Clément a écrit :Oui, et peut-être que tout ça n'est une question de génération. Quand je parle avec des gens de l'âge de mes parents (donc la génération encore avant : 50 / 60 ans) et que je parle de mon boulot (librairie spécialisé en SF, donc), les gens en questions se souviennent qu'il y a 20 / 30 ans ils lisaient Dick, Spinrad, Ballard, Brunner, etc. et que ça n'avait aucune espèce d'importance que ce soit de la SF ou non. (...)
Et pour ce qui est de la génération d'après Colin, donc la mienne, j'ai l'impression qu'on en revient à ça. En fait, il y a deux types de lecteurs de mon âge dans mon entourage : d'une part, ceux qui lisent énormément de fantasy mais ne lisent que ça (voire même ne lisent que du Bragelady), et, d'autre part, tous les autres qui lisent de tout, dont notamment de la SF, mais sans se soucier de l'étiquette qu'on colle sur les livres mais pour leur qualité. (...)
Et j'ai bien l'impression, qu'il n'y a que la génération Colin (entre les deux précédentes, 30 / 40 ans), que tout cela concerne vraiment, qui a besoin de tout catégoriser pour savoir ce qui est appréciable selon les uns et vaguement honteux pour les autres.
Salut ici la foule.
rmd c'est sale de sauter dans les bras d'ubik ! Je vais le dire à vos femmes.
Bon chic je peux répondre à clément en vieille que je suis (ben oui 30/40 ans c'est pile ma génération aussi ...)
Alors déjà ptit con de rappeler que tu es jeune et d'une autre génération (ça c'est fait !)
Que dire à part que pourtant je suis 100% d'accord avec l'analyse de JCD sur le fait que le lecteur s'en branle de savoir si tel ou tel genre est sur l'étiquette il se dirige vers ce qu'il sait aimer et construit son référentiel sans se soucier du flacon pourvu qu'il ait l'ivresse.
Et ce quel que soit sa génération, le lecteur s'en fiche un peu de savoir si tel ou tel genre est appliqué sur le livre qu'il projette d'acheter.
En vrai tout serait plus simple si les libraires rangeaient directement avec un coin "bons livres" et un coin "bouses".
Dans la pratique et vu le nombre de nouveautés par an / mois / semaine, et ce dans tous les secteurs, étant donné également la courte durée de présence d'un ouvrage en linéaire et encore plus en tête de gondale, étant donné de plus que le lecteur de base qui ne lit pas forcément les critiques et ne va pas forcément tous les jours à la librairie ...
une fois donc tous ces critères appliqués avec une bonne dose d'efficacité marketing, force est de constater que le lecteur achète toujours quasiment la même chose.
Il y a un coin "bridget jones" avec les accros du shopping qui s'habillent en prada, un coin "polar" un coin "fantasy de type harlequin" un coin "bouquins faciles à lire signés par des gens connus" un coin "bouquins de cuisine" etc.
Donc, pour répondre à Clément, non le lecteur n'a pas changé. Ce qui a changé ce sont les rayonnages et la production de masse. Les générations de nos parents avaient probablement un accès plus faciles à de "bons" bouquins. Tu lis de tout ? Jusqu'à preuve du contraire moi aussi, et je pense justement que Colin ou les autres auteurs générationnels sont les premiers à piocher pour leurs lectures personnelles dans tous les bacs.
Là où ton raisonnement est biaisé, c'est que tu prends d'un côté des gens que tu côtoies en nombre important (les gens de ton âge / les clients de ta librairie de l'âge de tes parents) et de l'autre des acteurs du milieu qui ne sont donc nullement représentatifs du lectorat.
Viendrais-tu me dire que tu es différent de, au hasard Bruno par exemple sur les goûts et les critères pour choisir un livre ? Ou encore pour savoir si le bouquin est bon ou honteux ?