Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :FeydRautha a écrit :Gilles Dumay - Albin Michel Imaginaire a écrit :Petite interview de Derek Künsken sur le site Albin Michel Imaginaire.
GD
J'avais oublié que le roman avait été sérialisé dans Analog avant de sortir chez Solaris. On le ressent nettement à la lecture car il y a des informations qui sont rappelées de manière pas vraiment nécessaire dans un roman. Gilles, dis moi si je me trompe, mais j'ai souvent l'impression que les éditeurs américains n'interviennent pas vraiment sur les romans qu'ils publient (en dehors des sensitivity readers), contrairement aux éditeurs français qui sont plus interventionnistes (à juste titre amha).
Le système est différent, il n'y a pas de règle.
Souvent (mais pas toujours) un auteur travaille avec son agent et son agent vend / essaye de vendre ensuite le résultat. Une cosmologie de monstres faisait mille pages quand Shaun Hamill a commencé à travailler avec son agent.
Les versions roman et Analog du Magicien quantique diffèrent. Dans la revue la plupart des jurons sexuels très imagés que pousse l'homme sous pression ont mis un bikini, voire un maillot intégral.
Analog n'a publié le roman qu'après l'achat par Solaris UK.
Plus généralement, je trouve les livres US moins bien "édités" que par le passé. D'ailleurs j'ai récemment eu un cas épineux où il a fallu prendre pas mal de décisions avec la traductrice...
Et puis les méthodes de travail différent entre les éditeurs et les auteurs. Et même entre un éditeur et tel ou tel de ses auteurs. Il y a des auteurs dont j'annote beaucoup le texte et d'autres où je fais surtout une lettre de synthèse pour que l'auteur voit si mes suggestions vont dans sa direction. Il y a des textes où il y a beaucoup de travail et d'autres pas beaucoup. Et puis les auteurs font des choix, faut les assumer (ou ne pas publier), c'est mon point de vue, même quand ces choix sont maladroits. Après le lui avoir dit dès le départ, j'ai (re-)dit à Jean-Michel Ré qu'appeler son "méchant" le seigneur de Latroce avait posé problème à tous les lecteurs qui avaient lu son livre chez Albin (avant parution), il a voulu absolument garder le patronyme, alors je lui ai suggéré de rajouter une "blague" sur le sens de Latroce dans cette vieille langue oubliée qu'était le français.
Un auteur c'est l'auteur, l'éditeur il n'est là que pour accoucher le bébé.
GD
Merci pour cet aperçu de ton travail, Gilles--c'est absolument passionnant.
Et, pour ceux qui se posent la question, c'est AUSSI le travail du traducteur quand l'éditeur français est défaillant.
JDB