M a écrit :Tu parles d'un tiers à l'acceptation, mais est-ce qu'il arrive qu'un éditeur refuse finalement le manuscrit, malgré le paiement des deux autres tiers ?
Ca ne m'est jamais arrivé. En général, le contrat prévoit ce cas de figure.
Il est souvent stipulé que, si l'éditeur n'est pas satisfait de la traduction, il peut me demander de la réviser (en me communiquant ses critiques) sans rémunération supplémentaire, ou carrément la faire réviser par un tiers, le coût de ce travail étant alors défalqué de mon troisième tiers.
Ca, ça m'est arrivé il y a longtemps, quand je débutais, et j'ai été mis devant le fait accompli par l'éditeur, qui m'a demandé d'incorporer à ma disquette (c'était pendant la préhistoire) les corrections déjà effectuées par une jeune traductrice. Comme la même mésaventure arrivait en même temps à un mien collègue et ami, on a comparé nos notes. En ce qui me concerne, les corrections se divisaient en trois catégories d'égale importance en quantité:
1) des erreurs que j'avais effectivement commises et qui étaient corrigées (on m'avait demandé de travailler vite-vite pour me faire ensuite lanterner pendant des mois);
2) des choses exactes remplacées par des erreurs;
3) des changements arbitraires (chaussure devenant soulier, par exemple).
Mon estimé collègue a choisi de se battre et a perdu beaucoup de temps. J'ai serré les dents et fait ce qu'on me disait, mais demandé à ce que la trad soit signée d'un pseudonyme.
L'histoire finit bien: quelques années plus tard, la jeune traductrice suscitée, s'étant rendu compte du sale rôle qu'on lui avait fait jouer, est venue me présenter ses excuses et on est devenus amis.
Et la collection pour laquelle mon estimé collègue et moi-même avions réalisé en tout trois traduction s'est arrêtée au troisième volume.
JDB
[Alerte modérateur: peut-être faudrait-il créer un nouveau fil, genre "La cuisine des traducteurs" pour éviter de polluer celui-ci.]