La Nuit du faune, Romain Lucazeau

[Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire]

Un roman époustouflant et vertigineux

La Nuit du faune de Romain Lucazeau sur le site culturel Boojum, l'animal littéraire, une critique de Sylvain Bonnet

GD

[Heindrun]

Bonjour,

Je viens de le finir.
J'ai beaucoup aimé le début avec cette exploration du système solaire de la voie lactée et des civilisations y résidant. C'est en effet bluffant je voudrais bien être Polemas. La fin beaucoup moins avec ce Manichéisme primordiale et cette omniprésence de la déité.
Deux choses m'ont interpellées et je profite du forum pour avoir votre avis.
Les références de notre société actuelle dans le roman, comme par exemple le fait qu'Astrée lise "Max et les Maximonstre", comment l'expliquer (si ce n'est un clin d’œil de l'auteur) dans un roman d'un telle échelle temporelle ? Puisque le roman emprunte à la Hard SF l'humanité étant la première civilisation terrestre, comment Astrée qui en est la représentante de la 5em (j'ai piqué cette info de Apophis) peut elle en connaitre des détails si infimes ?
L'autre point c'est le retour du Faune, au réveille il retrouve Astrée puisque le voyage se fait par série de "copie" donc le Polémas qui reviens et une "copie" mais alors quid de l'original ?

[DNDM]

Bonjour,
Deux choses m'ont interpellées et je profite du forum pour avoir votre avis.
Les références de notre société actuelle dans le roman, comme par exemple le fait qu'Astrée lise "Max et les Maximonstre", comment l'expliquer (si ce n'est un clin d’œil de l'auteur) dans un roman d'un telle échelle temporelle ? Puisque le roman emprunte à la Hard SF l'humanité étant la première civilisation terrestre, comment Astrée qui en est la représentante de la 5em (j'ai piqué cette info de Apophis) peut elle en connaitre des détails si infimes ?
L'autre point c'est le retour du Faune, au réveille il retrouve Astrée puisque le voyage se fait par série de "copie" donc le Polémas qui reviens et une "copie" mais alors quid de l'original ?

Sauf erreur de ma part, Astrée est une humaine, et ce sont les humains qui sont la 5e race. Ca explique les références à notre culture (L'Astrée, Polemas, Max et les Maximonstres). Bon, il faut partir du principe que Max et les Maximonstres va devenir un classique intemporel au moins au même titre que L'Astrée, mais pourquoi pas.


Pour l'autre point, "l'original" n'a jamais quitté la terre, ce sont des copies et des copies de copies de copies qui se baladent dans l'univers, mais on ne nous raconte l'histoire que de la copie qui va le plus loin, pour faire simple. Et en revenant au point de départ, la copie et l'original fusionnent. C'est d'ailleurs pour cela qu'Astrée est jalouse: comme sa copie n'est pas revenue, pour elle cette nuit n'a été qu'une nuit de sommeil ordinaire, elle n'a aucun souvenir de ce que sa copie a vécu, Polemas doit le lui raconter.

[Apophis]

J'ai obtenu confirmation de l'auteur en personne qu'un des personnages est bien un humain, mais que ce n'est pas Astrée.

[Thomas_at_constellations]

J'ai obtenu confirmation de l'auteur en personne qu'un des personnages est bien un humain, mais que ce n'est pas Astrée.

Tell me more plz!!!

[FeydRautha]

Tell me more plz!!!

Relire le passage qui commence à la page 108. C'est assez clair.

[Thomas_at_constellations]

Tell me more plz!!!

Relire le passage qui commence à la page 108. C'est assez clair.

Ah, oui. C'est ce que j'avais comprit à ma première lecture. Ça ne m'avait pas plus choqué que ça, que ce peuple (dont je ne dirais pas le nom au cas où certain passerait ici avant d'avoir lu le livre) était une descendance du nôtre.

[Weirdaholic]

Bon, il faut partir du principe que Max et les Maximonstres va devenir un classique intemporel au moins au même titre que L'Astrée, mais pourquoi pas.

Ben le bouquin de Maurice Sendak (un auteur qui a également inspiré un célèbre film de Jim Henson avec David Bowie) est déjà un classique (toujours lu, alors que L'Astrée... mais ce n'est pas non plus la même longueur, j'avoue).

Je cite un article intéressant sur le sujet :

Si la « vraie » littérature est la littérature qui dérange, celle qui heurte les attendus anciens, alors, dans les années 1970-1980, Max et les maximonstres a joué au sein de la littérature de jeunesse le rôle qu’ont pu jouer en leur temps Madame Bovary, L’Éducation sentimentale ou La Recherche du temps perdu au sein de la littérature générale.

De mon point de vue, Romain Lucazeau n'est pas si hard SF que ça*, donc cette référence est surtout une façon de signaler au lecteur ou à la lectrice à quel type de récit s'attendre : une histoire avec des monstres, un voyage à l'autre bout du monde, un trajet initiatique vers une certaine maturité.



* par exemple, il n'aborde jamais ouvertement la question de comment les personnages arrivent à communiquer entre eux alors qu'ils viennent d'espaces-temps différents... et c'est délibéré, je pense.

[DNDM]

Bon, faudra que je relise la page 108 quand je remettrai la main sur le livre. ^^

par exemple, il n'aborde jamais ouvertement la question de comment les personnages arrivent à communiquer entre eux alors qu'ils viennent d'espaces-temps différents... et c'est délibéré, je pense.

De mémoire c'est rapidement évacué au tut début, quand Astrée rencontre Polemas. Il y a une pause après leur première échange vocal, le temps que les machines d'Astrée analysent ce que Polemas vient de dire et extrapolent tout son language à partir de là. Bref, on est sur des technologies tellement avancées que la traduction simultanée n'est absolument pas un problème.

[Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire]

Pour Babelio, La couverture de La nuit du Faune, illustration Anouck Faure / conception graphique Luc Doligez, fait partie des vingt-cinq plus belles couvertures de l'année.

GD