L'Imposteur et les Ignares

et vos commentaires.
raymondcal
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar raymondcal » 13 novembre 2010 à 11:11

Tout à fait.
Et plus grinçant, plus persuasif, au final.
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Jean-Claude Dunyach
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar Jean-Claude Dunyach » 14 novembre 2010 à 22:49

Au final, l'article de Stolze donnera sûrement envie à certains des lecteurs de Bifrost de lire du Houellebecq.
Je compte pour un. Comme chacun de vous.

http://www.dunyach.fr/
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O_o
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar O_o » 15 novembre 2010 à 12:09

... ou du Gérard De Villiers ?
Xavier Maumejean
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar Xavier Maumejean » 15 novembre 2010 à 20:02

O_o a écrit :... ou du Gérard De Villiers ?


Si l'on pouvait éviter les vannes avant de se faire modérer, d'autant que ce fil est original. Le propos n'est pas courant, puisque l'on est passé d'une critique de livre à la pertinence de cette critique. A titre personnel, cela m'intéresse d'autant plus que, dans le prochain Bifrost, je m'interroge sur l'état actuel de la critique dans les genres qui nous intéressent.
Le tout indépendamment du fait que, comme Jean-Claude, j'ai apprécié ce roman. Mais ici, je ne cherche pas à le défendre, et trouve seulement que le papier de Pierre est assez vain, non dans son intention mais dans les éléments convoqués. Et puis peut-être aussi dans la forme, qui cherche à mettre en avant le critique davantage que son propos.
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Aldaran
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar Aldaran » 15 novembre 2010 à 23:49

Xavier Mauméjean a écrit :Et puis peut-être aussi dans la forme, qui cherche à mettre en avant le critique davantage que son propos.
Ce "travers" est très fréquent. Tu as creusé de ce côté-là ? (Sans dévoiler ton article, hein, mais je suis curieux.)
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Gregory Drake
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar Gregory Drake » 16 novembre 2010 à 01:51

Xavier Mauméjean a écrit :Le tout indépendamment du fait que, comme Jean-Claude, j'ai apprécié ce roman.


Moi aussi. Mais bon. Il n'y a, finalement, plus rien a en dire, maintenant. Il faut attendre que le temps passe, qu'on ait du recul, qu'on sache comment mourra effectivement Houellebecq...

Xavier Mauméjean a écrit :Mais ici, je ne cherche pas à le défendre, et trouve seulement que le papier de Pierre est assez vain, non dans son intention mais dans les éléments convoqués. Et puis peut-être aussi dans la forme, qui cherche à mettre en avant le critique davantage que son propos.


Intéressant. De manière générale, traditionnelle et, somme toute scolastique, la critique se voudrait objective et son auteur transparent si ce n'est en de rares occasions par des artifices alambiqués qui, s'ils ne trompent personne, n'en choqueront pas plus le lecteur. D'où l'apparition formelle d'un certain nombre de tics qui me semblent partager leur ADN avec les parasites journalistiques (peu importe le média car à la base demeure le texte). Le formatage de la critique, tout comme celui du papier à caractère informatif, ne trompe personne. "Un livre à lire d'urgence".

Au résultat, pour mon humble part, je lis rarement les chroniques en entier. Elles m'ennuient la plupart du temps. Elles me servent de quatrième de couverture et, dans le meilleur des cas, quand je les lis après le livre lui-même, elles peuvent m'apporter deux ou trois informations intéressantes qui enrichiront ma lecture initiale. Rien de plus. Tout le monde n'est pas Sainte Beuve. J'oublie tous les auteurs de critiques. On a du Alzheimer dans la famille, alors pas de blague...

Une page de chroniques, ou de critiques, peu importe, dans le fond, ressemble assez souvent à un fichier de recettes de cuisine, s'il y en a une par page, et à un catalogue commercial, s'il y en a plusieurs. Pourquoi ? Parce qu'on y sent des lecteurs bridés qui ne vous diront que rarement l'essentiel et vous parleront un peu toujours de la même façon.

Quand vous parlez d'une œuvre à un ami, vous ne cherchez pas à être objectif. Vous chercher à le convaincre de la lire ou de s'en abstenir. Vous cherchez à partager. Vous n'avancez pas des arguments issus de règles littéraire plus de cinq minutes, vous laisser rapidement à l'essentiel : comment l'auteur a harponné votre cœur (ou comment il l'a raté), comment l'auteur a éveillé votre esprit (ou l'a laissé s'échapper) , comment il a su vous raconter une belle histoire en mettant les bons mots dedans, et dans le bon ordre, s'il vous plaît. Vous le recentrez sur le corpus littéraire qui nourrit votre vie culturelle, comparez avec d'autres œuvres, citez des influences en criant rarement au plagiat, car vous savez que l'essentiel n'est pas là.

En cela, la critique du sieur Stolze m'a captivé même si je suis en profond désaccord avec lui sur pas mal de tenants et aboutissants. Il a fait plus qu'écrire une critique : il s'est ouvert à ses lecteurs potentiels pour partager des sentiments argumentés et a ainsi créé une influence aux bénéfices multiples. Certains décideront de ne pas lire Houellebecq, d'autre de le lire, peu importe : il a offert son raisonnement et ses exemples personnels et des pistes de lecture (je vais me faire le Perec malgré mon aversion de ses Choses) et de réflexion (la critique qui va toujours dans le sens du vent quand le vent est trop fort, utilité contestable d'une critique formatée...).

Tout ce charabia (vous me pardonnerez...) pour dire qu'il doit sans doute exister un équilibre entre la mise en avant du chroniqueur et celle de son propos. Le trouver permettrait sans doute à ce genre aspirant littéraire de se développer, de s'affiner et, plutôt que d'aboutir à un jugement le plus souvent strict et soit-disant définitif, et particulièrement aussi oubliable que vain, d'offrir aux personnes qui lui accordent du temps une nourriture pour l'esprit, une drogue douce qui ouvre ses portes au lieu de les refermer.

Céline disait, en substance, qu'il fallait mettre ses tripes sur la table pour obtenir un texte correct. Pourquoi ceci ne s'appliquerait-il pas à l'art de la critique ?
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar Don Lo » 16 novembre 2010 à 10:13

Xavier Mauméjean a écrit :Et puis peut-être aussi dans la forme, qui cherche à mettre en avant le critique davantage que son propos.
On me détrompera sûrement par plein d'exemples, mais je n'ai jamais entendu ou lu ce reproche appliqué à des critiques positives.
Pourquoi n'est-ce que pour des critiques négatives que l'on blâme le critiqueur pour sa mise en avant personnelle sur le dos du livre ? Parce que l'on n'est pas d'accord avec lui ?
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar Nébal » 16 novembre 2010 à 10:31

Don Lo a écrit :
Xavier Mauméjean a écrit :Et puis peut-être aussi dans la forme, qui cherche à mettre en avant le critique davantage que son propos.
On me détrompera sûrement par plein d'exemples, mais je n'ai jamais entendu ou lu ce reproche appliqué à des critiques positives.
Pourquoi n'est-ce que pour des critiques négatives que l'on blâme le critiqueur pour sa mise en avant personnelle sur le dos du livre ? Parce que l'on n'est pas d'accord avec lui ?


Ben, dans La Carte et le territoire, justement, y'en a de jolis exemples...
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar Xavier Maumejean » 16 novembre 2010 à 12:37

Don Lo a écrit :
Xavier Mauméjean a écrit :Et puis peut-être aussi dans la forme, qui cherche à mettre en avant le critique davantage que son propos.
On me détrompera sûrement par plein d'exemples, mais je n'ai jamais entendu ou lu ce reproche appliqué à des critiques positives.
Pourquoi n'est-ce que pour des critiques négatives que l'on blâme le critiqueur pour sa mise en avant personnelle sur le dos du livre ? Parce que l'on n'est pas d'accord avec lui ?


Pas, en ce qui me concerne ici, "parce que l'on n'est pas d'accord avec lui" comme j'ai bien pris soin de le préciser. Peut-être parce que les deux principaux concernés dans l'immédiat, critique et auteur, y trouvent leur compte ? Cela dit, j'ai les mêmes réserves quand le cas de figure que tu exposes se présente et me heurte. Je pense par exemple à un critique, par ailleurs auteur d'une, hum, biographie de Robert E. Howard en plusieurs volumes, qui prend littéralement comme prétexte les bouquins qu'il apprécie pour faire un grand show égotiste.
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Nébal
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Re: L'Imposteur et les Ignares

Messagepar Nébal » 16 novembre 2010 à 14:04

Xavier Mauméjean a écrit :Je pense par exemple à un critique, par ailleurs auteur d'une, hum, biographie de Robert E. Howard en plusieurs volumes, qui prend littéralement comme prétexte les bouquins qu'il apprécie pour faire un grand show égotiste.


Ouch.

Ah oui, mais là, ça relève presque de la psychiatrie, je sais pas si ça compte...

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