Selon le SLF, les éditeurs n’ont pas suffisamment modifié leurs prix pour compenser l’impact de la hausse de TVA sur les marges et la valorisation des stocks des libraires.
Jeudi 5 avril, moins d’une semaine après l’entrée en vigueur de la nouvelle TVA, le Syndicat national de la librairie (SLF) a publié un communiqué dressant un premier bilan inquiétant sur les nouvelles grilles tarifaires des éditeurs censées amortir l’impact négatif de la hausse fiscale chez les libraires.
Le SLF estime que « la moitié des éditeurs français au moins, soit 2000 à 2500 éditeurs de petite taille, n’ont modifié aucun de leurs prix. Cette situation pénalise tout particulièrement les libraires qui constituent le circuit de vente disposant du fonds le plus important. Il est regrettable qu’une action de sensibilisation des éditeurs de petite taille aux enjeux de la hausse de la TVA, pour les libraires comme pour eux-mêmes, n’ait pas été conduite. »?Mais surtout il dénonce l’attitude de « plusieurs dizaines d’éditeurs de taille significative qui ont refusé, en toute connaissance de cause, de modifier leurs prix ou les ont augmentés trop faiblement pour en neutraliser l’effet en librairie » et il les invite à revoir leur polititique tarifaire au plus vite.
Ces augmentations de prix « sont d’un niveau moyen »
Reconnaissant que pour la majorité des éditeurs de taille importante « le report de trois mois de l’application de la hausse de la TVA a permis de les convaincre de répercuter la hausse de la TVA sur leurs prix de vente afin de ne pas pénaliser financièrement les libraires » et de « limiter leurs pertes de marge et de valeur de stock », le SLF considère que ces augmentations de prix « sont d’un niveau moyen qui permet de couvrir à peine plus que la hausse de la TVA. Cela signifie que les nouveaux prix des livres ne tiennent pas compte, dans la plupart des cas, de l’inflation qui va pourtant affecter les charges des libraires. »
S’il estime que « le pire a pu être évité », le SLF rappelle les « problèmes économiques structurels de la librairie » et interpelle l’interprofession sur l’urgence qu’il y a à « apporter des solutions innovantes et fortes » face à ces difficultés, notamment en s’appuyant sur « la base des propositions de la mission sur l’avenir de la librairie ».
Source : Livres Hebdo