D'un côté, la lecture enthousiasmante de La nef des fous du même auteur.
L'occasion de lire à pas cher ce bouquin récemment paru en poche et orné d'une chouette illustration de Pascal Casolari (voir son boulot superbe chez Pocket ou, au Bélial', sa sublime couvrante de Sous des cieux étrangers de Lucius Shepard).
De l'autre, un titre (The Rosetta Codex en V.O, gloups !) et une 4ème de couverture peu engageants, une accueil tiède dans Bifrost, plus une nomination aux razzies.
Verdict :
Richard Paul Russo a écrit :Le temps s'écoula étrangement, avec une extrème lenteur qui semblait écarter toute possibilité d'ennui ou d'impatience.
Comme il eut été agréable qu'il en soit ainsi.
Hélas, si tout n'est effectivement que lenteur, ne sont nullement écartés l'ennui et l'impatience d'en avoir fini.
On va, on vient, on en revient, on y revient (histoire d'être bien sûr qu'on n'aurait pas raté un truc) et comme le gros de l'action se fait à pied, on a le temps de jeter un oeil alentours où l'on ne voit pourtant pas grand chose au final (tant et tant d'aspects de ce monde sont totalement occultés).
Ajouté à ceci le poncif de la quête initiatique, une tranchouille de pouvoir psi (les horoscopeurs, l'idiot et ses visions prophétiques) une pincée de trahison (mais pas tant que ça finalement, faut pas déconner*), des facilités narratives horripilantes (par ex. l'épisode où se sachant poursuivis par des méchants, on colle à son vaisseau abandonné sur une plaine une balise repérable à des bornes, histoire de leur flécher le parcours, car oui, ce serait ballot qu'ils manquent la scène finale les méchants), l'étalage sans vergogne de ficelles épaisses (vous avez vu comment mon méchant n'est pas que méchant mais bien plus complexe que ça, hein, vous avez vu hein !) et un ensemble d'une crédibilité pour le moins fluctuante.
Cerise sur le gâteau, ce roman est de tout évidence le 1er tome d'une série.
Bref, tout un brouet d'ingrédients indigestes de ce que l'on nomme ironiquement "fantasy avec des boulons".
Entre le héros qui m'a collé mal aux pieds à suivre ses pérégrinations pédestres et l'auteur qui m'a collé un tour de reins à me faire suspendre encore et encore mon incrédulité, je sors rincé de ce bouquin.
La suite, ce sera sans moi.
* un des exemples où l'auteur sentant qu'il pousse un peu s'arrête à mi-chemin (faut-il en rire ou en pleurer ?)