Va falloir que le groupe Albin Michel achète quelques titres de presse.
Concernant les autres médias, TV et Radio, cela à l'air d'être le calme plat, ce qui est le cas d'une grande majorité de la littérature en général. J'ai vu passé l'émission Mauvais Genres sur France Culture sur American Elsewhere et son auteur, y a-il eu d'autres retours sur les livres ou le lancement d'AMI ?
Anatèm, Neal Stephenson
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- Olivier Girard
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
"La presse c'est un combat." C'est clair. Et en ce qui concerne les genres, en tout cas au Bélial', ce combat est généralement perdu. Sans doute parce qu'on est pas assez nombreux. Qu'on n'a juste pas d'attaché de presse. Et que de fait, le relai, les relances, le suivi, on le fait mal (ou pas du tout).
Ceci dit, et ce prérequis posé, ça n'empêche pas les bouquins de se vendre. Parfois. Mais ce que je constate en plus de 22 années d'existence du Bélial', c'est qu'ici, la presse n'a JAMAIS été à l'initiative de quoique ce soit. Quand, sur tel ou tel bouquin/collection, il s'est passé un (petit) truc, la presse est toujours arrivée après. Jamais avant. Et rarement pendant. Pour nous, le bouche à oreille et la communauté SF (via les réseaux sociaux et Bifrost) a toujours été la principale mécanique de vente, voire la seule. Ce qui explique sans doute un certain plafond de verre qu'on a beaucoup de mal à franchir.
Sauf, car il y a une exception… et cette exception c'est "Parallaxe". Qui a beaucoup de presse. Et tout de suite. Or ici, on est plus dans la littérature, mais dans la vulgarisation. Et ça change tout (d'ailleurs, on arrive à faire traduire les "Parallaxe" dans d'autres langues, en russe bientôt, peut-être en coréen, et ça aussi c'est signifiant). En revanche, on a très peu d'échos de la part de la communauté (comme c'était le cas pour Faire des sciences avec Star Wars, par exemple).
Sinon, pour en revenir à la fiction, le premier des enjeux, je crois, c'est de convaincre la communauté. Il y a des bouquins dont on sait que d'emblée, ils cocheront beaucoup des cases requises. C'est le cas d'Anatèm, évidemment. D'abord un bon livre (c'est con, mais c'est quand même la base). Un auteur déjà très installé (et pas qu'un peu, merci Laffont, merci le LdP). Un bouquin plus ou moins culte. Réputé intraduisible. Avec une histoire éditoriale avant sa parution (l'édition avortée chez Brag). Et un livre exigeant car ambitieux (il y a une prime à l'ambition dans nos domaines ; un constat rare, il faut s'en féliciter). Quand vous publier un livre comme Anatèm, vous savez grosso modo que vous devriez, sauf catastrophe toujours possible, atteindre un seuil de vente minimum de 5000 exemplaires, et plutôt atterrir à terme entre 6 et 10000, avec une belle revente poche à la clé. Dans ce cas, la question est de savoir si, à 5-6000 ex' plus ou moins acquis, avec du poche en back-up, vous pouvez vous aventurer dans un truc pareil. La réponse est non pour tout le monde ou presque (et croyez bien que tout le monde a tourné autour de ce bouquin). Et tant mieux pour AMI. Choisir ce livre dans le cadre du lancement était une excellente idée. Quelque part, c'était maintenant ou jamais. Avec en plus, peut-être, l'opportunité d'attirer un peu de presse. Mais pour aller au-delà de ces 6-10000 avant 5 ans, c'est justement là que la presse entre en jeu. Et c'est là que ça coince généralement.
À mon sens, ce qui est compliqué, c'est de vendre des bouquins qui ne sont pas Anatèm. Les livres d'auteurs inconnus, notamment (je précise que je ne parle pas de la fantasy, domaine dont je cerne moins les mécaniques de marché, et genre qui m'intéresse moins). Ça, c'est une autre paire de manche. Ce qui nous ramène à la presse, bien entendu…
En fait, ce qui me surprend, concernant la presse et AMI, c'est le peu d'écho relatif quant au lancement, la création de l'espace éditorial. Là, je pensais/espérais qu'il allait quand même se passer un petit truc.
Ceci dit, et ce prérequis posé, ça n'empêche pas les bouquins de se vendre. Parfois. Mais ce que je constate en plus de 22 années d'existence du Bélial', c'est qu'ici, la presse n'a JAMAIS été à l'initiative de quoique ce soit. Quand, sur tel ou tel bouquin/collection, il s'est passé un (petit) truc, la presse est toujours arrivée après. Jamais avant. Et rarement pendant. Pour nous, le bouche à oreille et la communauté SF (via les réseaux sociaux et Bifrost) a toujours été la principale mécanique de vente, voire la seule. Ce qui explique sans doute un certain plafond de verre qu'on a beaucoup de mal à franchir.
Sauf, car il y a une exception… et cette exception c'est "Parallaxe". Qui a beaucoup de presse. Et tout de suite. Or ici, on est plus dans la littérature, mais dans la vulgarisation. Et ça change tout (d'ailleurs, on arrive à faire traduire les "Parallaxe" dans d'autres langues, en russe bientôt, peut-être en coréen, et ça aussi c'est signifiant). En revanche, on a très peu d'échos de la part de la communauté (comme c'était le cas pour Faire des sciences avec Star Wars, par exemple).
Sinon, pour en revenir à la fiction, le premier des enjeux, je crois, c'est de convaincre la communauté. Il y a des bouquins dont on sait que d'emblée, ils cocheront beaucoup des cases requises. C'est le cas d'Anatèm, évidemment. D'abord un bon livre (c'est con, mais c'est quand même la base). Un auteur déjà très installé (et pas qu'un peu, merci Laffont, merci le LdP). Un bouquin plus ou moins culte. Réputé intraduisible. Avec une histoire éditoriale avant sa parution (l'édition avortée chez Brag). Et un livre exigeant car ambitieux (il y a une prime à l'ambition dans nos domaines ; un constat rare, il faut s'en féliciter). Quand vous publier un livre comme Anatèm, vous savez grosso modo que vous devriez, sauf catastrophe toujours possible, atteindre un seuil de vente minimum de 5000 exemplaires, et plutôt atterrir à terme entre 6 et 10000, avec une belle revente poche à la clé. Dans ce cas, la question est de savoir si, à 5-6000 ex' plus ou moins acquis, avec du poche en back-up, vous pouvez vous aventurer dans un truc pareil. La réponse est non pour tout le monde ou presque (et croyez bien que tout le monde a tourné autour de ce bouquin). Et tant mieux pour AMI. Choisir ce livre dans le cadre du lancement était une excellente idée. Quelque part, c'était maintenant ou jamais. Avec en plus, peut-être, l'opportunité d'attirer un peu de presse. Mais pour aller au-delà de ces 6-10000 avant 5 ans, c'est justement là que la presse entre en jeu. Et c'est là que ça coince généralement.
À mon sens, ce qui est compliqué, c'est de vendre des bouquins qui ne sont pas Anatèm. Les livres d'auteurs inconnus, notamment (je précise que je ne parle pas de la fantasy, domaine dont je cerne moins les mécaniques de marché, et genre qui m'intéresse moins). Ça, c'est une autre paire de manche. Ce qui nous ramène à la presse, bien entendu…
En fait, ce qui me surprend, concernant la presse et AMI, c'est le peu d'écho relatif quant au lancement, la création de l'espace éditorial. Là, je pensais/espérais qu'il allait quand même se passer un petit truc.
- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
Olivier Girard a écrit :En fait, ce qui me surprend, concernant la presse et AMI, c'est le peu d'écho relatif quant au lancement, la création de l'espace éditorial. Là, je pensais/espérais qu'il allait quand même se passer un petit truc.
J'ai donné je ne sais pas combien d'interviews (40, 50 ?), j'ai fait plusieurs radios, il y a eu plusieurs papiers dans la PQR. Là pour le compte, je trouve qu'il y a eu beaucoup de trucs (le dossier de presse est impressionnant), mais c'est du B to B... les lecteurs ils s'en foutent un peu, ils préfèrent qu'on leur parle des livres/auteurs à mon sens.
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- Olivier Girard
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
"Les lecteurs s'en foutent un peu", ça, j'en suis pas certain. Je n'ai pour ma part pas aperçu dans chose à travers petite lorgnette. Mais si je me trompe, c'est tant mieux. Et ça signifie que cette même presse qui, du coup, a beaucoup relayé la création du projet éditorial, n'a pas basculé sur les livres concernés. Ce qui est aussi une information sur la presse en question. Bref, y a du boulot ! ;-)Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :J'ai donné je ne sais pas combien d'interviews (40, 50 ?), j'ai fait plusieurs radios, il y a eu plusieurs papiers dans la PQR. Là pour le compte, je trouve qu'il y a eu beaucoup de trucs (le dossier de presse est impressionnant), mais c'est du B to B... les lecteurs ils s'en foutent un peu, ils préfèrent qu'on leur parle des livres/auteurs à mon sens.
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
A mon échelle (minuscule), ton interview Gilles a très bien marché et marche bien sur le long terme, en synergie d'ailleurs avec l'article uniquement centré sur les livres de lancement. Plus de 1000 vues pour chacun, tu es la seconde interview la plus lue du site après Steven Erikson.
Et à titre personnel et dans mon entourage, une bonne interview développée, c'est toujours intéressant.
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- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
Olivier Girard a écrit : Et ça signifie que cette même presse qui, du coup, a beaucoup relayé la création du projet éditorial, n'a pas basculé sur les livres concernés. Ce qui est aussi une information sur la presse en question. Bref, y a du boulot ! ;-)
C'est exactement ça : on m'a demandé mille fois pourquoi Albin se lance avec une collection dédiée (ce qui est bonne question vu qu'on publie Chattam, Werber et King), mais après on parle peu (ou pas du tout) des textes et des auteurs.
Pour ce que je peux observer, la presse est juste (comme tout le monde) noyée sous la surproduction.
Et ils "suivent" ; dans la plupart des cas, ils n'ont plus du tout le temps de défricher.
Je suis à peu près sûr de pouvoir en janvier "placer" Anatèm ici ou là en disant "regardez, regardez : ça marche" (bon, à la condition que ça marche, et que je me prenne pas 1500 retours les deux premières semaines de janvier).
It's alive !
GD
- Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
Olivier Girard a écrit :"Les lecteurs s'en foutent un peu", ça, j'en suis pas certain.
Pourtant toutes les études de marché sont formelles, dans leur très grande majorité les lecteurs sont absolument incapables de nommer l'éditeur de leur auteur préféré (ou se trompent : par exemple pour Amélie Nothomb, ils citent souvent Gallimard).
C'est moins visible en genres (et c'est sans doute encore moins patent en SF), mais ça reste vrai.
Je n'ai pas l'étude sous les yeux, mais c'est quelque chose comme 95-99% des acheteurs sondés.
GD
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
par exemple pour Amélie Nothomb, ils citent souvent Gallimard
Pas loin, c'est Sollers qui a refusé de l'éditer hé hé
- Olivier Girard
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
Alors, si toutes les études sont formelles, effectivement…Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :Pourtant toutes les études de marché sont formelles
GD
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Re: Anatèm, Neal Stephenson
La presse n'est pas la blogosphère spécialisée. Cette dernière n'est naturellement pas a négliger, mais elle s'adresse à un lectorat captif et motivé. Le tout premier cercle, en somme. Les 1000 personnes dont tu parles. Les 1000 abonnés de Bifrost. Le coeur du coeur. Qui est prescripteur, bien entendu. Car hyper connaisseur. Et infuse sur le "coeur élargi". Peut-être cinq fois les mille en question. C'est très bien, mais on en peut pas s'en contenter.Razheem L'insensé a écrit :A mon échelle (minuscule), ton interview Gilles a très bien marché et marche bien sur le long terme, en synergie d'ailleurs avec l'article uniquement centré sur les livres de lancement. Plus de 1000 vues pour chacun, tu es la seconde interview la plus lue du site après Steven Erikson.
Et à titre personnel et dans mon entourage, une bonne interview développée, c'est toujours intéressant.
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