T. Di R. a écrit :Je comprends ce que tu veux dire, Gino, mais on ne doit pas lire les mêmes articles de presse concernant la bérézina de l'industrie du disque.
Ouais enfin faut faire le tri aussi. En France, plus on pleure plus on récupère de sous. Pour le moment, y a pas eu des masses de faillites non plus.
Et je continue à dire que les Majors ont elles-mêmes savonner leur planche en persistant à vouloir tondre le consommateur quand elles auraient dû s'adapter.
L'offre légale s'est développée bien moins vite que l'offre pirate, et elle était pourrie (problème de compatibilité, etc...)
Ils ont poussé les gens dans les bras du téléchargement et ce n'est pas en faisant des offres intéressantes après (c'est à dire une fois que les gens avaient pris leurs habitudes et aussi après s'être fait une super mauvaise image*) qu'ils pouvaient les récupérer.
Face à la gratuité (économique: style journaux gratuits, ou illégale), rien ne peut rivaliser. J'en sais quelque chose. Je travaille dans un quotidien régional. A Lyon, où le gratuit a pris toute la place, c'est fini. Quasi plus aucune vente du titre. C'est irréversible. Et même si le journal baissait son prix de vente (ce qu'il ne peut pas faire), ça n'y changerait rien.
Sauf que les journaux gratuits sont légaux. Pas le piratage. Pas de risque de virus, pas de risque de "se faire prendre", pas de mauvaise conscience...
Et le rapport entre un lecteur et son journal (qui est surtout vu comme utilitaire) et un auteur de roman (avec qui on partage une certaine "intimité") n'est pas le même. On n'organise pas de séance de dédicace pour les journaux. Un lecteur "aime" l'auteur qui le fait rêver. Je pense que s'il peut payer un prix juste pour ses livres, la majorité le fera.
*Au passage, il faut se méfier des pétitions qui tendraient à faire passer les maisons d'édition pour des sales escrocs. Personnellement, en tant que lectrice, j'aurais beaucoup de mal à "voler" un auteur que j'aime. Mais si on me donne l'impression que mon argent va dans les poches des éditeurs au lieu de rétribuer mon auteur, j'aurai beaucoup moins de remords.
Je comprends qu'on veuille défendre ses droits. Mais salir l'image des éditeurs revient aussi à se tirer une balle dans le pied.