Ceir a écrit : En tout cas ce qu'il faut, c'est trouvé un angle d'attaque accesible au plus jeune. Est-ce qu'on
cherche à poser des questions ? Est-ce qu'on fait plutôt de l'aventure ? Est-ce qu'on cherche
à parler sciences ?
Tu es bien meilleur connaisseur que moi du public de maternelle et de ses besoins. Au risque
de la cuistrerie donc, je suis tenté de dire qu'à cet âge-là, tout fait aventure et tout pose question :
pas vraiment besoin d'éveiller une curiosité déjà tous azimuts, sauf exception.
Ce qui est pour moi utile à ce stade, au-delà de la socialisation, c'est plutôt de poser les bases
d'un rapport au monde moins naïf et moins immédiat, dont le texte sera un vecteur essentiel
par la suite. Donc : de renforcer le goût de la lecture (même indirecte), et d'intégrer la différence
entre la réalité et la fiction, d'une part, la pensée d'autre part (l'anglais a la jolie expression
de "wishful thinking", à laquelle je ne connais pas d'équivalent français).
Il se trouve que, (un peu) plus grands, l'aptitude à manier ces distinctions conditionnera leur
maîtrise de la méthodologie scientifique de base. Pour moi, "parler science" aux tout-petits,
ou les y préparer, est donc plus ou moins équivalent à "s'adresser sans tricher à leur intelligence",
la question des contenus ne se posant que bien plus tard. (J'aime bien citer Léon Brillouin :
« La science commence lorsque le sens des mots est strictement délimité. »)