Horizons du fantastiques, c'est fini

[Olivier Girard]

Je suis pas plus tard qu'il y a une heure, occupé à rédiger un papier pour la rubrique de fin de Bifrost, "Paroles de Nornes".

J'écris :

Horizon dégagé ?
• Si notre collaborateur Thomas Day a évoqué dans sa rubrique (p. 121) le premier numéro du mensuel Horizons fantastiques en des termes, disons, "réservés", le second numéro nous arrive en plein bouclage. Faut-il souligner quelque amélioration entre celui-ci et celui-là ? Pas vraiment, en fait. Une poignée de news, quelques critiques cinoches sans grande envergure (à noter tout de même un avis décapant et à contre-courant sur Source Code, mais aussi une interview convenue comme rarement de Jon Favreau, le réalisateur de Cowboys & Envahisseurs, interview autopromotionnelle sous copyright Paramount des plus louches…), des critiques BDs et romans à l’avenant (cinq livres critiqués), idem pour le jeu vidéo. Le pire étant sans doute la rubrique « Culture », se voulant la partie de fonds du magazine, avec un article confondant de vacuité sur l’heroic fantasy, quatre pages sur Philip K. Dick au cours desquelles on apprend rien (sauf que Blade Runner est publié chez Folio « SF » ; nous, à Bifrost, on a toujours bêtement cru que c’était chez J’ai Lu…). Et on passe sur la partie paranormale et la rubrique « scientifique ». Bref, un peu de tout qui accouche de pas grand-chose. La faute notamment à une ligne éditoriale « globalisante » qui cherche à balayer l’ensemble du champ de l’Imaginaire (et plus encore !), et, de fait, se contente de survoler ledit champ. Or, si on veut survoler, pourquoi investir 4,90 € dans un magazine alors qu’on trouvera les mêmes infos en un clic sur le Net pour rien et en temps quasi réel ? Le seul élément à même de pousser le lecteur vers le choix de ces 4,90 €, c’est la légitimité des critiques et collaborateurs de la revue. Mais au regard de ce qui nous est proposé ici, gageons qu’acquérir cette légitimité prendra du temps. Beaucoup de temps. Horizons fantastiques en dispose-t-il ? Il est permis d’en douter. Et de le regretter, tant nos domaines auraient besoin d’un support à la fois pro et grand public disponible en kiosque. Patientons donc, mais sans trop d’espoir…

Dix minutes passent, puis arrive un courriel sur la boite de la revue :
"Mesdames, Messieurs,
C'est avec regret que Mystery Machine Editions vous annonce l’arrêt du magazine Horizons Fantastiques dans son format papier. Il continue dans son format web.
Sans remettre en cause la qualité du travail fourni, nous constatons simplement que nous n'avons pas réussi à trouver notre public. Les ventes du numéro 1 & 2 s'avèrent insuffisantes pour maintenir la distribution de magazines..."
Bref. Voilà. C'est fini.
Ben oui.

[Erwann]

Et flûte, un article à recommencer…

[Bruno78]

J'avais même pas fait gaffe que le numéro 2 était sorti... Ca me fait un peu penser à l'histoire de la revue Équinoxe, qui était toutefois axée essentiellement sur les livres, distribuée en kiosque et qui n'avait connu que 2 numéros.

[nolive]

Olivier, t'es trop fort. Tu devrais écrire de la science-fiction.

(pardonpardonpardon)

[Algernon]

Les ventes de deux numéros suffisent pour décider de l'arrêt d'un magazine...

[Aldaran]

Les ventes de deux numéros suffisent pour décider de l'arrêt d'un magazine...

Si le financement de départ n'est pas plus élevé, oui.

[Ceir]

Ca veut dire que j'ai deux collectors ^__^

En tout cas, sans être aussi dur dans mes propos qu'Olivier, c'est vrai que je restais un peu sur ma faim.