En juin, deux nouveaux titres paraîtront dans la collection Dyschroniques. En voici les 4e de couverture :
37° centigrades, de Lino Aldani
6 € - 96 pages - ISBN : 978-2-916952-94-9
En 1963, Lino Aldani imagine une société encadrée par la consommation de masse et le risque de la maladie.
« Je suis en règle… voici le thermomètre, les comprimés d’aspirine, les pastilles pour la toux... Ça, c’est la vitamine C ; voici la B-12, l’antiseptique, le leucoplast, la pommade ophtalmologique et l’étui d’antibiotique. J’ai tout ; vous ne pouvez pas me coller une amende. ». La journée commence mal pour Nicola Berti. Il est dans le collimateur de la CGM (Convention Générale Médicale) et risque le contrôle sanitaire. Et quand on sort des clous de l’État-hygiéniste, il vaut mieux être bien couvert. Car dans cette société, la santé, c’est tout... ou rien.
Il y a du 1984 et du Meilleur des mondes dans cette nouvelle de Lino Aldani. L’ombre de Kafka n’est pas loin non plus et, avec quelques années d’avance, on peut même y trouver l’humour noir et l’implacable paranoïa du futur Brazil de Terry Gilliam (1985).
Aldani nous donne sa vision effrayante de l’État providence, une société bureaucratique où la bonne santé, à force de prévention, est érigée en norme absolue, et où tomber malade ne vous donne aucun droit, sauf celui de mourir dans le mépris le plus total.
Lino Aldani (1926-2009) fut une grande figure de la science-fiction italienne, et plus largement du genre en Europe. Il est connu pour avoir écrit la première étude italienne sur la science-fiction avec La Fantascienza (1963). On lui doit également cinq romans, dont le magnifique Quand les racines (Présence du futur, 1978) et une cinquantaine de nouvelles (une bonne trentaine traduite en français). La European Science Fiction Society (ESFS) lui a remis un prix pour l’ensemble de sa carrière en 1989.
Où cours-tu mon adversaire ?, de Ben Bova
8 € - 128 pages - ISBN : 978-2-916952-93-2
En 1969, Ben Bova imagine une expédition pionnière où la quête de soi se mue en choc des civilisations.
Dans un futur lointain. Très lointain. L’équipage du Carl Sagan, vaisseau d’exploration terrien, sort de son sommeil artificiel. Perdus au milieu de la constellation du Grand chien, à des centaines de millions de kilomètres de Sirius, son étoile principale, ces hommes et ces femmes sont en quête de vérités. Ici, ils espèrent comprendre pourquoi, dans le système solaire qu'ils ont quitté, Titan, le monstrueux satellite de Saturne, abrite une machinerie non humaine, abandonnée, extraordinairement complexe et toujours en fonction. L’expédition en est là de son angoissant questionnement lorsqu’un signe de vie est détecté sur une petite planète apparemment inhospitalière. L’heure est venue d’affronter le passé de l’humanité.
Sous les dehors d’un récit d’aventures à la sauce ethnologique, la nouvelle de Ben Bova interroge quelques-uns des défauts majeurs de l’homme moderne. Son arrogance dominatrice, d’abord, à l’égard de communautés dites primitives ; son incapacité suicidaire à partager avec elles des racines et un destin communs ; sa volonté maladive de toute puissance au risque de se perdre. Pris entre une tribu maintenue à l’âge de pierre et la présence quasi divine de cette machinerie inquiétante sur Titan, l’équipage se retrouve peut-être finalement face à son propre avenir. Bien peu reluisant.
Ben – Benjamin William – Bova (né en 1932 à Philadelphie) est une figure importante de la SF américaine. Peu connu en France (4 nouvelles et 7 romans traduits), il est un des représentants les plus brillants de la Hard Science, courant de la science-fiction s’appuyant sur des données précises. Excellent vulgarisateur et conteur de talent, Bova fut également le directeur des revues Analog Science Fiction and Fact (1972-1978) et Omni (1978-1982). Son dernier roman (non traduit) – Farside – est sorti cette année.