J’ai longtemps cru que j’étais un fan du genre connu aujourd’hui sous le nom de Fantasy, et plus particulièrement des sous-genres que sont la High Fantasy et la Sword-and-Sorcery. Cela était du à plusieurs facteurs. Une imagination enfantine dominée par Donjons et Dragons. Une exposition à des films mémorables comme Excalibur, Le Choc des Titans, Conan le Barbare, et leur cousin bien moindre des années 1980.
Mais s’imposant par-dessus tout, se trouvait (et se trouve toujours) mon incorrigible obsession pour les deux « Titanic » du talent littéraire, principalement responsables d’avoir fait naître cette affaire toute entière : J.R.R. Tolkien (1892-1973) et Robert E. Howard (1906-1936). Je considère chacun comme l’égal complet de l’autre, deux génies exceptionnels destinés à être encore connus et relus des centaines d’années après que les gagnants du Pulitzer applaudis par la plupart des critiques traditionnels sont oubliés.
Mais c’est seulement récemment, après des décennies de déceptions littéraires toujours plus importantes, que j’ai à contre-cœur commencé à admettre la vérité : je ne suis pas particulièrement concerné par la Fantasy en elle-même. En fait, ce que je chéris est quelque chose de bien plus rare : la poésie en prose élevée, la subcréation (ndt : c’est-à-dire la création d’un monde imaginaire, voire d’un univers imaginaire) d’un folklore mythologique et la richesse thématique que seule la meilleure Fantasy accomplit, et cela se retrouve dans les importants détails des mythes et fables de jadis.
Cette prise de conscience élimine, d’un seul coup, pratiquement tout ce qui a de nos jours été écrit sous la bannière de la Fantasy.
Un article d'un certain Leo Grin à lire sur Elbakin.net, suivi de sa réaction.