Voilà, ça y est, tu es sorti de là. Te voilà en sécurité. Tu m'as fait peur, tu sais. Je ne sais pas ce qui t'a pris. On dirait que tu ne réalises pas bien le monde dans lequel nous vivons. C'est pas ce décor de science-fiction commun à ces livres que tu dévores à temps perdu, tu sais ? À douze ans, on devrait être un peu plus attentif aux gens, à la société et à toutes ces choses. Ne crois pas qu'on devient adulte comme ça, du jour au lendemain, en claquant des doigts, simplement parce que tu as l'âge requis pour.
C'est un long processus qui devrait avoir déjà commencé chez toi. Un apprentissage progressif, qui se fait aussi bien à l'école que dans la rue... Oui, à la maison aussi. Or il y a tout lieu de penser que tu es loin d'avoir seulement commencé à prendre conscience que nous n'agissons pas quand et comme nous le voulons, que nous vivons parmi d'autres personnes qu'il convient de respecter ainsi que l'environnement que nous partageons avec eux. Je me souviens de t'avoir déjà fait cette réflexion quand tu m'as appelé de l'autre bout de la rue, comme s'il n'y avait que toi et moi et que les riverains comme les passants étaient obligés de supporter tes cris. On dirait que la leçon n'a pas encore porté. C'est pas prudent, tu sais ? Tu me fais peur, parfois, parce que je ne serai pas toujours là pour te tirer des ennuis. Ou alors tu nous en auras causé aussi, à ta mère et moi.
A lire sur le blog C(h)oeurs de Citoyens :
http://choeurs-de-citoyens.svetambre.or ... aude-Ecken