Farfadet a écrit :Ça sent le gros razzie l'année prochaine.
Les Razzies visent plus la bêtise ou l'incompétence que la provocation politiquement
incorrecte, il me semble.
Yal est peut-être en colère — au vu des chiffres qu'il donne, ça peut se
comprendre — mais il n'a rien de bête ; et le précédent "droit du serf" a fait
suffisamment de bruit pour qu'on lui laisse au moins le bénéfice du doute sur
sa compétence d'empêcheur d'exploiter en rond...
thomasday a écrit : l'effet pervers du truc est simple : si ce modèle économique "s'installe", les autres,
à défaut de s'effondrer, vont beaucoup souffrir. Si ce modèle se généralise, c'est le chômage
pour un sacré paquet de gens.
C'est sûr, mais l'argument ne peut pas être à sens unique. As-tu souvent vu des libraires
(ou
a fortiori des bibliothécaires, ou des profs prompts à la photocopie) signer pour limiter
leurs propres moyens au motif que beaucoup d'auteurs "souffraient" du modèle dominant ?
S'ils sont prompts à protester "nous aussi, on crève la dalle", quelle proportion accepte
durablement un revenu de 11 000 euros par an ? (et Yal n'est pas le premier venu !)
Inversement, et même en se limitant aux "pros" de bonne tenue littéraire, quelle proportion
d'auteurs ont-ils, du seul fait de leur plume, un revenu équivalent à celui d'un simple
vendeur en librairie ?
Pour moi, le débat actuel fait ressortir ce qu'on savait depuis longtemps : le modèle
actuel protège tout le monde, sauf les créateurs. Je trouve assez sain qu'ils se rebiffent,
même si je n'attend pas grand chose non plus de l'anarchie autoéditoriale et autogestionnaire...