Messagepar Patrice2 » 12 juin 2020 à 15:51
Salut,
Hop, déterrage de fil.
J'ai enfin lu L'Espace de la Révélation, et ma foi, je rejoins l'avis de Gutboy à 100%.
Je ne sais pas si c'est la traduction, mais le style est réduit à rien, il est juste efficace, et encore. Le traducteur semble avoir oublié l'existence de dictionnaires des synonymes, et certains passages sont absolument affreux.
Le space opera, c'est des vaisseaux et des canons. Très bien, Reynolds, lui, il va faire des canons gigantesques, et des vaisseaux gigantesques. Mais ça ne sert à rien: ils sont de toute façon moins de dix à bord.
Le technoblabla, notamment dans les derniers pages, est plus compréhensible et littéraire dans n'importe quel épisode de Star Trek que dans ce roman.
Les personnages ont des noms, et heureusement qu'ils ont ça tant leur psychologie se limite à peu de chose. En général, ils sont tous calqués sur le modèle "Bouh je suis un coriace super balèze qui a un secret et qui fait la gueule". Il n'y a guère que Sylveste qui échappe à ça. Mais il n'en est pas plus subtil pour autant.
Il y a une palanquée de scènes (oui scènes: ce ne sont pas des chapitres, vu que c'est découpé comme un film ou un épisode de série), qui sont totalement inutiles, et l'ensemble du roman aurait pu tenir en 400/500 pages au lieu de 800.
Et puis, pour chipoter, comme le blabla scientifique y est aussi clair qu'une prophétie de Nostradamus, je me rabats sur du pinaillage de vocabulaire: Ilia Volyova est censée être un personnage d'origine russe. Sauf qu'Ilia en russe n'est pas un prénom féminin. Ensuite on nous dit que de temps en temps elle parle en russe. Le seul mot qui apparaît, cependant, est "svinoï", utilisé comme injure ou exclamation. Le seul est unique, quand le russe est aussi riche en injures que le français.
De plus, "svinoï", ça veut dire "de porc", "porcin". Si elle voulait traiter quelqu'un de porc, elle aurait dû dire "svinya" ("svin'ja").
Bref, si le traducteur a oublié son dictionnaire de synonyme, Reynolds, lui, a oublié de consulter un copain russophone avant d'écrire ça.
Tout ça pour dire que je suis un rien grognon à la fin de cette lecture poussive, et que ça me fait suer d'avoir acheté aussi les trois autres tomes.
A+
Patrice
Un tiers calva, un tiers cidre, un tiers purin et eau de mareLINGVA