Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

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Don Lo
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Don Lo » 30 mai 2011 à 19:04

Bien d'accord avec toi Isa, d'autant qu'il n'est pas question de fustiger la chaîne du livre, mais de proposer une alternative.

thomasday a écrit :Il ne faut pas promettre n'importe quoi aux auteurs ; il ne se vendra pas BEAUCOUP PLUS de livres parce que le prix est de 2 euros au lieu de 15 ou 22 ou 7. Les gens peuvent aller en bibliothèque et pirater ; ils n'achèteront que ce qu'ils ont envie d'acheter (regardez ce qui se passe avec les DVDs, la musique) et donc on tombe dans une variante du système actuel où - TADAAA ! again - à de très rares exceptions près ON NE PEUT PAS VIVRE DE SA PLUME EN ECRIVANT DE L'IMAGINAIRE EN FRANCE.
Je ne crois pas que Yal promette quoi que ce soit. Il dit juste : cette chaîne du livre vie artificiellement sur un produit qui maintenant peut être proposé au consommateur d'une façon plus directe.
Dans ta démonstration, tu ne prends pas le problème à l'envers, tu calcules seulement avec les chiffres qui te concernent. Si tu vivais comme moi tu n'aurais besoin que de la moitié (que tu n'atteindrais pas non plus, on est bien d'accord).

Prendre le problème à l'envers consisterait à dire : l'auteur est perdu dans la masse d'une industrie qui n'a pas besoin de son apport distinctif en tant que tel, mais qui joue sur les masses. Le fait que chaque livre soit perdu dans la masse produite n'est pas un inconvénient du système, mais sa base même de fonctionnement : il faut la masse pour que l'ensemble s'équilibre.
Il faut une offre pléthorique vendue à quelques centaines d'exemplaires pour qu'éditeurs, diffuseurs et libraires puissent toucher tous les goûts, toutes les attentes et gagner sur l'ensemble de quoi subsister. D'où la question de quelqu'un qui n'a pas envie de "vendre des livres" mais de "toucher des lecteurs" : comment sortir de ce système où être interchangeable est la règle ?

Ce que propose Yal fait une partie du chemin en raccourcissant le trajet auteur-lecteur.
Mais si Yal et sa maison d'édition sortent 30 titres par mois, le problème sera exactement le même. C'est pour ça que je trouve sa proposition - telle qu'il l'a effleurée à Epinal - intéressante bien qu'incomplète et surtout limitée à une approche économique. Et j'espère qu'il va poursuivre sa réflexion sans s'arrêter aux détractions ad hominem.
Modifié en dernier par Don Lo le 30 mai 2011 à 22:47, modifié 1 fois.
Don Lorenjy (sauf quand je m'appelle pas pareil)
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Bruno78
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Bruno78 » 30 mai 2011 à 19:22

thomasday a écrit :Et si on prenait le problème à l'envers (pour le tester sous un autre angle)...

Juste un truc sur ton argumentaire : les 26.400 € que tu dois gagner, c'est sur la totalité de tes gains, tous supports confondus. Ton raisonnement sur les droits numériques doit donc être complété des revenus des livres papier... à moins bien sûr qu'on ne soit déjà dans le modèle où la diffusion n'est que numérique.

Sinon, pour avoir assisté à ladite table ronde, j'aurais tendance à penser que le modèle économique qui nous a été présenté l'a été avec le coeur, pas avec la raison, et que ça a très clairement nui à la crédibilité du modèle. De plus, Ayerdhal indique qu'il n'avait pas prévu d'en parler ; j'imagine donc que tout est encore loin d'être réglé...
Je n'y ai pas assisté, mais il y avait un entretien avec l'avocat Emmanuel Pierrat (l'un des intervenants de cette table ronde) sur le droit lié au livre numérique qui a priori avait l'air très intéressante (a priori, seul un court extrait est pour l'instant disponible).
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Thomas Day
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Thomas Day » 30 mai 2011 à 19:25

Don Lo a écrit :Bien d'accord avec toi Isa, d'autant qu'il n'est pas question de fustiger la chaîne du livre, mais de proposer une alternative.


Mais des alternatives il y a en plein aujourd'hui, éditeurs virtuels, auto-édition, etc, plein.
J'empile sur mon bureau les cartes de visite collectées au Salon du Livre. Je remarque juste une chose : dès qu'il y a un truc qui "prend" dans ce système-là, tout le monde toque à la porte du système "normal" ou "historique" ou "en place". Et bien souvent à ma porte, ce qui me fait doucement rigoler.

Dans la tête de la très grande majorité des auteurs (et aspirants auteurs), être auteur c'est publier du texte imprimé et diffusé en librairie. Je ne dis pas que ça va pas changer, juste aujourd'hui, 99,9% des auteurs veulent avoir un livre dans les mains.

Pour moi un texte, c'est un noyau qui peut servir à du texte imprimé, du numérique, la base d'une BD, d'un film, etc. Droits d'édition/droits subsidiaires ; je ne proposes pas à un auteur de gérer qu'une partie du truc au moment où je conçois de plus en plus mon métier comme multimédia. Je vois des producteurs de cinéma, des éditeurs de BDs, etc, c'est aussi pour préparer l'avenir. Après il y a des auteurs qui ont fait ce boulot-là sur le projet qu'ils amènent et dans ce cas-là ou on leur laisse les droits en question ou on leur laisse 80% des droits et on garde 20% pour la gestion des contrats, leur faire profiter de nos services juridiques.

La différence du projet d'Ayerdhal avec les wattmille autres projets numériques dont on me parle chaque année, c'est pas les conditions AMHA, c'est Ayerdhal, c'est ce qu'il arrivera ou pas à cristalliser autour de lui.

Je dis pas que tout doit rester comme avant (de mon point de vue, j'ai payé assez cher certaines volontés de changement). Je dis juste que si un auteur veut une diffusion, que son titre soit proposé au cinéma, à la traduction, etc, je ne vois pas comment c'est possible dans le système Ayerdhal tel qu'il a été présenté. Mais je suis sûr connaissant un peu l'animal, que tous les réponses viendront.

GD
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Thomas Day » 30 mai 2011 à 19:31

Bruno a écrit :Juste un truc sur ton argumentaire : les 26.400 € que tu dois gagner, c'est sur la totalité de tes gains, tous supports confondus. Ton raisonnement sur les droits numériques doit donc être complété des revenus des livres papier... à moins bien sûr qu'on ne soit déjà dans le modèle où la diffusion n'est que numérique.


Si tu veux que tes éditeurs fassent du bon boulot, faut pas fractionner les droits et donc travailler chez un éditeur capable de tout gérer.
Je garde certains droits pour moi, ça peut arriver, mais parce que j'ai un projet plus ou moins avancé, des contacts, etc.
Dans l'idéal pour un auteur, c'est d'avoir un seul éditeur qui gère tout.
C'est parce que je vends pas grand chose que ma production est fractionnée chez plusieurs éditeurs, mais si le but c'est d'en vivre (ce n'est pas mon but) alors c'est dans l'idéal un seul éditeur, capable de vendre les droits dérivés, à l'étranger, etc.
Séparer le numérique du papier, pour moi, une fois encore, ça n'a aucun sens.

TD
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Thomas Day
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Thomas Day » 30 mai 2011 à 19:49

Une dernière précision en forme d'hypothèse.
Je suis éditeur, j'investis bientôt sur deux inconnus dont je vais publier le premier roman, premier roman que je trouve vraiment très intéressant, audacieux.
Si les deux gars me disent, OK on signe, mais le numérique ce sera chez Yal, parce qu'il est trop cool.
Je leur dirai :
1/ Je peux pas faire ça, je suis dans un groupe où une offre numérique a été mise en place ; on a les outils, les conditions ne sont pas top au jour d'aujourd'hui, on est bien d'accord, mais rien n'est gravé dans le marbre. Vous signez pour 5 ans.
2/ Ca va pas la tête les gars, j'investis sur vous, je prends le risque de me bananer en beauté et à côté de ça vous commencez par vouloir fractionner les droits. No way. Désolé, je bosse pas comme ça.
C'est toute l’ambiguïté de l'édition, il y a une part artistique et une part business.

GD
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Caliban » 30 mai 2011 à 22:10

thomasday a écrit :Et si on prenait le problème à l'envers (pour le tester sous un autre angle)...
Celui de l'intérêt mutuel bien compris ?

Il me semble en effet que c'est le fond du problème : un certain nombre de maillons de la chaîne
qui, jusqu'ici, s'accomodaient très bien de ne se considérer en rien responsable de l'intérêt des
auteurs, sont très choqués de s'entrendre dire par ces derniers qu'ils ne se sentent pas plus
responsables du leur...

Mais à force de s'arc-bouter sur un modèle unique, on ne dispose pratiquement d'aucun
élément d'appréciation des alternatives. Donc de raisons objectives de les rejeter a priori.

thomasday a écrit : il ne se vendra pas BEAUCOUP PLUS de livres parce que le prix est de
2 euros au lieu de 15 ou 22 ou 7.
Mouais. Pour moi, ça peut faire une ENORME différence.

thomasday a écrit : donc on tombe dans une variante du système actuel où - TADAAA ! again - à de très rares exceptions
près ON NE PEUT PAS VIVRE DE SA PLUME EN ECRIVANT DE L'IMAGINAIRE EN FRANCE.
Il semble clair qu'il y a un seuil de saturation du marché. Se situe-t-il au même niveau pour des ouvrages
à 2 ou 20 € ? J'en doute, mais tu es sans doute meilleur juge que moi. Mais s'il était à 50 ou 100 000
— des niveaux qu'on a connus — ça changerait sérieusement la donne !


thomasday a écrit : Pour moi un texte, c'est un noyau qui peut servir à du texte imprimé, du numérique, la base d'une BD,
d'un film, etc. (...) Je dis pas que tout doit rester comme avant. Je dis juste que si un auteur veut une
diffusion, que son titre soit proposé au cinéma, à la traduction, etc, je ne vois pas comment c'est possible
dans le système Ayerdhal tel qu'il a été présenté.

Tu triches un peu. Quelques rares auteurs se voient proposer, par quelques rares éditeurs, ce genre de
suivi. Tu le fais, Bragelonne le fait. Cela justifie certainement un contrat renforcé, avec la cession de
nombreux droits, c'est l'intérêt bien compris de tout le monde. Mais quelle est la proportion d'auteurs
sérieusement concernés par les droits cinématographiques, ou les accords de traduction entre éditeurs ?
Et en quoi cela justifierait-il des contrats équivalents au bénéfice des éditeurs qui ne font pas ce travail ?


thomasday a écrit :Une dernière précision en forme d'hypothèse.
Je suis éditeur, j'investis bientôt sur deux inconnus dont je vais publier le premier roman, premier
roman que je trouve vraiment très intéressant, audacieux.
Même chose, bien sûr. L'auteur débutant qui se voit proposer un véritable accompagnement éditorial
par Gilles Dumay, et une mise en place solide avec les moyens de Denoël ne va certainement pas mettre
le contrat en danger pour des questions de droits numériques. Mais est-ce vraiment autre chose qu'un
cas de figure marginal ?
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Olivier Girard » 30 mai 2011 à 23:00

Caliban a écrit : L'auteur débutant qui se voit proposer un véritable accompagnement éditorial
par Gilles Dumay, et une mise en place solide avec les moyens de Denoël ne va certainement pas mettre
le contrat en danger pour des questions de droits numériques. Mais est-ce vraiment autre chose qu'un
cas de figure marginal ?

Humm... Tu sous-entend qu'un éditeur qui fait son boulot, c'est un cas marginal ? Possible, en effet. Mais c'est alors sans doute aussi aux auteurs de ne pas signer avec n'importe qui et sous n'importe quelles conditions. Objectivement, quand on voit la qualité global de ce qui est proposé dans nos domaines, que ce soit en papier, en numérique ou sur tablettes d'argile, il ne faut pas s'étonner des ventes misérables...
Et c'est aussi ce qui m'étonne avec Ayerdhal. Il a gagné 11500 € l'année dernière ? Mais combien de livres a-t-il publié en 10 ans ? Et de quelle qualité ? C'est marrant. Cette vision bipolaire. C'est pas de ma faute, c'est celle de l'autre. Les auteurs contre les éditeurs. Je trouve ça réducteur, facile et, finalement, assez peu malin — et à des années-lumières de l'idée que je me fais de mon métier. Malgré tout je pense que Yal à pour lui la sincérité, ce qui est déjà beaucoup. Et le mérite de provoquer un semblant de débat. Même si, au regard de la façon dont il le pose, je doute qu'il en sorte quelque chose. A ce sujet, voici la réaction de Fabrice Colin.
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Thomas Day
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Thomas Day » 31 mai 2011 à 06:43

Les commentaires et réponses de Fabrice Colin à la suite de son billet sont édifiants.
Il a raison sur un point en particulier (et sur tous les autres, bien entendu) : c'est pas parce que quelqu'un écrit qu'il doit forcément en vivre... sinon tout le monde se mettrait à écrire (ce qui est déjà un peu le cas) et plus personne ne planterait de concombres (ce qui a court terme aurait sauvé quelques vies, mais à long terme serait pour le moins dommageable).
L'imaginaire en France, c'est globalement un milieu sans argent, avec de petits tirages et de petites ventes. Ma plus grosse vente française (hors Fabienne Ferrère qui écrit du polar historique) c'est 3900 exemplaires avec Le Vaisseau ardent ; même si le livre est à 30 euros, c'est pas avec ça que l'auteur va payer ses factures pendant une année ; pour tout arranger, il a bossé sur le bouquin pendant dix-huit ans. Et je l'ai publié hors collection spécialisée ; après, en Lunes d'encre donc, on descend à 1800 ex avec Les Tours de Samarante, qui a eu il y a trois ans une couverture presse de rêve.

GD

PS : Sur ce, je vais voir si ma BX de 300 000 kilomètres (qui suinte du LHM de je sais pas trop où) s'est pas transformée en Ferrari pendant la nuit.
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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Thomas Day » 31 mai 2011 à 06:54

Caliban a écrit :
thomasday a écrit : il ne se vendra pas BEAUCOUP PLUS de livres parce que le prix est de
2 euros au lieu de 15 ou 22 ou 7.
Mouais. Pour moi, ça peut faire une ENORME différence.

thomasday a écrit : donc on tombe dans une variante du système actuel où - TADAAA ! again - à de très rares exceptions
près ON NE PEUT PAS VIVRE DE SA PLUME EN ECRIVANT DE L'IMAGINAIRE EN FRANCE.
Il semble clair qu'il y a un seuil de saturation du marché. Se situe-t-il au même niveau pour des ouvrages
à 2 ou 20 € ? J'en doute, mais tu es sans doute meilleur juge que moi. Mais s'il était à 50 ou 100 000
— des niveaux qu'on a connus — ça changerait sérieusement la donne !


Mes le niveaux dont tu parles on les connait toujours, les vampires, les séries jeunesse ça fait ça. Le marché a muté, les habitudes de lectures ont changé, les modes sont plus fortes qu'il y a quarante ans, internet amplifie ça. Globalement les gens ne sont intéressés que par la SF au cinéma, car ça ne demande quasiment aucun effort.
Dans un monde où un truc vaut potentiellement 0 (à cause du piratage), en gros le lecteur-payeur ne paye que ce qu'il a envie de payer/soutenir. Je le vois très bien dans mes propres habitudes d'achat de films, j'ai acheté six fois There will be blood parce que je l'ai offert cinq fois et j'ai téléchargé tous les films d'horreur que j'ai vus disons ces deux dernières années (à l'exception d'Antichrist) parce que y'avait rien que j'avais envie de soutenir.
Croire que le prix est décisif c'est une erreur ; ce qui est décisif c'est le désir du lecteur.
Ce dont la SF souffre aujourd'hui, c'est l'éparpillement, le lectorat ne se regroupe pas massivement autour de titres (hors La Horde du contrevent), c'est dû à la surproduction et au manque de hiérarchisation dans le bruit critique (si tout est génial, plus rien ne l'est). S'il n'y a pas de loco, tout le genre s'enfonce, ralentit, faute de traction.

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Re: Ayerdhal crée sa maison d'édition numérique

Messagepar Clément » 31 mai 2011 à 08:16

Je ne sais pas si c'est de la mauvaise foi ou de l'ignorance de la part d'Ayerdhal, mais je me permets quand même de rappeler ici que, sur le prix d'un livre, un libraire gagne beaucoup moins qu'un auteur. Parce que la librairie est en bout de chaîne et paie charges, loyer, impôts, TVA etc. sur son chiffre d'affaires, c'est-à-dire sur 100% du prix du livre, avec les 30% de remise royalement accordé par les fournisseurs. Sur les quelques pourcentages qui restent après, on paie les libraires, qui doivent à nouveau payer impôts, loyers, et charges sur leur salaire (comme un auteur sur ses droits, j'imagine). Là où la comparaison est de toute façon maladroite, c'est qu'au contraire d'un libraire, un auteur n'est pas salarié ; mais je doute qu'Ayerdhal voudrait être salarié au SMIC de son éditeur esclavagiste.

Et parce qu'il n'est jamais inutile de redire pourquoi il y a une loi sur le prix du livre en France, rappelons que sans librairie indépendante, pas d'édition indépendante, et donc pas de Diable vauvert qui a permis qu'aujourd'hui Transparences en Livres de Poche se vende tout seul à la caisse du Auchan...

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