pascal a écrit :Pour la énième fois, Yal a dit plein de choses intéressantes, intelligentes, pertinentes et donnant du grain à moudre pour les temps passionnants qui s'annoncent, mais lorsqu'il se lève pour commencer son annonce en disant "Quand moi je crève la dalle et que mon ami libraire va bouffer au restau en invitant ses potes..." (et voilà pour répondre à ta question "Qui le dit ?", Caliban), eh bien... Voilà l'unique objet de mon ressentiment.
(pour "brouiller l'écoute", je signale que Jean-Claude l'a faite à la table ronde à laquelle j'ai participé)
Ce que dit Yal est vrai. On nous explique, plus ou moins chiffres à l'appui, que la situation du livre imprimé est difficile, que les libraires n'en peuvent plus, etc, et les conséquences de cela, c'est un appauvrissement des auteurs.
Ok, y'a des libraires mal payés, mais combien d'auteurs sont bien payés tout court ? un ou deux dans les genres de l'imaginaire ? Et faut voir leur rythme de production aussi.
Ce que dit Yal, c'est que ca suffit, les auteurs ne veulent pas continuer dans un système qui ne leur offre aucune perspective d'avantage (à court ou moyen terme), alors qu'un autre système se met en place qui leur offre des opportunités.
Quitter un système imparfait pour le grand inconnu est un gros risque, tout le monde en est conscient, mais quand on écoute tous les acteurs de la fameuse "chaîne du livre", leurs plaintes constantes et leurs propos d'apocalypse, y'a un moment où en tant qu'auteur tu te dis "c'est le moment de prendre le canot de sauvetage pour pas couler avec eux".
Et je reviens sur les négos entre SNE et auteurs qui ont eu lieu y'a pas longtemps, il est évident que le SNE compte sur l'Etat, sur une législation qui lui serait favorable (le SNE est un lobby bien mieux construit que celui des auteurs).
L'initiative de Yal doit être perçue dans un contexte général, c'est là qu'elle prend tout son sens.