Albin Michel Imaginaire
Re: Albin Michel Imaginaire
Quand on voit la qualité et le succès de Latium, on peut se dire qu' il y a des très bons chez les francophones. Idem pour les romans/nouvelles de Kloetzer. Même si la c est un petit jeune sortie de nul part. Et je me limite à ces deux exemples.
"Sauvez un arbre, mangez un castor"
- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
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Re: Albin Michel Imaginaire
Olivier Girard a écrit :C'est clair. Et à ce jour, au regard des ventes, c'est un non sens total si on compare la fantasy à la SF. Tous les chiffres dont je dispose continuent de souligner combien, en général, la fantasy reste un domaine plus vendeur que la SF (il existe quantité de contre-exemple, bien entendu, et l'écart semble s'être un poil réduit sur les 5 dernières années) ; il y a encore un facteur 2, voire 2,5 entre ces deux genres.Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :aujourd'hui il est beaucoup plus facile d'acheter un bon livre de fantasy qu'un bon livre de SF. Il n'est pas rare que je reçoive un livre de SF et que dès le lendemain, l'agent m'envoie un mail pour me dire "un de vos confrères nous a fait parvenir une offre, pouvez-vous revenir vers nous avant mardi prochain". GD
Tu as raison sur le côté non-sens, mais c'est parce qu'on raisonne en termes d'éditeurs, de textes, de chiffres de ventes, de marché, de MEP (et de réels "retours sur investissement"). Je peux me tromper, mais je crois qu'aujourd'hui il y a toute une volonté d'achat / d'investissement SF (chez certains de nos petits camarades) qui est liée aux médias visuels (media-related), à la promesse qu'ils portent en eux. Je le vois un peu chez Albin, où quand je présente un projet, il y a une sorte de tropisme inconscient vers les projets les plus potentiellement "audiovisuels" (donc visuels) et la SF se prête à ça paradoxalement plus que la fantasy qui semble pour le profane un domaine assez uniforme. Je présente des projets de spécialistes à des non-spécialistes. Et donc ce qui emporte le morceau à mon sens c'est la compréhension brute d’œuvres qui s'évaluent souvent via leurs référents visuels ou leurs référents TV/film. C'est The Player 2.0 : voilà je veux acheter l'enfant (gestation pour autrui) de Star Wars et Alien (The stars are legion - Kameron Hurley). Génial, non ?
Ce non-sens des tables de librairie il est encore plus criant sur le fantastique/l'horreur où rien ne se vend (à quelques exceptions près, le problème c'est que je vois pas trop lesquelles) mais où tout est traduisible (ou presque) en films/TV. Je crois beaucoup au retour du surnaturel en littérature, dans le sens "succès sur ce segment". J'y crois parce que ça marche à fond au cinéma (les taux de transformation des films d'horreur à petits budgets sont parfois vertigineux), pas mal à la télé, etc, mais en librairie en France c'est nada, que dalle, rien. A tel point que c'en est fascinant. Tous, absolument tous les bouquins de ce genre sur lequel j'ai fait une offre ont été achetés par des chaînes de télé... et des fois ce sont des deals hallucinant.
GD
Re: Albin Michel Imaginaire
Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :M a écrit : Où en êtes vous du numérique ?
On travaille sur un hypothèse 50-60% du papier, en fait le prix en 0,99 au-dessus de 50% du papier (aucun contrat ne me permet de fixer un prix moindre et j'ai même un contrat à 70% du prix du papier, car le roman vient d'un groupe qui n'accepte pour le moment aucune discussion sur le prix des fichiers) et une solution alternative aux DRM. Alexis Esmenard a donné son accord de principe, mais j'attends une validation plus globale du dispositif. Surtout qu'il va nécessiter un peu de pédagogie.
GD
Merci pour ces précisions encourageantes. Ce qui fait des livres numériques à 15 euros pour les gros livres traduits de 600/700 pages et entre 13 et 14 pour les un peu moins gros. Ca me semble raisonnable. Croisons les doigts !
- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
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Re: Albin Michel Imaginaire
Olivier Girard a écrit :Quant à ce que je voulais dire sur les auteurs français, c'est que je pense qu'ils ont une vraie carte à jouer.
Oui, dès aujourd'hui, et sans doute encore plus quand la levure va retomber au fond du verre.
Je reçois beaucoup de manuscrits, vraiment beaucoup, mais c'est surtout de la fantasy.
Et c'est malheureusement des projets qui manquent d'ambition à 98%.
J'ai reçu le premier volume d'une trilogie de fantasy qui faisait 300 000 signes ; j'ai gentiment fait remarquer à l'auteure que trois volumes de 300 000 signes ça s'appelle un roman en trois parties.
Les gens qui envoient des manuscrits, c'est pas un reproche, c'est une aimable constatation, ils ne connaissent rien à l'édition, au marché, à la façon dont tout ça fonctionne.
Je pense que si tu veux faire fortune aujourd'hui dans l'édition, il faut créer une société de coaching d'auteurs ;-)
GD
Re: Albin Michel Imaginaire
:0)
300000 en tout ou par volume ?
Hyperborée & Poséidonis qui fait seulement 300 pages contient un peu mois de 90 000 mots soit 450 000 signes.
300000 en tout ou par volume ?
Hyperborée & Poséidonis qui fait seulement 300 pages contient un peu mois de 90 000 mots soit 450 000 signes.
The Moon landing was an inside job. All the evidence is inside.
Re: Albin Michel Imaginaire
Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :Les gens qui envoient des manuscrits, c'est pas un reproche, c'est une aimable constatation, ils ne connaissent rien à l'édition, au marché, à la façon dont tout ça fonctionne.
Je pense que si tu veux faire fortune aujourd'hui dans l'édition, il faut créer une société de coaching d'auteurs ;-)
Après, est-ce qu'on a vraiment envie que le seul endroit de la chaîne de production qui ne soit pas déjà soumis au marché se formate en ce sens ? Plus de livre malins, rentables, pensés pour la commercialisation, ça fait plaisir à qui ?
(Mais, cyniquement, je pense bien sûr que tu as raison. Taper les bonnes cases éditoriales est certainement plus rentable qu'essayer d'écrire de bons bouquins.)
- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
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Re: Albin Michel Imaginaire
Léo Henry a écrit :Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :Les gens qui envoient des manuscrits, c'est pas un reproche, c'est une aimable constatation, ils ne connaissent rien à l'édition, au marché, à la façon dont tout ça fonctionne.
Je pense que si tu veux faire fortune aujourd'hui dans l'édition, il faut créer une société de coaching d'auteurs ;-)
Après, est-ce qu'on a vraiment envie que le seul endroit de la chaîne de production qui ne soit pas déjà soumis au marché se formate en ce sens ? Plus de livre malins, rentables, pensés pour la commercialisation, ça fait plaisir à qui ?
(Mais, cyniquement, je pense bien sûr que tu as raison. Taper les bonnes cases éditoriales est certainement plus rentable qu'essayer d'écrire de bons bouquins.)
En fait je me suis mal exprimé, je jugeais pas le fonds (original, pas original, commercial pas commercial), je juge la forme de ce que je reçois. Des textes de 80 pages considérés comme des romans, des premier tomes de trilogie qui font 250 000 signes, etc. Sans même entrer dans le texte, on voit que les auteurs ne s'y connaissent pas en calibrage, en marché, etc.
Après ce que tu sous-entends : des livres "calibrés" pour un certain public, si je cherchais ça je n'aurais jamais publié Anamnèse de Lady Star, Pornarina, Le Vaisseau ardent ou un space opera inspiré de Leibniz et Corneille. La force de l'auteur français c'est sa liberté absolue, ses projets ne sont pas plombés par un coût de traduction, donc on peut prendre un risque sur à peu près n'importe quel genre tant que les à-valoir restent connectés aux réalités du marché...
Je poursuis ma réflexion : autant il est compliqué d'investir sur la traduction d'une trilogie de fantasy dont l'originalité serait la valeur cardinale, autant il est facile de pousser un livre de langue française très original, parce que l'originalité va vite prendre le pas sur le risque financier.
GD
Re: Albin Michel Imaginaire
Mais alors pourquoi les auteurs français ne se lâchent pas? C est dommage car ton discours laisse clairement entendre que si tu tombes sur de l original tu prendras le risque.
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- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
- Grand Ancien
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Re: Albin Michel Imaginaire
M a écrit :Mais alors pourquoi les auteurs français ne se lâchent pas? C est dommage car ton discours laisse clairement entendre que si tu tombes sur de l original tu prendras le risque.
Mais y'en a plein qui se lâchent ! Ils ont juste déjà un éditeur...
GD
Re: Albin Michel Imaginaire
Oui mais je pensais à des nouveaux.
Romain Lucazeau que tu as pris le risque de publier pour son premier roman sera peut être plus enclin à te suivre qu’à rester chez Denoel. Sauf si il a un contrat en poche.
Après c est sûr que si ce que tu reçois c est une enieme tolkiennerie/trône de ferrerie etc... ça aide pas.
Romain Lucazeau que tu as pris le risque de publier pour son premier roman sera peut être plus enclin à te suivre qu’à rester chez Denoel. Sauf si il a un contrat en poche.
Après c est sûr que si ce que tu reçois c est une enieme tolkiennerie/trône de ferrerie etc... ça aide pas.
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