Amazon ouvre... une librairie "physique" :
http://www.theverge.com/2015/11/2/96615 ... ng-seattle
Au-delà de l'ironie de la situation, il sera intéressant de voir si l'expérience les ramène vers la librairie tarditionnelle, ou s'ils arrivent effectivement à développer un modèle original, « s'appuyant sur les données d'Amazon.com (notes et commentaires des clients, chiffres de vente, etc.) pour décider quels livres seront en stock. »
La fin des liseuses ?
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Re: La fin des liseuses ?
Tout à fait d'accord avec ce qui a pu être dit sur le lectorat jeunesse et le primat du papier. Il me semble que les raisons en sont multiples, j'en tenterai quelques-unes :
- le goût, dans ce que cela a de subjectif.
- le rapport à la propriété, qui fait que la possession d'un objet matériel est plus concret.
- le rapport à l'argent "de poche", dont l'usage recoupe le point qui précède.
- l'effet "cadeau" des aînés, parents et grands-parents, qui est encore dicté par la concrétude de l'objet matériel : j'offre un livre, pas un fichier.
Et certainement quantité d'autres raisons...
- le goût, dans ce que cela a de subjectif.
- le rapport à la propriété, qui fait que la possession d'un objet matériel est plus concret.
- le rapport à l'argent "de poche", dont l'usage recoupe le point qui précède.
- l'effet "cadeau" des aînés, parents et grands-parents, qui est encore dicté par la concrétude de l'objet matériel : j'offre un livre, pas un fichier.
Et certainement quantité d'autres raisons...
- Thomas Day
- Modérateur
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- Enregistré le : 22 avril 2009 à 14:40
Re: La fin des liseuses ?
Je ne sais pas pour les enfants des autres, mais les miens vont régulièrement à la bibliothèque avec leur école. Environ une sortie par mois.
J'en ai un qui lit, le petit.
Un qui ne lit rien, le grand (relire Les Légendaires pour la millième fois, ça ne compte pas).
L'interdiction des écrans (tablette, jeux vidéos) en semaine (où je donne la priorité à l'école) n'a eu aucun effet sur leurs lectures : le petit lit toujours autant, emprunte beaucoup à la bibliothèque, le grand "s'ennuie" plutôt que de prendre un livre dans les mains (et pourtant on ne manque pas de choix).
TD
J'en ai un qui lit, le petit.
Un qui ne lit rien, le grand (relire Les Légendaires pour la millième fois, ça ne compte pas).
L'interdiction des écrans (tablette, jeux vidéos) en semaine (où je donne la priorité à l'école) n'a eu aucun effet sur leurs lectures : le petit lit toujours autant, emprunte beaucoup à la bibliothèque, le grand "s'ennuie" plutôt que de prendre un livre dans les mains (et pourtant on ne manque pas de choix).
TD
Re: La fin des liseuses ?
T. D. R. a écrit :Le lecteur reste tout de même une engeance humaine bien à part. On écoute de la musique à plusieurs, on regarde un tableau ou une sculpture à plusieurs, etc., on ne lit que seul (je mets de côté les lectures publiques qui, à mes yeux, ne sont pas un exercice littéraire, mais plutôt le partage de la musicalité d'un style).
Ce que tu dis ma rappelle beaucoup les mots de Warren Ellis transcrits par Brian Michael Bendis dans Powers. Ellis parle des comics mais ses propos sont parfaitement transposables à la littérature.
La lecture des bédés, c’est un plaisir solitaire. C’est quelque chose qu’on ne fait pas en groupe contrairement au ciné, à la télé ou à la musique. On n’invite pas douze copains pour lire un comic. Et on ne passe pas sa soirée devant en famille. Normalement on ne danse pas dessus, et généralement on n’en profite pas pour aller se faire une fille dans les toilettes. Pas du tout. Vous voyez ce que je veux dire... La bédé, ce n’est pas un plaisir social. Mais quand vous en lisez une, vous savez que d’autres personnes la lisent aussi, ou l’ont lue. Vous avez lu la critique dans la presse spécialisée... Vous le lisez dans le cadre d’une culture spécifique, une expérience dont vous parlez avec d’autres fans.
Re: La fin des liseuses ?
Algernon a écrit :T. D. R. a écrit :Le lecteur reste tout de même une engeance humaine bien à part. On écoute de la musique à plusieurs, on regarde un tableau ou une sculpture à plusieurs, etc., on ne lit que seul (je mets de côté les lectures publiques qui, à mes yeux, ne sont pas un exercice littéraire, mais plutôt le partage de la musicalité d'un style).
Ce que tu dis ma rappelle beaucoup les mots de Warren Ellis transcrits par Brian Michael Bendis dans Powers. Ellis parle des comics mais ses propos sont parfaitement transposables à la littérature.
La lecture des bédés, c’est un plaisir solitaire. C’est quelque chose qu’on ne fait pas en groupe contrairement au ciné, à la télé ou à la musique. On n’invite pas douze copains pour lire un comic. Et on ne passe pas sa soirée devant en famille. Normalement on ne danse pas dessus, et généralement on n’en profite pas pour aller se faire une fille dans les toilettes. Pas du tout. Vous voyez ce que je veux dire... La bédé, ce n’est pas un plaisir social. Mais quand vous en lisez une, vous savez que d’autres personnes la lisent aussi, ou l’ont lue. Vous avez lu la critique dans la presse spécialisée... Vous le lisez dans le cadre d’une culture spécifique, une expérience dont vous parlez avec d’autres fans.
Oui, tout à fait, Algernon, c'est transposable. Et cet isolement participe du rite de la lecture et renforce, peut-être, la persistance de l'objet matériel, comme le dit Xavier. La lecture est un rituel: on s'installe confortablement, on veille à ce que rien ne vienne troubler le moment, etc. Et on se retrouve seul avec l'auteur; parce que c'est ce que l'on veut et qu'on l'a choisi. Et le livre, l'objet en tant que tel, "sacralise" peut-être plus l'instant.
Évidemment, le support numérique va poursuivre son développement (lecture des manuels scolaires, des journaux et périodiques, et... romans, bien sûr), il faudrait être stupide pour prétendre le contraire, mais, au vu des témoignages de Gilles et Olive, je suis étonné que les gamins, qui se ruent sans aucun frein sur les portables et les tablettes - avec une préférence pour les premiers, sans doute -, continuent de lire des livres papier. Curieux. Et fascinant en même temps.
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