Tyrell a écrit :C'est un peu vite oublier ce que ces "New waveux" ont apportés à la SF au milieu des années '60.
J'aurais dû dire "nouvellevagueux", je pensais à leur pendant français, tel que représenté dans le
Fiction du début des années 70, les anthos Dédale, etc.
Par ailleurs, ce n'est jamais un
discours critique qui change la SF, mais toujours une
masse critique de textes novateurs. Le processus est cyclique, mais il n'est que rarement, je crois, provoqué. Aux Etats-Unis, on le voit à l'oeuvre pendant la Seconde guerre mondiale (l'école Campbell, qui représentait alors une véritable avancée), lors de la création de
Galaxy et
F&SF au début des années cinquante, au milieu des années 60 avec le boulot de Cele Goldsmith, Damon Knight et Harlan Ellison entre autres, au milieu des années 70 avec l'irruption de gens comme Varley et Martin, plus tard avec les cyberpunks, etc.
Autrement dit, que les auteurs français mal dans leur peau écrivent des textes au lieu, encore une fois, de produire des manifestes.
Tyrell a écrit :En outre,depuis cette période, deux phénomènes conjoints ont légerement changé la donne, d'une part la litterature " Blanche" a assimilé la part la plus novatrice des idées et perceptions SF, d'autre part la SF s'est retranchée de plus en plus dans son pré carré,abandonnant souvent innovation formelle et confrontation avec le monde.
Je suis bien navré, mais je ne vois pas en quoi des écrivains comme, parmi mes préférés, DeLillo, McCarthy, Murakami ou Millhauser ont assimilé les plus novatrices des idées et perceptions SF. Je ne vois pas non plus en quoi cela modifierait la qualité de leurs bouquins.
En outre, à mons sens, tout ceci respire quand même furieusement l'envie d'un Landerneau pour happy few. Je crois pour ma part que la SF la plus mature est porteuse d'un questionnement du monde que l'innovation formelle
telle que pratiquée en France a toujours eu tendance à masquer, et que mettre les deux démarches sur un pied d'égalité consiste à se tirer dans le pied en question.