pour tout foutre en l'air...
OK, on verra sur pièces. Tentons des expériences, agissons.
Ayerdhal et d'autres, dont moi, allons créer une coopérative d'édition numérique, c'est-à-dire un endroit où les livres déjà écrits et publiés des auteurs francophones de l'imaginaire (ceux qui le souhaitent) pourront être disponibles en numérique, si les auteurs ont récupéré leurs droits. C'est le cas pour plusieurs milliers d'entre eux, depuis 25 ans. Pensez au Fleuve Noir, à Présence du Futur, etc.
Ces livres numériques se caractériseront par:
- un prix très bas (on parle de 50% du prix d'occasion d'un poche, non collector)
- pas de DRM
- un contrat où l'auteur toucherait 50%
C'est tout. Il s'agit d'une exploitation supplémentaire pour des livres qui, sans cela, resteraient dans les tiroirs des auteurs. On ne va pas nécessairement sortir les auteurs du seuil de pauvreté dans lequel ils se trouvent en ce moment, on fait juste un pas dans ce qu'on considère comme "la bonne direction".
L'avantage de ce truc, s'il marche, c'est qu'il sera plus difficile pour Gallimard (exemple très récent) de proposer royalement 5% à l'auteur (moi) pour les droits numériques de son livre, quand la boîte d'à côté en proposera dix fois plus à l'auteur. Pareil si le pourcentage est 15%, d'ailleurs, pour une exploitation comparable... La concurrence, c'est parfois utile.
Après, on verra quelles sont les difficultés de l'exercice : créer les ebooks à partir des romans papiers, ou des fichiers Word "anciens", travailler la mise en place, le référencement, la gestion des métadonnées, les aspects légaux, financiers, etc. On a des compétences, seront-elles suffisantes ? Rendez-vous dans deux ans après le lancement. On tirera des bilans réguliers, on communiquera, on aura des observateurs pour que le processus soit le plus transparent possible.
Et, pour mémoire, au Canada, les éditeurs et les auteurs sont assez rapidement parvenus à un accord. Il y a une seule plate-forme de vente numérique pour tous les éditeurs et les auteurs touchent au moins 25%, souvent 30%. Il y aurait eu un système de ce genre prévu en France, on n'aurait pas bougé, Ayerdhal et moi. Ou du moins pas de cette façon...
OK, on verra sur pièces. Tentons des expériences, agissons.
Ayerdhal et d'autres, dont moi, allons créer une coopérative d'édition numérique, c'est-à-dire un endroit où les livres déjà écrits et publiés des auteurs francophones de l'imaginaire (ceux qui le souhaitent) pourront être disponibles en numérique, si les auteurs ont récupéré leurs droits. C'est le cas pour plusieurs milliers d'entre eux, depuis 25 ans. Pensez au Fleuve Noir, à Présence du Futur, etc.
Ces livres numériques se caractériseront par:
- un prix très bas (on parle de 50% du prix d'occasion d'un poche, non collector)
- pas de DRM
- un contrat où l'auteur toucherait 50%
C'est tout. Il s'agit d'une exploitation supplémentaire pour des livres qui, sans cela, resteraient dans les tiroirs des auteurs. On ne va pas nécessairement sortir les auteurs du seuil de pauvreté dans lequel ils se trouvent en ce moment, on fait juste un pas dans ce qu'on considère comme "la bonne direction".
L'avantage de ce truc, s'il marche, c'est qu'il sera plus difficile pour Gallimard (exemple très récent) de proposer royalement 5% à l'auteur (moi) pour les droits numériques de son livre, quand la boîte d'à côté en proposera dix fois plus à l'auteur. Pareil si le pourcentage est 15%, d'ailleurs, pour une exploitation comparable... La concurrence, c'est parfois utile.
Après, on verra quelles sont les difficultés de l'exercice : créer les ebooks à partir des romans papiers, ou des fichiers Word "anciens", travailler la mise en place, le référencement, la gestion des métadonnées, les aspects légaux, financiers, etc. On a des compétences, seront-elles suffisantes ? Rendez-vous dans deux ans après le lancement. On tirera des bilans réguliers, on communiquera, on aura des observateurs pour que le processus soit le plus transparent possible.
Et, pour mémoire, au Canada, les éditeurs et les auteurs sont assez rapidement parvenus à un accord. Il y a une seule plate-forme de vente numérique pour tous les éditeurs et les auteurs touchent au moins 25%, souvent 30%. Il y aurait eu un système de ce genre prévu en France, on n'aurait pas bougé, Ayerdhal et moi. Ou du moins pas de cette façon...
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Salut,
Des pommes de terre, Gilles, des pommes de terre! Du moins selon Alain Dorémieux.
A+
Patrice
sinon tout le monde se mettrait à écrire (ce qui est déjà un peu le cas) et plus personne ne planterait de concombres
Des pommes de terre, Gilles, des pommes de terre! Du moins selon Alain Dorémieux.
A+
Patrice
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Minoritaire, en tout cas, si l'on compte par livres publiés, donc par contrats signés, plutôt que par livresOlivier Girard a écrit :Humm... Tu sous-entend qu'un éditeur qui fait son boulot, c'est un cas marginal ?
vendus. Et marginal, en effet, si l'on parle de l'état actuel de la valorisation des droits numériques.
Pour moi, c'est encore plus vrai des libraires. J'aime les livres, les librairies et les libraires. Mais il y en a de
moins en moins. (et pour être clair : il est à peu près évident pour moi qu'un libraire qui traîne sur un forum
comme celui-ci n'est pas un simple débiteur de papier imprimé...)
C'est un peu ce que dit Yal, non ?Olivier Girard a écrit : Mais c'est alors sans doute aussi aux auteurs de ne pas signer avec n'importe qui et sous
n'importe quelles conditions.
... et qu'il parle de Lagardère, pas de Girard, même si ça aurait mérité de faire un peu plus le détail.Olivier Girard a écrit : C'est marrant. Cette vision bipolaire. C'est pas de ma faute, c'est celle de l'autre. Les auteurs contre
les éditeurs. Je trouve ça réducteur, facile et, finalement, assez peu malin — et à des années-lumières de
l'idée que je me fais de mon métier. Malgré tout je pense que Yal à pour lui la sincérité
Cela dit, sa diatribe portait principalement sur les droits numériques — d'où le coup de griffe aux libraires,
dont le rôle est pour le moins obscur à ce propos —, un domaine où les rapports de force sont en train de
s'établir : une phase où la polarisation du débat est inévitable.
Certes, mais ce n'est pas le débat. Même si le référent n'est pas très clair, Yal parle de 120 000 exemplaires,thomasday a écrit :c'est pas parce que quelqu'un écrit qu'il doit forcément en vivre...
c'est-à-dire au bas mot d'un chiffre d'affaire d'un million d'euros, sur lequel pas mal de gens peuvent vivre.
Les deux, évidemment. Sinon, roulerais-tu en BX de 300 000 km ?thomasday a écrit : Croire que le prix est décisif c'est une erreur ; ce qui est décisif c'est le désir du lecteur.
J'ajouterais la qualité de la production. On a quelques plumes de classe internationale, mais ça se voit dansthomasday a écrit : Ce dont la SF souffre aujourd'hui, c'est l'éparpillement, le lectorat ne se regroupe pas massivement
autour de titres, c'est dû à la surproduction et au manque de hiérarchisation dans le bruit critique (si tout
est génial, plus rien ne l'est). S'il n'y a pas de loco, tout le genre s'enfonce, ralentit, faute de traction.
des nouvelles, pas dans des romans. Dans les années 60/70, les locos, c'était Klein, Carsac..
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
J'ai cherché le bouton "J'aime" sur l'intervention de Jean-Claude.
Facebook m'a tuer
Facebook m'a tuer
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Et sur l'initiative d'Ayerdhal elle-même, l'idée n'est pas mauvaise, elle souffre juste d'être présentée avec une propagande pleine de contre-vérité grossières et de simplification à outrance, cf. ci-dessus et tirant à gros boulet sur tout le monde sans qu'on comprenne bien pourquoi. Il fallait être là et voir Ayerdhal se lever comme le messie pendant la conférence, s'attendant à être salué par un tonnerre d'applaudissements mais se rasseoir devant une salle froide pour comprendre que ses sorties enflammées et à côté de la plaque font plus de mal que de bien à ses propos (et c'est ce qui pourrait lui valoir un razzie). D'ailleurs, l'internet ne parle que de ça et pas de ce qui est vraiment intéressant, à savoir la maison elle-même.
Et pour en avoir discuté un peu avec lui le lendemain à tête reposée, l'idée n'est pas mauvaise, donc. Il ne s'agit pas de renverser l'ordre établi et de changer la face de l'édition littéraire à jamais, mais simplement de créer une structure pour diffuser des oeuvres déjà édités mais plus disponible en papier (d'où le prix calculés d'après le prix d'occasion), en reversant 50% à l'auteur (ce que j'aurais du mal à dénigrer puisque c'est aussi ce que nous faisons chez Dystopia avec Les Soldats de la mer). Des collections comme le CLA ou Galaxie-Bis ont été citées, des auteurs français mais aussi anglo-saxons seraient intéressées (dont une cinquantaine se seraient manifestés entre le moment de la conférence et le moment de notre discusssion). A charge des auteurs de créer eux-même leurs fichiers ePub, la structure se charge quant à elle de les faire commercialiser sur des plateformes type Amazon et Apple. Les prix serait fixé suivant le poids, au maximum 4 € pour un livre de 1.500.000 signes, moins sinon. Evidemment, pas de DRM.
Le risque, à mon avis, c'est quand même que les auteurs se demandent pourquoi ils laissent 50% à une structure pour commercialiser des livres chez Amazon quand ils pourraient le faire directement pour 30%, dans la mesure où la fabrication et le travail sur le texte est à leur charge. Reste à voir quel travail fera cette structure pour promouvoir les oeuvres qu'elle édite et si le "label Ayerdhal" vaut ces 20%. Ca pose aussi la question de savoir si cette maison sélectionnera les oeuvres à éditer et aura une ligne éditoriale (non, d'après ce que j'ai compris), ce dont dépendra directement la crédibilité dudit label...
En tout cas, en tant que lecteur, je suis impatient.
Et pour en avoir discuté un peu avec lui le lendemain à tête reposée, l'idée n'est pas mauvaise, donc. Il ne s'agit pas de renverser l'ordre établi et de changer la face de l'édition littéraire à jamais, mais simplement de créer une structure pour diffuser des oeuvres déjà édités mais plus disponible en papier (d'où le prix calculés d'après le prix d'occasion), en reversant 50% à l'auteur (ce que j'aurais du mal à dénigrer puisque c'est aussi ce que nous faisons chez Dystopia avec Les Soldats de la mer). Des collections comme le CLA ou Galaxie-Bis ont été citées, des auteurs français mais aussi anglo-saxons seraient intéressées (dont une cinquantaine se seraient manifestés entre le moment de la conférence et le moment de notre discusssion). A charge des auteurs de créer eux-même leurs fichiers ePub, la structure se charge quant à elle de les faire commercialiser sur des plateformes type Amazon et Apple. Les prix serait fixé suivant le poids, au maximum 4 € pour un livre de 1.500.000 signes, moins sinon. Evidemment, pas de DRM.
Le risque, à mon avis, c'est quand même que les auteurs se demandent pourquoi ils laissent 50% à une structure pour commercialiser des livres chez Amazon quand ils pourraient le faire directement pour 30%, dans la mesure où la fabrication et le travail sur le texte est à leur charge. Reste à voir quel travail fera cette structure pour promouvoir les oeuvres qu'elle édite et si le "label Ayerdhal" vaut ces 20%. Ca pose aussi la question de savoir si cette maison sélectionnera les oeuvres à éditer et aura une ligne éditoriale (non, d'après ce que j'ai compris), ce dont dépendra directement la crédibilité dudit label...
En tout cas, en tant que lecteur, je suis impatient.
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
un point de détail : ayerdhal n'a pas dit qu'il gagnait 11500 euros par an, mais qu'il avait gagné 11500 euros l'année dernière.
https://www.noosfere.org/
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Je ne sais pas si c'est de la mauvaise foi de la part des libraires ou de l'ignorance de la mienne, mais je n'aiClément a écrit :Je ne sais pas si c'est de la mauvaise foi ou de l'ignorance de la part d'Ayerdhal, mais je me permets
quand même de rappeler ici que, sur le prix d'un livre, un libraire gagne beaucoup moins qu'un auteur.
toujours pas compris la valeur ajoutée par le passage en librairie, que certains tentent d'imposer, pour un
fichier numérique.
Il me semble que c'est une question ouverte. Si cela a été vrai à l'époque de la loi Lang, cela le reste-t-ilClément a écrit :Et parce qu'il n'est jamais inutile de redire pourquoi il y a une loi sur le prix du livre en France, rappelons
que sans librairie indépendante, pas d'édition indépendante
au moment où internet rend possible un achat direct de livres papier chez l'éditeur ? Et en matière d'édition
numérique ? (et je suis parfaitement conscient de parler à l'un des rares libraires qui explorent de nouveaux
modèles !)
Alors là, mon cher, vous êtes en pleine science-fiction !Jean-Claude Dunyach a écrit :C'est un domaine où discuter ne sert à rien.
- Olivier Girard
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Jean-Claude Dunyach a écrit :Et, pour mémoire, au Canada, les éditeurs et les auteurs sont assez rapidement parvenus à un accord. Il y a une seule plate-forme de vente numérique pour tous les éditeurs et les auteurs touchent au moins 25%, souvent 30%. Il y aurait eu un système de ce genre prévu en France, on n'aurait pas bougé, Ayerdhal et moi. Ou du moins pas de cette façon...
Je signale que les auteurs publiés en numérique et vendus sur la plateforme du Bélial' touchent 30 %...
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Caliban a écrit : Je ne sais pas si c'est de la mauvaise foi de la part des libraires ou de l'ignorance de la mienne, mais je n'ai
toujours pas compris la valeur ajoutée par le passage en librairie, que certains tentent d'imposer, pour un
fichier numérique.
Je pensais pareil, et d'ailleurs en tant que libraire je n'en vends pas, mais on a voulu essayer au Bélial' et grand bien nous fasse : cf. les chiffres que j'ai donné pour La Maison qui glissait, on en a vendu autant via les libraires depuis janvier dernier que sur notre propre plateforme depuis septembre. C'est à croire que l'ensemble des lecteurs potentiellement intéressé par nos titres ne se rendent pas régulièrement sur notre site... Aujourd'hui, je pense que ça a un intérêt parce qu'il ne faut pas oublier que la grande majorité du lectorat n'a aucune idée de ce que c'est qu'un livre numérique. A l'avenir... je ne sais pas.
Clément a écrit :Il me semble que c'est une question ouverte. Si cela a été vrai à l'époque de la loi Lang, cela le reste-t-il au moment où internet rend possible un achat direct de livres papier chez l'éditeur ? Et en matière d'édition numérique ? (et je suis parfaitement conscient de parler à l'un des rares libraires qui explorent de nouveaux modèles !)
En ce qui concerne le papier, elle me semble d'autant plus essentielle aujourd'hui. Ce n'est pas une loi dont le but est de rendre possible l'achat (même si ça en découle) mais qui permet de faire connaître le livre sans qu'il soit étouffé par les autres. Ce n'est pas une loi pour protéger la librairie comme on le croit souvent, parce que bon, la librairie traditionelle, en tant que tel, on s'en tape, mais pour protéger la "biblio-diversité", et donc l'édition indépendante, dont la librairie indépendante est la meilleure défense. N'oublions pas que le seul propos de la loi Lang, c'est de permettre à l'éditeur de fixer lui-même ses prix, plutôt que les libraires, c'est un outil pour les éditeurs.
En ce qui concerne le numérique, y étendre la loi Lang telle quelle, est-ce souhaitable, est-ce seulement possible ? Je n'en sais rien. Ce que je sais, c'est que quelque chose est souhaitable, parce que, croyez-moi, vous n'avez pas envie de donner les pleins pouvoirs à Google, Amazon & cie.
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