Je ne crois pas que Yal promette quoi que ce soit. Il dit juste : cette chaîne du livre vie artificiellement sur un produit qui maintenant peut être proposé au consommateur d'une façon plus directe.thomasday a écrit :Il ne faut pas promettre n'importe quoi aux auteurs ; il ne se vendra pas BEAUCOUP PLUS de livres parce que le prix est de 2 euros au lieu de 15 ou 22 ou 7. Les gens peuvent aller en bibliothèque et pirater ; ils n'achèteront que ce qu'ils ont envie d'acheter (regardez ce qui se passe avec les DVDs, la musique) et donc on tombe dans une variante du système actuel où - TADAAA ! again - à de très rares exceptions près ON NE PEUT PAS VIVRE DE SA PLUME EN ECRIVANT DE L'IMAGINAIRE EN FRANCE.
Dans ta démonstration, tu ne prends pas le problème à l'envers, tu calcules seulement avec les chiffres qui te concernent. Si tu vivais comme moi tu n'aurais besoin que de la moitié (que tu n'atteindrais pas non plus, on est bien d'accord).
Prendre le problème à l'envers consisterait à dire : l'auteur est perdu dans la masse d'une industrie qui n'a pas besoin de son apport distinctif en tant que tel, mais qui joue sur les masses. Le fait que chaque livre soit perdu dans la masse produite n'est pas un inconvénient du système, mais sa base même de fonctionnement : il faut la masse pour que l'ensemble s'équilibre.
Il faut une offre pléthorique vendue à quelques centaines d'exemplaires pour qu'éditeurs, diffuseurs et libraires puissent toucher tous les goûts, toutes les attentes et gagner sur l'ensemble de quoi subsister. D'où la question de quelqu'un qui n'a pas envie de "vendre des livres" mais de "toucher des lecteurs" : comment sortir de ce système où être interchangeable est la règle ?
Ce que propose Yal fait une partie du chemin en raccourcissant le trajet auteur-lecteur.
Mais si Yal et sa maison d'édition sortent 30 titres par mois, le problème sera exactement le même. C'est pour ça que je trouve sa proposition - telle qu'il l'a effleurée à Epinal - intéressante bien qu'incomplète et surtout limitée à une approche économique. Et j'espère qu'il va poursuivre sa réflexion sans s'arrêter aux détractions ad hominem.