Greg Egan et le cinéma de SF

[T. D. R.]

Pas très étonnant en réalité qu'Egan aime Under the Skin. Le film est à l'image de son travail, c'est brillant, mais totalement froid et désincarné. Bon j'exagère, il y a parfois de la chaleur dans le travail d'Egan mais Under The Skin n'est pas une réussite, c'est un film intéressant, intriguant mais tellement hermétique.
Personnellement, je lui préfère mille fois Her, où Jonze arrive à être humain de bout en bout.

J'abonde: je trouve Under the skin très... creux, comme un exercice un peu vain. Et j'ai aussi beaucoup aimé Her. Et Ex Machina - la beauté d'une femme magnifiée par le mutisme est toujours fascinante. Interstellar? Ridicule de prétention, à mes yeux.

[Mannaz Laguz]

Il y aurait moyen, je pense, de pinailler sur certaines objections d’Egan à propos de « Her ». (Prenez par exemple celle du « no ripples of fear or wonder » accompagnant la sortie des OS. Si rien n’y incite, rien non plus n’empêche de penser que le futur concerné baigne déjà dans les IA, et que la sortie des OS ne constitue qu’une étape de démocratisation de l’accès à cette technologie.) Mais n’y a-t-il pas aussi, qui de toute façon désamorce un peu les failles de réalisme, le fait que, comme les Maximonstres dans « Max… » ou l’intra-Malkovich dans le premier Jonze, les IA dans « Her » ont une fonction principalement métaphorique ? Sous un angle du type Samantha = auteur de la série de lettres d’amour que Theodore s’adresse à lui-même, plusieurs scènes, à mes yeux, deviennent phosphorescentes.