Merci Pascal de ta réponse !
J'avoue que je voulais faire la leçon à Caliban mais comme je sors du 3 étoiles où je mange à midi avec les tickets resto qu'on nous distribue par centaines chaque mois, j'étais un peu sur la digestion, là.
Je vais de ce pas écouter l'intervention du Messie Ayerdhal, pour rire un peu.
Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
- lutrino
- Patrouilleur temporaire
- Messages : 34
- Enregistré le : 11 mai 2009 à 10:21
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Un-automoteur-de-classe-4-ne-pleure-pas.
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Non. Et toi ? En ce cas, tu peux peut-être répondre à ma question ?pascal a écrit :C'est très drôle... As-tu déjà travaillé en librairie ?Caliban a écrit :S'ils sont prompts à protester "nous aussi, on crève la dalle", quelle proportion accepte
durablement un revenu de 11 000 euros par an ? (et Yal n'est pas le premier venu !)
Je suppose que, pour des raisons légales évidentes, un vendeur en librairie ne saurait toucherpascal a écrit :Sais-tu combien gagne un libraire par mois ?
moins que le SMIC. Pour ce qui est du propriétaire ou du gérant, j'imagine que ça peut
être plus aléatoire, au moins au début — mais les librairies non profitables tendent à disparaître
assez vite.
Je crois que tu es dans le réflexe conditionné, et que ça induit un contresens. Ce que dit Yal,pascal a écrit :Oh, j'oubliais qu'en fait, non, pas du tout, ces libraires-LÀ, ils ne vendent que "300 exemplaires
sur ses 120.000 ventes", alors ils peuvent bien se contenter de 1.000 euros par mois, comme lui.
c'est en effet que ces quelques libraires-là, dont on met systématiquement en avant les difficultés
pour justifier un modèle dont ils ne profitent pas vraiment, sont un problème très marginal en
termes économiques (300 sur 120 000, c'est moins de 3 pour mille). Si on trouve un modèle
économique équitable pour 95% des flux, on n'aura pas beaucoup de mal à ajuster à la marge
pour les 5% restant.
pascal a écrit :Les 119.700 autres exemplaires sont vendus en Fnac et autres chaines, j'imagine,
où chaque vendeur est, comme chacun le sait, payé une fortune tous les mois...
Tu crois vraiment Yal est aussi bête ? Ou d'aussi mauvaise foi ?
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Ne te gêne surtout pas.lutrino a écrit : J'avoue que je voulais faire la leçon à Caliban
Un conseil, si tu permets : pour faire la leçon, des arguments un tant soit peu rigoureux — chiffrés,lutrino a écrit : mais comme je sors du 3 étoiles où je mange à midi avec les tickets resto qu'on nous
distribue par centaines chaque mois, j'étais un peu sur la digestion, là.
idéalement — sont souvent plus efficace que ce genre d'ironie lourdingue, ou que la méthode Pascal
( j'ai le temps de balancer un procès en incompétence et de caricaturer les arguments des autres,
mais pas de les discuter, quel dommage !)
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Caliban a écrit : ( j'ai le temps de balancer un procès en incompétence et de caricaturer les arguments des autres,
mais pas de les discuter, quel dommage !)
C'est juste que j'ai un boulot d'escroc incompétent, mais, mine de rien, ça prend du temps. Content de voir que tu n'as que ça à faire de tes journées. Or donc :
J'ai travaillé dans une de ces chaînes spécialisées, oui, mais il y a longtemps, et j'étais payé, au début, au SMIC, en effet (en réalité, certains touchaient même un peu moins, des fois, parce que le SMIC étant réévalué au début de l'été et les négociations salariales n'ayant lieu qu'en début d'année suivante, eh bien, c'est vraiment trop ballot... mais c'est temporaire ! Cela étant, c'est illégal, tu as raison. Bouh, ils avaient drôlement peur d'être dans l'illégalité, on dirait).
Or donc ? Le SMIC en net, ça fait quoi : oh, oh, des tonnes plus que 1.000 euros par mois, oui, vraiment, pardon, désolé, vraiment, on ne m'y reprendra plus, quelle simplification à outrance ! C'est moi qui caricature, oui, c'est vrai.
En parlant de simplification à outrance, j'aimerais bien que quelqu'un qui a accès à GFK ou edistat sorte les ventes par réseaux d'Ayerdhal, juste pour savoir de quoi on parle. Car, en réalité, j'ai bien peur qu'on constaterait que 300 ventes faites dans la librairie "traditionnelle" contre 120.000 dans les chaînes spécialisées soit, oserais-je ?, une grosse connerie. Ou une caricature, pour reprendre ton mot. Mais celle-là est sans doute plus à ton goût.
Donc, si Yal n'est pas de mauvaise foi, que dit-il ? Explique-moi, s'il te plaît ? Vraiment, j'aimerais comprendre.
Parce que le problème il est un peu là, non ? Yal soulève des problèmes très pertinents, et, cela t'étonnera peut-être venant d'un manipulateur malhonnête comme moi, je suis d'accord avec certains des points qu'il soulève. Mais a-t-on besoin de simplifier à outrance pour que ces problèmes et ces points pertinents soient compris par les gens ? Si ce que les gens doivent comprendre c'est : le numérique va enfin nous permettre de nous débarrasser de ces connards de publishers, de diffuseurs, de distributeurs et de libraires qui s'engraissent sur notre dos (ce que j'ai compris, mais sans doute à tort), alors désolé, de mon point de vue, il y a erreur. S'il y a autre chose à comprendre, essaye de m'expliquer. Mais bon courage, parce que n'ayant pas compris jusque-là, tu tiens la preuve que je suis, en plus d'être un escroc incompétent, un idiot. À moins que la forme ne soit pas celle que le message requerrait ?
- Nébal
- L'équipe du Bélial'
- Messages : 1854
- Enregistré le : 20 avril 2009 à 20:03
- Localisation : Bordeaux
- Contact :
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Une bière, quelqu'un ?
(Evidemment, cette proposition ne s'adresse pas aux libraires et aux éditeurs, qui peuvent raquer, eux.)
(Ordures.)
(Evidemment, cette proposition ne s'adresse pas aux libraires et aux éditeurs, qui peuvent raquer, eux.)
(Ordures.)
Welcome to Nebalia : CR Adventures in Middle-Earth : La Compagnie du Chariot (03)
Random Academy Pilot : Rogue Outpost Weekly League season 3 round 5: Jason Simmons (First Order) vs Nébal (Rebel Alliance)
Random Academy Pilot : Rogue Outpost Weekly League season 3 round 5: Jason Simmons (First Order) vs Nébal (Rebel Alliance)
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Bon, essayons de reprendre plus sereinement.
La levée de boucliers tend à me convaincre que oui. Que la majorité des créateurs vivent mal,
ce n'est pas nouveau, et ça n'émeut pas grand monde en France (c'est très différent aux USA,
par exemple) ; mais qu'on égratigne les libraires au détour d'une table ronde, quel scandale !
crée la possibilité de se passer d'une bonne partie de cette chaîne, et ouvre donc une possibilité
de réforme du modèle actuel, qui a de gros défauts ; selon lui, la fenêtre de négociation sera assez
brêve, quelques années au plus, et se refermera dès que la question des droits numériques,
aujourd'hui largement ouverte, aura été résolue à la satisfaction des grands groupes éditoriaux.
D'où le message de base, qu'il martèle au début de son intervention : « auteurs, ne signez pas
n'importe quoi, ne renoncez pas bêtement à tous vos droits numériques ». Le reste relève
largement de la polémique.
Dunyach raconte régulièrement à peu près la même chose, en termes plus choisis. Sans être très
audible.
effectivement un peu surpris.
Pour autant, pour fréquenter pas mal les librairies et y laisser quelques sous, je reste convaincu
que la proportion de livres achetés après un réel travail de conseil par un libraire est sans commune
mesure avec l'importance de cette figure dans le discours de la corporation. Ce service là mérite
d'être rémunéré, mais je persiste à considérer qu'il devient marginal, qu'on parle de pour-mille
ou de pour-cent (au besoin, on pourrait d'ailleurs l'envisager comme un service public, au même
titre que les bibliothèques)
essentielle entre celui qui se situe au-dessus du seuil et celui qui est en-dessous — même si
elle peut être assez symbolique. En descendant encore un peu, le niveau du RMI constitue un
second seuil symbolique important.
J'ajoute que ce chiffre n'est pas le seul élément pertinent ici. Un smicard a droit à la sécurité sociale,
à l'assurance chômage, à des cotisations retraite. Avec 11 000 euros de revenu, Yal est couvert
par l'AGESSA, mais je connais des auteurs d'un gabarit comparable qui ne le sont pas tous les ans,
loin de là.
Autre point qui mérite d'être relevé : tu compares donc le revenu d'un vendeur en librairie débutant,
sans rien d'exceptionnel a priori (tu es bien placé pour démontrer que ceux qui sortent du lot ne
restent pas longtemps au SMIC dans une grande chaîne), à celui de l'un des auteurs les plus
reconnus de sa communauté.
Il serait sans doute plus correct de comparer le revenu d'un libraire débutant à celui d'un auteur
débutant, et celui de Yal à — je ne sais pas, celui du responsable d'une librairie bien établie ?
les employés. En cas de plainte formelle, ça ne ferait pas un pli.
Non, c'est le contraire qui me décevrait.pascal a écrit :Yal soulève des problèmes très pertinents, et, cela t'étonnera peut-être, je suis d'accord
avec certains des points qu'il soulève.
pascal a écrit :Mais a-t-on besoin de simplifier à outrance pour que ces problèmes et ces points pertinents
soient compris par les gens ?
La levée de boucliers tend à me convaincre que oui. Que la majorité des créateurs vivent mal,
ce n'est pas nouveau, et ça n'émeut pas grand monde en France (c'est très différent aux USA,
par exemple) ; mais qu'on égratigne les libraires au détour d'une table ronde, quel scandale !
Je pense que c'est un peu plus subtil que ça. Ayerdhal constate que le passage au numériquepascal a écrit : Si ce que les gens doivent comprendre c'est : le numérique va enfin nous permettre de nous
débarrasser de ces connards de publishers, de diffuseurs, de distributeurs et de libraires qui
s'engraissent sur notre dos (ce que j'ai compris, mais sans doute à tort), alors désolé, de mon point
de vue, il y a erreur.
crée la possibilité de se passer d'une bonne partie de cette chaîne, et ouvre donc une possibilité
de réforme du modèle actuel, qui a de gros défauts ; selon lui, la fenêtre de négociation sera assez
brêve, quelques années au plus, et se refermera dès que la question des droits numériques,
aujourd'hui largement ouverte, aura été résolue à la satisfaction des grands groupes éditoriaux.
D'où le message de base, qu'il martèle au début de son intervention : « auteurs, ne signez pas
n'importe quoi, ne renoncez pas bêtement à tous vos droits numériques ». Le reste relève
largement de la polémique.
La forme est celle d'une gueulante de de Yal. Pour ceux qui préfèrent une exposition plus carrée,pascal a écrit : À moins que la forme ne soit pas celle que le message requerrait ?
Dunyach raconte régulièrement à peu près la même chose, en termes plus choisis. Sans être très
audible.
Je ne dispose pas de ces chiffres et j'ai pris ceux de Yal à leur valeur faciale, même s'ils m'ontpascal a écrit : En parlant de simplification à outrance, j'aimerais bien que quelqu'un qui a accès à GFK ou
edistat sorte les ventes par réseaux d'Ayerdhal, juste pour savoir de quoi on parle. Car, en réalité,
j'ai bien peur qu'on constaterait que 300 ventes faites dans la librairie "traditionnelle" contre 120.000
dans les chaînes spécialisées soit, oserais-je ?, une grosse connerie. Ou une caricature, pour
reprendre ton mot.
effectivement un peu surpris.
Pour autant, pour fréquenter pas mal les librairies et y laisser quelques sous, je reste convaincu
que la proportion de livres achetés après un réel travail de conseil par un libraire est sans commune
mesure avec l'importance de cette figure dans le discours de la corporation. Ce service là mérite
d'être rémunéré, mais je persiste à considérer qu'il devient marginal, qu'on parle de pour-mille
ou de pour-cent (au besoin, on pourrait d'ailleurs l'envisager comme un service public, au même
titre que les bibliothèques)
A partir du moment où il existe un seuil légal de salaire minimum, il y a pour moi une différencepascal a écrit : Le SMIC en net, ça fait quoi : oh, oh, des tonnes plus que 1.000 euros par mois, oui, vraiment,
pardon, désolé, vraiment, on ne m'y reprendra plus, quelle simplification à outrance !
essentielle entre celui qui se situe au-dessus du seuil et celui qui est en-dessous — même si
elle peut être assez symbolique. En descendant encore un peu, le niveau du RMI constitue un
second seuil symbolique important.
J'ajoute que ce chiffre n'est pas le seul élément pertinent ici. Un smicard a droit à la sécurité sociale,
à l'assurance chômage, à des cotisations retraite. Avec 11 000 euros de revenu, Yal est couvert
par l'AGESSA, mais je connais des auteurs d'un gabarit comparable qui ne le sont pas tous les ans,
loin de là.
pascal a écrit : J'ai travaillé dans une de ces chaînes spécialisées, oui, mais il y a longtemps, et j'étais payé,
au début, au SMIC, en effet
Autre point qui mérite d'être relevé : tu compares donc le revenu d'un vendeur en librairie débutant,
sans rien d'exceptionnel a priori (tu es bien placé pour démontrer que ceux qui sortent du lot ne
restent pas longtemps au SMIC dans une grande chaîne), à celui de l'un des auteurs les plus
reconnus de sa communauté.
Il serait sans doute plus correct de comparer le revenu d'un libraire débutant à celui d'un auteur
débutant, et celui de Yal à — je ne sais pas, celui du responsable d'une librairie bien établie ?
C'est en effet une autre question. Ce genre de pratique n'existe que parce qu'elle est tolérée parpascal a écrit : (en réalité, certains touchaient même un peu moins, des fois, parce que le SMIC étant réévalué
au début de l'été et les négociations salariales n'ayant lieu qu'en début d'année suivante, eh
bien, c'est vraiment trop ballot... mais c'est temporaire ! Cela étant, c'est illégal, tu as raison.
Bouh, ils avaient drôlement peur d'être dans l'illégalité, on dirait).
les employés. En cas de plainte formelle, ça ne ferait pas un pli.
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Un mec écrit un truc qu'il appelle livre et l'envoie à un éditeur.
Coup de bol, l'éditeur lui dit que son bouquin est bien et qu'il va le publier.
Le mec devient donc auteur et rencontre les distributeurs de l'éditeur qui disent que son bouquin est bien et qu'ils vont le placer chez les libraires.
L'auteur rencontre même des libraires qui lui disent que son bouquin est bien et qu'il vont le placer en coup de cœur.
Un an après, éditeurs, diffuseurs et libraires disent à l'auteur que finalement son bouquin ne s'est pas vendu, mais que ce n'est pas vraiment grave parce qu'ils se sont rattrapés globalement sur la masse des produits écrits par d'autres auteurs et qu'ils s'en tirent. De justesse, en pleurant misère, mais ça va. Et donc qu'on va continuer comme ça, à produire sur un mode industriel de masse en gagnant des clopinettes sur chaque produit mais en jouant sur la quantité.
Le seul qui ne peut pas jouer sur la quantité c'est l'auteur.
Qui redevient un simple mec et va jouer à autre chose... (il y a tant d'auteurs qui font la queue derrière lui pour entrer dans le système)
Après, j'ai l'impression que Yal, que ce soit sur le fond et dans la forme, propose une autre approche que cette chaîne fonctionnant sur la masse globale. Ce n'est pas parfait, il ne propose qu'une alternative économique, mais ça ne m'a pas paru si provocant que ça. Sauf pour ceux qui, atteints du réflexe d'Amonbofis, veulent que ça ne change pas parce qu'on a toujours fait comme ça et préfèrent s'attaquer à Numérobis.
Coup de bol, l'éditeur lui dit que son bouquin est bien et qu'il va le publier.
Le mec devient donc auteur et rencontre les distributeurs de l'éditeur qui disent que son bouquin est bien et qu'ils vont le placer chez les libraires.
L'auteur rencontre même des libraires qui lui disent que son bouquin est bien et qu'il vont le placer en coup de cœur.
Un an après, éditeurs, diffuseurs et libraires disent à l'auteur que finalement son bouquin ne s'est pas vendu, mais que ce n'est pas vraiment grave parce qu'ils se sont rattrapés globalement sur la masse des produits écrits par d'autres auteurs et qu'ils s'en tirent. De justesse, en pleurant misère, mais ça va. Et donc qu'on va continuer comme ça, à produire sur un mode industriel de masse en gagnant des clopinettes sur chaque produit mais en jouant sur la quantité.
Le seul qui ne peut pas jouer sur la quantité c'est l'auteur.
Qui redevient un simple mec et va jouer à autre chose... (il y a tant d'auteurs qui font la queue derrière lui pour entrer dans le système)
Après, j'ai l'impression que Yal, que ce soit sur le fond et dans la forme, propose une autre approche que cette chaîne fonctionnant sur la masse globale. Ce n'est pas parfait, il ne propose qu'une alternative économique, mais ça ne m'a pas paru si provocant que ça. Sauf pour ceux qui, atteints du réflexe d'Amonbofis, veulent que ça ne change pas parce qu'on a toujours fait comme ça et préfèrent s'attaquer à Numérobis.
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
- Thomas Day
- Modérateur
- Messages : 7644
- Enregistré le : 22 avril 2009 à 14:40
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Et si on prenait le problème à l'envers (pour le tester sous un autre angle)...
Je suis un auteur (pas très bankable, encore moins consensuel, je le concède aisément) et je considère qu'en tant que pure ordure capitaliste (et au vu de ce que gagne mon épouse, des clopinettes) j'ai besoin de 2200 euros net par mois, minimum, pour faire vivre ma famille et payer mes factures (avec ce salaire nous ne partons en vacances qu'une année sur deux, mais peu importe, l'année impaire nous allons squatter chez des potes ou chez mon frère qui a 400 M2 et une piscine...)
Donc 12 fois 2200 = 26 400.
J'ai besoin de 26400 euros pour vivre (très décemment, dans une maison avec jardin, mais sans piscine, encore quelque chose que je concède aisément).
Le fichier méthode Yal est vendu 2 euros HT (je présume) et à moins d'avoir rien compris je récupère 1 euro par fichier vendu, il faut donc que le système Yal vende 26400 exemplaires dans l'année (si je n'ai pas d'autres sources de revenus).
Problème number one, mon plus gros succès c'est 23 000 exemplaires vendus sur une une période 10 ans (La Voie du sabre), et quand je regarde les ventes moyennes de mes nouveautés publiées après La Voie du sabre c'est de l'ordre de TADAAA ! 1000 ex (des fois moins, des fois plus). Mon noyau dur de lecteurs (le chiffre en dessous duquel je ne descends pas pour un ouvrage en solo : 600 ex, This is not America).
Supposons que j'explose mes ventes : je fais 3000 ex avec ma nouveauté et 3000 ex avec mon fonds (10 titres environ) et ben je gagne 6000 euros sur une année. Ces chiffres me semblent très optimistes, puisqu'au jour d'aujourd'hui j'ai cru comprendre que Marc Lévy en était à 500 ventes numériques. Mais évidemment nous parlons aujourd'hui d'un avenir (lointain ?) où le voyageur temporel Ayerdhal a constaté que le numérique intéresse massivement le peuple de France.
Il ne faut pas promettre n'importe quoi aux auteurs ; il ne se vendra pas BEAUCOUP PLUS de livres parce que le prix est de 2 euros au lieu de 15 ou 22 ou 7. Les gens peuvent aller en bibliothèque et pirater ; ils n'achèteront que ce qu'ils ont envie d'acheter (regardez ce qui se passe avec les DVDs, la musique) et donc on tombe dans une variante du système actuel où - TADAAA ! again - à de très rares exceptions près ON NE PEUT PAS VIVRE DE SA PLUME EN ECRIVANT DE L'IMAGINAIRE EN FRANCE.
Pour gagner sa vie en écrivant de l'imaginaire en France, il être faut soit très mauvais (Bernard Werber, Maxime Chattam, Henri Loevenbruck) soit un ogre de travail (Fabrice Colin), soit multimédia (Pierre Bordage & Laurent Genefort).
Maintenant, une constatation qui, à mon sens, explique beaucoup de choses (et j'espère qu'elle ne sera pas considérée comme une attaque personnelle, ce n'est pas le cas) : entre 2001 Et 2011, Ayerdhal a écrit cinq livres (un tous les deux ans en moyenne) et sur la période 2004-2011, il n'y en a que deux, Transparences dont je vous conseille la lecture et Résurgences qui n'a pas eu le succès escompté (et que je ne peux ni vous conseiller ni vous déconseiller, je ne l'ai pas lu). Dans ces conditions, et en écrivant des livres de genre, c'est très dur de gagner sa vie comme auteur. Pas impossible, mais très difficile.
TD
Je suis un auteur (pas très bankable, encore moins consensuel, je le concède aisément) et je considère qu'en tant que pure ordure capitaliste (et au vu de ce que gagne mon épouse, des clopinettes) j'ai besoin de 2200 euros net par mois, minimum, pour faire vivre ma famille et payer mes factures (avec ce salaire nous ne partons en vacances qu'une année sur deux, mais peu importe, l'année impaire nous allons squatter chez des potes ou chez mon frère qui a 400 M2 et une piscine...)
Donc 12 fois 2200 = 26 400.
J'ai besoin de 26400 euros pour vivre (très décemment, dans une maison avec jardin, mais sans piscine, encore quelque chose que je concède aisément).
Le fichier méthode Yal est vendu 2 euros HT (je présume) et à moins d'avoir rien compris je récupère 1 euro par fichier vendu, il faut donc que le système Yal vende 26400 exemplaires dans l'année (si je n'ai pas d'autres sources de revenus).
Problème number one, mon plus gros succès c'est 23 000 exemplaires vendus sur une une période 10 ans (La Voie du sabre), et quand je regarde les ventes moyennes de mes nouveautés publiées après La Voie du sabre c'est de l'ordre de TADAAA ! 1000 ex (des fois moins, des fois plus). Mon noyau dur de lecteurs (le chiffre en dessous duquel je ne descends pas pour un ouvrage en solo : 600 ex, This is not America).
Supposons que j'explose mes ventes : je fais 3000 ex avec ma nouveauté et 3000 ex avec mon fonds (10 titres environ) et ben je gagne 6000 euros sur une année. Ces chiffres me semblent très optimistes, puisqu'au jour d'aujourd'hui j'ai cru comprendre que Marc Lévy en était à 500 ventes numériques. Mais évidemment nous parlons aujourd'hui d'un avenir (lointain ?) où le voyageur temporel Ayerdhal a constaté que le numérique intéresse massivement le peuple de France.
Il ne faut pas promettre n'importe quoi aux auteurs ; il ne se vendra pas BEAUCOUP PLUS de livres parce que le prix est de 2 euros au lieu de 15 ou 22 ou 7. Les gens peuvent aller en bibliothèque et pirater ; ils n'achèteront que ce qu'ils ont envie d'acheter (regardez ce qui se passe avec les DVDs, la musique) et donc on tombe dans une variante du système actuel où - TADAAA ! again - à de très rares exceptions près ON NE PEUT PAS VIVRE DE SA PLUME EN ECRIVANT DE L'IMAGINAIRE EN FRANCE.
Pour gagner sa vie en écrivant de l'imaginaire en France, il être faut soit très mauvais (Bernard Werber, Maxime Chattam, Henri Loevenbruck) soit un ogre de travail (Fabrice Colin), soit multimédia (Pierre Bordage & Laurent Genefort).
Maintenant, une constatation qui, à mon sens, explique beaucoup de choses (et j'espère qu'elle ne sera pas considérée comme une attaque personnelle, ce n'est pas le cas) : entre 2001 Et 2011, Ayerdhal a écrit cinq livres (un tous les deux ans en moyenne) et sur la période 2004-2011, il n'y en a que deux, Transparences dont je vous conseille la lecture et Résurgences qui n'a pas eu le succès escompté (et que je ne peux ni vous conseiller ni vous déconseiller, je ne l'ai pas lu). Dans ces conditions, et en écrivant des livres de genre, c'est très dur de gagner sa vie comme auteur. Pas impossible, mais très difficile.
TD
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
Personnellement, je ne me permettrais pas de m'exprimer sur un sujet qui me paraît vraiment très complexe et demander beaucoup de nuances, mais suivant ce fil avec intérêt, je remercie tous les auteurs/éditeurs/libraires qui acceptent de nous livrer cash des chiffres qu'on ignore trop souvent. En France, on parle peu d'argent et traiter d'une question comme ça uniquement à coup de rhétorique et de chiffres vagues complique encore le problème. Pour aller au coeur des choses, cette franchise est salutaire.
Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique
De mon point de vue de lecteur lambda, ce que propose Ayerdhal ne change rien au système. Au final, c'est la loi de l'offre et de la demande qui tranchera.
Maintenant, on peut toujours essayer de chercher le moins pire des systèmes possibles pour tous les acteurs de la chaîne de production du livre. Parce que là, j'ai surtout l'impression (ce n'est qu'une impression de lecteur lambda, hein !) qu'il s'agit de se partager un gâteau dont l'ampleur s'amenuise de plus en plus, pendant que le nombre des convives augmente.
Maintenant, on peut toujours essayer de chercher le moins pire des systèmes possibles pour tous les acteurs de la chaîne de production du livre. Parce que là, j'ai surtout l'impression (ce n'est qu'une impression de lecteur lambda, hein !) qu'il s'agit de se partager un gâteau dont l'ampleur s'amenuise de plus en plus, pendant que le nombre des convives augmente.
Retourner vers « Toute l'actu »