H.P. Lovecraft, l'intégrale prestige Mnémos/Ulule

[Daodi]

C'est entre autres pour ça que je pense qu'on se fiche un peu du monde (et carrément des libraires) en proposant en financement participatif un projet assuré de remporter un succès. Ça me parait plus une opportunité pour l'éditeur de s'assurer de conserver les 55% du prix qui finissent normalement chez le libraire, le diffuseur et le distributeur, sur un truc vendu cher et qui va avoir du succès. Avec le petit bonus de faire en plus payer les frais de port en supplément.

Alors je crois que le souvent les éditions "bibliophiles" d'un auteur classique et connu sont réalisé par souscription. Alors OK c'est pas vraiment de la bibliophile mais ca s'en approche un peu. Dans le sens ou la proposition c'est une édition "la plus belle possible" d'une oeuvre déjà largement disponible ailleurs et en librairie notamment.

https://bibliophilie.blogspot.fr/2007/0 ... -18me.html

[Le chien critique]

Je suis plus que dubitatif sur ces ululeries. Quand je voie les différents paliers, je me dis que nous sommes proche du foutage de gueule. Comment envisager de publier une intégrale sans cahier critiques conséquents, notamment sur cet auteur à la vision politique pour le moins ambiguë. Faire payer 5 000 euros pour avoir un article me fait rire jaune, la revue Bifrost devrait augmenter sacrément ses tarifs de vente en nous offrant des dossiers critiques...
Sans parler de l'intitulé "Lovecraft, l'intégrale prestige" qui dans son palier à 120 000€ nous offre des textes qui ne faisaient pas partis initialement de l'intégrale !
Je ne suis pas au fait des coûts d'édition, mais j'ai l'impression que nous sommes en pleine fumisterie. J'aimerai connaitre précisément les lignes budgétaires et savoir à quoi servira l'argent résiduel.

Le dernier projet Ulule dont j'ai eu connaissance, Nnedi Okorafor - Kabu Kabu, m'avait déjà interpellé sur le contenu du projet. Je paye pour quoi ? Pour faire plaisir à l'éditeur ? Pour un bouquin ? Pour une revue ?
Bref, j'ai l'impression que ces financements participatifs glissent doucement vers la pompe à fric.

[Herbefol]

Bref, j'ai l'impression que ces financements participatifs glissent doucement vers la pompe à fric.

J'en suis joyeusement convaincu dans un certain nombre de cas.
Et j'ajouterai que les financements à de tel niveau peuvent aussi constituer une bonne corde pour se pendre, si les gestionnaire de la boite laisse un peu trop partir la tonne de trésorerie qui leur tombe dans les mains.

[Lutin]

Je suis plus que dubitatif sur ces ululeries. Quand je voie les différents paliers, je me dis que nous sommes proche du foutage de gueule. Comment envisager de publier une intégrale sans cahier critiques conséquents, notamment sur cet auteur à la vision politique pour le moins ambiguë. Faire payer 5 000 euros pour avoir un article me fait rire jaune, la revue Bifrost devrait augmenter sacrément ses tarifs de vente en nous offrant des dossiers critiques...
Sans parler de l'intitulé "Lovecraft, l'intégrale prestige" qui dans son palier à 120 000€ nous offre des textes qui ne faisaient pas partis initialement de l'intégrale !
Je ne suis pas au fait des coûts d'édition, mais j'ai l'impression que nous sommes en pleine fumisterie. J'aimerai connaitre précisément les lignes budgétaires et savoir à quoi servira l'argent résiduel.

Le dernier projet Ulule dont j'ai eu connaissance, Nnedi Okorafor - Kabu Kabu, m'avait déjà interpellé sur le contenu du projet. Je paye pour quoi ? Pour faire plaisir à l'éditeur ? Pour un bouquin ? Pour une revue ?
Bref, j'ai l'impression que ces financements participatifs glissent doucement vers la pompe à fric.

Je me demande si par "intégrale", ils comptent insérer aussi ses textes les plus "personnels", dirons-nous (comme On The creation of the niggers" ?...

Je penche pour un vaste enfumage des "cthululus" de lait avec un ouvrage qui a déjà un public acquis. Ce sera sans moi, ça c'est certain.

Ah, et je préfère Poe.

[Rémi]

Bonjour !

Un financement participatif pour des textes libres de droit ?
Si l'éditeur se prémunit grâce à l'argent des autres de tout risque financier, pour un texte sur lequel il n'y aura pas de travail éditorial de réécriture ou d'établissement du texte;

Alors, à quoi sert un éditeur ?

J'ai un peu de mal avec le financement participatif à tout-va... Bref, j'abonde avec grand plaisir à ce qui est dit juste au dessus.

C'est une mauvaise habitude qui contribue sérieusement à entamer et à discréditer le rôle et le travail de l'éditeur.


Amicalement

Rémi
Librairie La Fabrique
Bar-le-Duc

[W]

Alors, à quoi sert un éditeur ?

Il y a tout de même de nouvelles traductions.

Et l'investissement en termes de couts de fabrication doit être élevé (je serai d'ailleurs curieux de le connaitre, Mnémos se garde bien de communiquer sur le budget).

A part ça, je partage l'agacement (même si j'ai honteusement profité de l'affaire...).

[Herbefol]

Il y a tout de même de nouvelles traductions.

Soit dit en passant, tout n'est pas retraduit exprès pour cette édition puisque Mnémos a déjà publié deux volumes retraduits par Camus.

[Pyjam]

Moi je suis plutôt scandalisé par les propos que je lis ici.

Je ne vais pas bouder mon plaisir. Je serai très heureux d'avoir les textes de Lovecraft bien traduits, dans une belle édition. Et j'espère que nombreux seront ceux qui penseront comme moi et profiteront de l'opportunité.

Si un éditeur s'en met plein les poches au passage, tant mieux pour lui. Combien des projets foirés pour un qui réussit ? Et je ne pense pas que Mnémos soit de ces éditeurs qui touchent scandaleusement de larges subventions et vendent leurs titres numériques au prix le plus fort.

Si des gens pensent que c'est un projet sans risque, eh bien ils n'avaient qu'à l'entreprendre avant.

[Biro]

Je pense la même chose que Pyjam, je m'explique : j'ai lu L'affaire Charles Dexter Ward en édition de poche appartenant à mon grand frère quand j'étais petit et le livre est toujours dans sa bibliothèque à 600 km de chez moi. Je possède un recueil de nouvelles en poche aussi que j'ai lu il y a des années.
Pour 70 € (svp Mnémos, offrez les frais de port), je vais obtenir 5 livres, grand format, en couleurs, illustrés, et leur contrepartie numérique.
Faut vraiment être de mauvaise foi pour y voir un calcul de la part de l'éditeur (Après, ceux qui veulent mettre plus pour avoir des gadgets ou leur nom à l'intérieur, c'est leur problème).

En fait... vous n'êtes que des jaloux ;-p

[W]

Moi je suis plutôt scandalisé par les propos que je lis ici.

C'est vrai, il faut penser au pauvre petit éditeur...

Je note que le projet de retraduction des œuvres complètes pouvait très certainement se réaliser en auto-financement, puisque deux volumes avaient déjà été produits dans ces conditions et s'étaient semble-t-il vendus très correctement.

Je constate par ailleurs que les libraires se font bien avoir, puisque à l'heure actuelle les ventes de plus de 1800 exemplaires d'un produit dont le prix sera au minimum de 70€ leur échappent.
Et au passage, mnémos récupère 100% de ce prix de vente, alors qu'il n'en aurait eu qu'un tiers en suivant la filière "classique".

La plus-value de l'opération (outre le renflouement des caisses de mnémos) ?
Une jolie édition, mais qui aurait peut-être pu être produite dans d'autres conditions.

Je pense qu'il y a plein d'éditeurs qui pensent que c'est sans risque, mais que ce n'est pas un "projet" selon leur éthique.