Les Arènes créent leur propre diffusion

[Olivier Girard]

C’est assez rare pour être signalée, la diffusion / distribution étant généralement en France l’apanage des grands groupes : les éditions les Arènes, créées il y a quinze ans par Laurent Beccaria (et toujours dirigées par lui), maison indépendante notamment éditrice des revues XXI et 6 mois (mais aussi, par exemple, de la bio de Druillet qui vient de paraître) lancent leur propre filiale de diffusion, Rue Jacob Diffusion, qui commercialisera à partir du 1er juillet 2014 le catalogue des marques de la maison. Soit une force commerciale constituée de cinq représentants exclusifs. Les Arènes quitteront de fait à cette date leur actuel diffuseur, le CDE (propriété du groupe Madrigall, le même que celui du Bélial’ et de Bifrost), mais aussi leur distributeur, la Sodis (lui aussi, propriété de Madrigall, et là encore, le même que le notre), au profit d’Hachette.
Je rappelle au passage que la diffusion, c’est l’équipe commerciale qui visite les points de ventes pour le compte des éditeurs afin de présenter aux libraires les nouveautés et de prendre leurs commandes. Quant à la distribution, c’est le lieu où sont stockés les livres. Les commandes notées par le diffuseur arrivent chez le distributeur. Ce dernier expédie les livres aux libraires, gère les retours (invendus) et la facturation. Diffusion et distribution représentent un enjeu éminemment stratégique pour toute la chaîne du livre.
Les Arènes « pèsent » un CA de 16,4 millions d’euros et publient environ 50 titres par an (vraiment très peu au regard du CA généré, ce qui signifie que la marge opérationnelle des Arènes est considérable).
A l’occasion de ce changement de diffusion, Les Arènes vont racheter les 20 % de participation que possédait Madrigall (Hachette possédera pour sa part 10 % du capital de Rue Jacob diffusion).