Un petit débat intéressant sur une question souvent évoquée sur le forum :
http://www.france-info.com/chroniques-d ... 36-39.html
Les intervenants y abordent aussi la question du livre numérique.
Les livres sont-ils trop chers ?
Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Je vais donner une bonne réponse de Normand : "Oui et non".
"Sauvez un arbre, mangez un castor"
Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Ce que je constate à entendre Eyrolles et Martinière c'est que les "éditeurs" ne connaissent pas les prix auxquels ont vend les livres. :P
15 € le prix d'un grand format, quelle blague !
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L'affaire Herbefol
Au sommaire : La pointe d'argent de Cook, Black Man de Morgan, Navigator de Baxter, Cheval de Troie de Wells & The Labyrinth Index de Stross.
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Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Il parle d'une moyenne (officielle). Je pense juste que c'est un peu comme les chiffres du chômage, on prend ceux qui arrangent l'interlocuteur. Si on fait la moyenne de tous les livres, on doit arriver par là. Mais c'est sûr qu'une pièce de Racine en poche, ça fait sacrément baisser la moyenne.
Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Farfadet a écrit :Je vais donner une bonne réponse de Normand : "Oui et non".
Voire :"ça dépend pour quels livres"...
Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Isa a écrit :Il parle d'une moyenne (officielle). Je pense juste que c'est un peu comme les chiffres du chômage, on prend ceux qui arrangent l'interlocuteur. Si on fait la moyenne de tous les livres, on doit arriver par là. Mais c'est sûr qu'une pièce de Racine en poche, ça fait sacrément baisser la moyenne.
Non, pour les 15 €, Martinière parle bien d'un grand format.
Le prix moyen que cite Eyrolles tout confondu c'est 14 € si je ne m'abuse.
Bref, sur la question de la relation entre le prix et l'acte d'achat, ou pas, du client, le libraire est tout de même infiniment mieux placé (et donc crédible).
L'affaire Herbefol
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Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Herbefol a écrit :Isa a écrit :Il parle d'une moyenne (officielle). Je pense juste que c'est un peu comme les chiffres du chômage, on prend ceux qui arrangent l'interlocuteur. Si on fait la moyenne de tous les livres, on doit arriver par là. Mais c'est sûr qu'une pièce de Racine en poche, ça fait sacrément baisser la moyenne.
Non, pour les 15 €, Martinière parle bien d'un grand format.
Le prix moyen que cite Eyrolles tout confondu c'est 14 € si je ne m'abuse.
Bref, sur la question de la relation entre le prix et l'acte d'achat, ou pas, du client, le libraire est tout de même infiniment mieux placé (et donc crédible).
Ah oui. Je croyais que tu faisais allusion aux propos d'Eyrolles, en effet. De toute façon, ça reste un peu pareil pour moi, une moyenne, ça ne veut vraiment pas dire grand-chose. Les livres sont chers, c'est un fait. Pas assez pour assurer confortablement la rémunération de tous les acteurs. Trop pour que le lecteur choisisse de les acheter (je dis bien "choisisse" parce que le lecteur a plus de moyens aujourd'hui qu'il y a 40 ans, seulement il fait des choix différents... essentiellement parce qu'on lui propose d'autres choses dans lesquelles dépenser son argent).
On en revient surtout à ce problème. Les éditeurs insistent sur le fait que le prix du livre a peu augmenté par rapport au pouvoir d'achat des consommateurs, mais il y a de plus en plus de choses que les gens trouvent normales d'avoir. La société a créé des besoins (comme le portable) et le livre n'en fait pas partie. Du coup, la part de budget que les consommateurs sont prêts à lui accorder est de plus en plus faible. Pour suivre la tendance, il ne faudrait pas seulement que les livres n'augmentent pas, il faudrait qu'ils diminuent. Et le libraire lui-même prenant 35%, je ne sais pas où il pense qu'on peut faire une coupe dans le reste.
Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Isa a écrit :On en revient surtout à ce problème. Les éditeurs insistent sur le fait que le prix du livre a peu augmenté par rapport au pouvoir d'achat des consommateurs, mais il y a de plus en plus de choses que les gens trouvent normales d'avoir.
Mouais, le "peu d'augmentation" je demande à voir.
A la fin de l'ère du franc peu de livres de poche dépassaient les 50 FF, soit 7, 62 €. Aujourd'hui c'est le contraire, on a du mal à trouver des livres qui fassent moins. Et je ne parle pas des poches dont le prix dépasse les 10 €...
L'affaire Herbefol
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Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Je pense qu'à l'échelle de toutes les augmentations, celle-ci n'est pas très importante. Dans la vente de livres, il faut compter les frais d'acheminement (qui ont augmenté à l'échelle de l'essence, c'est-à-dire beaucoup), le prix de l'imprimeur, des matières premières, les salaires, même l'électricité qui fait partie des frais de fonctionnement de toute entreprise. Une fois que tu as pris tout ça, si tu reportes l'augmentation du livre à l'inflation générale, à mon avis, il n'a pas (ou peu) augmenté.
Re: Les livres sont-ils trop chers ?
Je trouve qu'il y a là-dedans une confusion entre "livre" et "lecture". Est-ce qu'un film coûte trop cher ? Peut-être, mais il y a plusieurs façon d'y accéder, au cinéma, en DVD, à la télé payante ou gratos. Voir un film n'est donc pas une question d'argent, mais de choix (attendre ou pas, payer ou pas...). De toute façon, l'offre est telle qu'on ne peut pas tout voir.
Pour la lecture, c'est la même chose.
Le livre est peut-être trop ou pas assez cher, mais la lecture peut être gratuite, ou presque (bibliothèque, prêt entre personnes...). On peut attendre ou pas que les nouveautés n'en soient plus, payer ou emprunter... Le libraire de Franc Info a raison : les gens lisent moins, pas pour une simple question d'argent mais pour une question de choix ou d'affectation de son temps, contre l'ordinateur, la télé, les jeux...
Si on se concentre sur le livre (et non la lecture), je le trouve trop cher en tant que produit de consommation de masse ou d'impulsion (on achète, on lit, on jette) et pas assez en tant qu'objet artistique ou culturel.
J'avais développé l'idée (dans un silence assourdissant) ici, et pour résumer je pense vraiment qu'il y a une piste de développement pour un produit livre beaucoup plus cher (100 €) adossé à un mode de production physique (objet d'une qualité exceptionnelle) ou économique (souscription préalable, tirage limité) et un mode d'utilisation (communauté de lecteurs) qui justifient et équilibrent ce prix en exploitant toutes les ressources de communication actuelles. Ce qu'on pourrait faire aussi pour l'automobile, par exemple, consistant à mettre un livre à disposition d'une communauté d'acheteurs/lecteurs, sans qu'une personne précise soit seule propriétaire.
Ce type de modèle économique n'est pas révolutionnaire, mais va contre deux pratiques bien ancrées, le "lire vite en se foutant du support" et le "acquérir le livre pour l'objet à garder, voire montrer". Mais l'apparition du numérique va peut-être, paradoxalement, permettre de creuser cette voie.
Pour la lecture, c'est la même chose.
Le livre est peut-être trop ou pas assez cher, mais la lecture peut être gratuite, ou presque (bibliothèque, prêt entre personnes...). On peut attendre ou pas que les nouveautés n'en soient plus, payer ou emprunter... Le libraire de Franc Info a raison : les gens lisent moins, pas pour une simple question d'argent mais pour une question de choix ou d'affectation de son temps, contre l'ordinateur, la télé, les jeux...
Si on se concentre sur le livre (et non la lecture), je le trouve trop cher en tant que produit de consommation de masse ou d'impulsion (on achète, on lit, on jette) et pas assez en tant qu'objet artistique ou culturel.
J'avais développé l'idée (dans un silence assourdissant) ici, et pour résumer je pense vraiment qu'il y a une piste de développement pour un produit livre beaucoup plus cher (100 €) adossé à un mode de production physique (objet d'une qualité exceptionnelle) ou économique (souscription préalable, tirage limité) et un mode d'utilisation (communauté de lecteurs) qui justifient et équilibrent ce prix en exploitant toutes les ressources de communication actuelles. Ce qu'on pourrait faire aussi pour l'automobile, par exemple, consistant à mettre un livre à disposition d'une communauté d'acheteurs/lecteurs, sans qu'une personne précise soit seule propriétaire.
Ce type de modèle économique n'est pas révolutionnaire, mais va contre deux pratiques bien ancrées, le "lire vite en se foutant du support" et le "acquérir le livre pour l'objet à garder, voire montrer". Mais l'apparition du numérique va peut-être, paradoxalement, permettre de creuser cette voie.
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
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