Tout de même, râle l’intervieweur, la science-fiction, ce n’est pas une littérature ordinaire ! La preuve, vous n’êtes qu’une poignée de filles à en écrire.
Touché, coulé ? Pour avoir successivement dirigé à dix ans d’intervalle une revue trimestrielle puis une anthologie annuelle, j’ai pu mesurer en d’autres temps la mauvaise volonté de mes sœurs auteurs à s’illustrer en SF. Qu’elles n’aient pas découvert le potentiel descriptif et critique de cet outil fabuleux, c’était hors de ma compréhension. Quel autre genre littéraire permet à la fois d’analyser le monde où nous vivons, de s’interroger sur son avenir, d’exprimer ses craintes, ses révoltes, sa volonté de résistance, d’inventer des moyens d’aboutir à la subversion tout en exposant son univers intérieur et en jouant avec des libertés inouïes, notamment lexicales, que l’on ne trouve guère ailleurs qu’en poésie ?
Un article de Joëlle Wintrebert à lire sur le Cafard :
http://www.cafardcosmique.com/Le-sexe-d ... -de-Joelle