Olivier Girard a écrit :si c'est pour me mettre à dos les représentants, voire le peu de libraires qui nous défendent,
ce n'est pas la peine
Je comprends bien l'argument, que Gilles a déjà développé également. Mais je le trouve toujours un peu
inquiétant : cette loyauté plus ou moins obligée des éditeurs installés à l'égard de ceux qui sont en aval
dans la chaîne du livre les met en situation de handicap par rapport aux nouveaux acteurs éventuels.
(je pense en particulier, ici, au numérique. Même les 30% que réclame Apple pour être dispo sur l'iPad,
liseuse de luxe, qui font tant râler certains, restent très inférieurs au "poids mort", comme tu dis, qui
afflige les éditeurs traditionnels...)
Olivier Girard a écrit :Je n'ai pas le droit d'éliminer, comme tu dis, la distribution physique. Il m'est interdit de commercialiser
des livres "physiques" en dehors de mon distributeur.
Chaque contrat est singulier... Si c'est une concession que tu as faite en échange de conditions plus favorables
ailleurs, très bien. Si c'est une clause léonine qu'imposent les distributeurs aux éditeurs traditionnels, là encore,
ça ne fait qu'ajouter aux contraintes qui pèsent sur ces derniers, et limiter leur compétitivité (mais dans la
mesure où tu as, par exemple, le droit de faire racheter un titre par un éditeur poche, j'imagine que tu
aurais aussi celui d'en faire autant avec un éditeur genre "club du livre hardcover", même si c'était un
faux nez du Bélial'... )
Olivier Girard a écrit : Mais sur les devis que j'ai pu voir, un hardcover de 1000 pages, c'est tout de même dans les 10 000 euros
d'impression pour 500 exemplaires.
C'est en effet bien plus que je n'imaginais (d'un autre côté, j'imagine que tu parles donc d'un "vrai" hardcover,
cousu, etc. — ce qui justifie aussi un prix plus élevé — et dont le prix de fabrication par exemplaire doit
beaucoup moins dépendre de la quantité que pour une production plus "industrielle")
En admettant que tu vendes tout à 30 euros, tu arrives à 15 000 euros, soit une marge de 5000 euros,
qui correspond plus ou moins à ce que tu donneras à l'auteur et à (aux ?) l'illustrateur. Bref, un bénéfice
nul ou quasi. Sauf à vendre le livre 35 ou 40 euros...
C'est pour ça que je parlais d'un livre existant, plus ou moins amorti sur une édition normale.
Olivier Girard a écrit :quand on vend 30 exemplaires d'une nouveauté en VPC, on est content
Ca règle la question, je suppose — sauf à imaginer que le marché des "vrais" beaux livres SF, qui a
existé, pourrait encore être notablement supérieur.